LE 7H50 d'Olivier Gaillard : « Une loi pour améliorer le pouvoir d'achat »
Objectif Gard : Vous venez de voter la loi de finances 2018. Qu'est-ce que ce texte va apporter aux Gardois ou a contrario, leur coûter… ?
Leur coûter ? Non... Il y a une volonté de faire évoluer le pouvoir d'achat des Français avec la suppression progressive (par tiers) de la taxe d'habitation sur les trois prochaine années pour 80% des foyers. Par exemple, vous payez 600€ de taxe d'habitation : dès l'an prochain, la diminution sera de 200€ ! Alors oui, il y a une hausse de CSG de 1,7 point mais en parallèle, il y a une baisse des cotisations salariales dès janvier 2018. En prenant ces trois éléments, un salarié au SMIC gagnera 34€ de plus par mois en 2018, 66€ en 2019 et 119€ dès 2020.
Dans le Gard, les sénatrices de droite dénoncent une perte d'autonomie des communes…
C'est un mensonge ! D'abord, si une commune veut augmenter sa taxe d'habitation pour les 20% de personnes qui ne bénéficient pas de cette suppression, elle le pourra. Ensuite, il n'y aura pas de compensation mais un dégrèvement. Si la commune connaît une évolution de la population à travers de nouvelles constructions, elle bénéficiera de nouvelles recettes.
Le fonds d'urgence pour les Départements a été divisé par deux cette année (100M€). Le Gard bénéficiera-t-il d'une aide comme en 2017 ?
Pour l'instant, nous n'avons pas la liste des bénéficiaires… On a voté les critères cette semaine, dans le cadre de la loi de finance rectificatives. En 2017, le Gard a eu une baisse de 11M€ des aides de l'État mais a obtenu 9M du fonds d'urgence. Soit : une perte de 2M. Alors compte tenu du fait que cet année, il n'y a pas de baisse de dotation, le Gard est déjà bénéficiaire.
Si le Gard ne bénéficie pas de ce fonds d'urgence, cela sera un échec pour vous ?
Absolument pas ! L'échec serait qu'à terme, nous n'arrivons pas à mettre en place une péréquation nationale en ce qui concerne les AIS (Allocations Individuelles de Solidarités). Le travail est engagé par les ministères. Cette péréquation sera à mon sens une des conditions majeures pour que le Pacte de confiance aboutisse pleinement avec l'ensemble des Départements. Dans ce Pacte, les collectivités s'engagent auprès de l'État à contraindre leurs dépenses de fonctionnement aux alentours de 1,2% par an et ce, pour favoriser l'investissement.
La baisse des APL devrait être effective au grand dam des bailleurs sociaux, dont Habitat du Gard. Est-ce que là-aussi, ce pourrait être un raté dasn votre travail de député ?
La politique du logement doit être profondément rénovée : c'est un budget de 42 milliards d'euros et nous avons toujours 4 millions de mal-logés ! Il faut agir… Pour 2017, il était prévu une baisse de 1,7 milliard d'euros du budget. Concernant le montant exact de la baisse des APL, des négociations sont toujours en cours entre l'État et les bailleurs (privés et sociaux), dans le cadre de la future loi sur le logement prévue pour 2018. La baisse des APL pourrait être en partie remplacée par une hausse de la TVA de la construction de 5,5% à 10%. Les bailleurs préfèrent une hausse de la TVA qu'une suppression des recettes directes. Par ailleurs, j'aimerai parler de points positifs : le maintien du prêt à taux zéro et le dédoublement des enveloppes ANRU. Malheureusement ça, personne n'en parle…
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com
Lire aussi : RSA Coulisses d’une bataille gardoise