GARD La fédération PS en danger ?
Dans les starting-blocks. Les candidats au poste de premier secrétaire du Parti socialiste se préparent à battre campagne en vue du Congrès. La grand-messe du 29 mars sera l’une des plus importantes dans l'histoire du mouvement. Ébranlé par l’avènement d’Emmanuel Macron et le départ de ses ouailles dans les rangs d'En Marche !, celui-ci doit se repositionner et proposer une nouvelle offre politique.
Les moyens de ses ambitions
Complexe, l'enjeu ne doit pas en éluder un autre : les moyens de cette reconquête électorale. En politique, il faut avoir les moyens de ses ambitions et les ambitions de ses moyens. Tractages, réunions publiques, opérations de communication... Tout se pense, se réfléchit et s'organise. Et fort de son siècle d'existence, le PS possède un puissant maillage territoriale, à travers ses fédérations.
À Nîmes, route de Montpellier, le local est lieu de rassemblement. Dans ces murs, se sont dessinées les plus belles victoires et gribouillées les plus âpres défaites. Employé par la fédération, un permanent assure quotidiennement le lien entre les 500 militants (chiffres de 2017) et leur direction nationale.
Aide de l'État divisée par quatre
Seulement aujourd’hui, il y a péril dans la demeure... La défaite aux Législatives a privé le Parti socialiste (au niveau national) d’une grande part de ses ressources. Financé par l’État en fonction des résultats électoraux, sa subvention annuelle a chuté de 24,9M à 7,9M€. Une division par quatre, qui va forcément se répercuter sur les dotations versées aux fédérations.
À l'approche du Congrès, les candidats sont appelés à se saisir de la question. D'ailleurs, le député du Val-de-Marne, Luc Carvounas, a proposé de revoir le calcul de répartition des dotations (en fonction du nombre de militants, d’élus). Le 20 février, le candidat Emmanuel Morel en campagne dans le Gard pourrait, lui-aussi, être amené à se pencher sur le sujet.
Quelles conséquences dans le Gard ?
Pour le PS 30, cette dotation représente entre 4 000 € et 5 000 €. Une somme qui correspond peu ou prou à ses charges (taxes d’habitation et foncière, eau, électricité, salaire de son permanent…). Pour le moment, la fédération aurait des marges de manœuvres, synonyme de bonne gestion.
Toutefois la question des ressources reste posée. Elle pourrait aussi s'inviter dans le débat local, lors de l’élection du premier fédéral, le 29 mars. Le patron de la fédération aura la lourde tâche de défendre ses intérêts auprès de la direction nationale. Alors les candidats gardois pourraient être amenés à proposer aux militants des solutions, afin d'augmenter les recettes financières.
Reste à savoir lesquelles. Une révision des cotisations des adhérents* ? De celles de leurs élus* ? La clôture définitive de l’Affaire Bouvet mettrait également du beurre dans les épinards... Sinon, la fédération pourra toujours louer ses locaux à En Marche ! qui, pour l’heure, n’a pas de permanence. Il faut dire que beaucoup de macronistes n’auront pas besoin de GPS pour s’y rendre !
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
*La cotisation au PS est actuellement de 55 €.
*Les conseillers régionaux et départementaux versent à la fédération 5% de leur indemnité.
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