FAIT DU JOUR La saga Sherco : ces motos gardoises qui cartonnent !
Un peu d'information positive ne nuit pas. Après ses bons résultats lors de l'enduro Ales Trêm le mois dernier (les deux pilotes officiels classés 1er et 3e) et une très honorable participation au Dakar 2018, nous avons décidé de vous raconter l'histoire de Sherco. Une entreprise familiale gardoise aujourd'hui implantée dans 66 pays. Une sucess story qui ne doit rien à la chance.
Rencontre avec ThomasTessier, fils du fondateur, général manager et chargé du développement de la marque, dans des locaux rénovés, avenue Joliot Curie, à Nîmes, où chaîne de production et bureaux viennent de se réinstaller après quelques temps passés dans la zone économique du Kilomètre Delta. Sherco conçoit et fabrique des motos tout-terrain depuis 2001.
Un peu d'histoire
Derrière une marque, il y a souvent un homme. Celui qui incarne Sherco est sans conteste, son fondateur MarcTessier. "Tout a commencé ici, raconte son fils Thomas, au 927 avenue Joliot Curie. C'étaient là que se tenaient les premiers bureaux. C'est un peu un retour aux sources." Nous sommes en 1998, Marc Tessier veut produire une moto tout-terrain. C'est une aventure à la fois coûteuse et risquée. Il en faut plus pour décourager notre homme qui sort la première Sherco un an plus tard.
Cette moto crée à Nîmes verra le jour en Espagne. La première usine est ouverte à Barcelone et produit toujours aujourd'hui des trials 2 temps de 80 à 300 cm3. Pourquoi en Espagne ? "À l'époque il est plus facile de trouver main d'œuvre et pièces chez nos voisins que sur le territoire français où aujourd'hui encore, il n'y a que 3 marques, Sherco compris, qui produisent des mots tout-terrains ", confirme le general manager. C'est en 2002 que Marc Tessier rachète HRD, une usine d'assemblage de 50 cm3 à Albi. Il la relocalise à Nîmes (Rue Joliot Curie) et la rebaptise Sherco. Depuis le départ de l'aventure, le directeur a une idée en tête. En 2003, il fait appel à un ingénieur français avec lequel il développe, le premier moteur Sherco. Un 450 cm3 4 temps à injection enduro. Un moteur dernière génération. La première Sherco de A à Z vient de voir le jour.
Toujours plus, grand et toujours plus loin
Depuis, la marque s'inscrit dans une démarche de développement constante. D'une part les moteurs, (le développement d'un moteur coûte entre 1 et 5 M€). Aujourd'hui les Sherco sont des engins de trial 2 temps de 80 à 300 cm3 et d'enduro 2 temps de 125, 250 et 300 cm3, des 4 temps 250, 300 et 450 cm3 . Toutes entièrement conçues par la marque. Développer une gamme est important mais coûteux.
En parallèle il est donc essentiel que le développement du marché suive. "En 2013, nous étions présents dans 35 pays, note Thomas Tessier, aujourd'hui nous avons des points de ventes dans 66 pays et nous ne nous arrêterons pas là ! Nous nous sommes fixés comme objectif d'ouvrir de nouvelles structures dans 2 à 5 pays par an. En 2017 nous avons ouvert en Chine et au Maroc. Notre marge de rentabilité et de 10%, il faut bosser !", conclut-il.
Sherco en chiffres
Deux usines, une à Barcelone et une à Nîmes, 100 salariés dont environ 70 dans le Gard. Une production de 6 500 motos par an pour un chiffre d'affaire de 30 M€ et une croissance continue d'environ 20%. "Nous embauchons tout le temps : des opérateurs, un directeur commercial un responsable de la zone export...", énonce Thomas Tessier.
Du Trial indoor au Dakar en passant par l'enduro
Se faire connaître dans le milieu du tout-terrain passe par la représentation de la marque en compétition. Pari plutôt gagnant pour Sherco qui vient de remporter Alès Trêm, une rencontre d'enduro extrême à Alès, le mois dernier, en plaçant en plus son deuxième pilote officiel sur la troisième place du podium.
S'y ajoute une seconde place à Strasbourg dans l'épreuve du championnat du monde de trial pour son tout jeune pilote Miguel Gélabert qui n'a pas fini de faire parler de lui. Et puis le Dakar, un passage quasi obligé en terme de notoriété. "Je ne peux pas donner de chiffres précis de notre présence sur le Dakar", explique Thomas Tessier, mais il faut savoir qu'une participation sur l'événement coûte à une marque entre 800 000€ et 10M€. Les retombées ne sont pas mesurables, ajoute-t-il , c'est un outil de développement et de crédibilité". Et de se souvenir, "nous avons participé à notre 1er Dakar en 2010 : premier jour, première victoire du pilote le champion du monde des rallyes David Casto. Cette année, c'était particulièrement dur nous avons fini 11e avec deux pilotes blessés. Certaines marques n'ont même pas eu la chance de terminer." Ce qui est loin d'être terminé c'est l'aventure Sherco, une aventure gardoise dont nous reparlerons…
Véronique PALOMAR
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