Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 25.03.2018 - thierry-allard - 4 min  - vu 417 fois

UZÈS Les orientations budgétaires en débat

L’année est certes déjà bien entamée, mais le budget primitif 2018 de la Ville d’Uzès n’est pas encore voté. Son préalable, le débat d’orientations budgétaires, se tenait jeudi soir lors du conseil municipal.
Jeudi soir, lors du conseil municipal d'Uzès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

L’occasion de savoir ce que sera le budget à venir et ce qu’en pensent les trois listes d’opposition.

Les taux d’impôts locaux n’augmenteront pas

Un budget de continuité, avec la poursuite de la baisse des dépenses de fonctionnement, qui ont chuté de 200 000 euros par an depuis 2013, comme l’a rappelé le maire, Jean-Luc Chapon. L’enveloppe des frais de personnel sera de 4,6 millions d’euros et la mairie va recruter un responsable des bâtiments et un animateur du patrimoine. Côté investissements, « nous avons plusieurs opérations envisagées : la liaison Mayac Mas de Mèze, dont les travaux ont été retardés par la découverte de vestiges, pour un coût d’1,6 million d’euros, présente le maire. Nous avons également 1,4 million d’euros de travaux pour les trottoirs du centre-ville. Les travaux actuels se poursuivront jusqu’à fin mai. La deuxième tranche commencera en septembre et sur la voirie l’enveloppe sera identique. » 400 000 euros seront mis dans des travaux pour les écoles, 200 000 euros dans la piscine municipale et les travaux pour les jardins familiaux du contrat de ville sont pour cette année.

En tout, 7,3 millions d’euros seront mis sur la table pour des travaux, dont 3,5 millions pour les travaux nouveaux. « Nous investissons 409 euros par an par habitant. La moyenne départementale est à 250 euros », a souligné Jean-Luc Chapon. Le tout en empruntant 900 000 euros maximum en 2018, « pour poursuivre le désendettement communal », souligne l’édile. Parallèlement, les taux de taxes locales n’augmenteront pas cette année, « comme depuis 2011 », ajoute le maire.

« Vous êtes comme Johnny, on vous pardonne tout »

Le premier à se lancer pour l’opposition a été Martial Jourdan (Uzès +). Pour lancer le débat, l’élu d’opposition le qualifiera de…« factice. On sait bien que tout a déjà été décidé. » Dans une intervention douce-amère, Martial Jourdan saluera « le travail et les résultats » de la majorité, avec la baisse de la dette et l’augmentation de l’épargne. Des résultats issus selon lui d’un « serrage de ceinture qui n’a eu aucun effet sur votre popularité (celle de Jean-Luc Chapon, ndlr), vous êtes comme Johnny, on vous pardonne tout. » Des résultats également dus selon l’opposant au « savoir-faire pour faire payer les communes pour Uzès » via la communauté de communes. Martial Jourdan invitera ensuite la majorité à « se fixer des objectifs à deux, trois, cinq ou dix ans » et évoquera l’idée d’une « ceinture maraîchère », d’une « politique éducative pour aider les enfants à parler au moins une langue étrangère » ou encore d’un « plan pour sortir Uzès des radars des villes pauvres. »

Lydie Defos du Rau (Ensemble pour Uzès) prendra la suite, dénonçant un maire qui n’a « aucune vision » et qui a « surfé sur les initiatives de (ses) prédécesseurs » bien qu’il a été élu il y a…35 ans. Un maire qui se serait concentré uniquement sur le secteur sauvegardé, « pour délaisser le reste, l’environnement, les entrées de ville et les quartiers périphériques. » « Vous avez tout misé sur le tourisme comme beaucoup d’élus en manque d’imagination », assénera l’opposante, pointant entre autres comme conséquence « une explosion des tarifs de l’immobilier. »  Lydie Defos du Rau conclura en incitant la majorité à « associer les administrés. C’est à cette condition seulement que les projets et les orientations budgétaires pourront prétendre servir les intérêts des Uzétiens. Ce n’est pas le cas. »

Dernier à prendre la parole, l’élu de la liste Uzès Autrement Jérôme Maurin. Dans une intervention inhabituellement concise, l’opposant fera part de son souhait de voir l’ancienne décharge réhabilitée, avant de demander si des projets photovoltaïques étaient prévus sur Uzès.

« Vous êtes des gens du passé, nous on vous présente un programme »

« J’ai l’impression qu’à part Jérôme Maurin, ceux qui ont pris la parole ont une piètre idée d’Uzès », répondra le maire, avant de souligner que ses opposants avaient fait référence au passé, alors « qu’un débat d’orientations budgétaires c’est l’avenir. Vous êtes des gens du passé, nous on vous présente un programme. » Revenant sur l’intervention de Martial Jourdan, Jean-Luc Chapon lancera : « vous êtes en train de féliciter toute l’équipe majoritaire et les services, donc tout va bien, c’est ça ? » « Je suis sur une question de planification », répondra l’opposant.

Jean-Luc Chapon s’attardera sur les autres, qui n’ont « rien proposé à part s’occuper d’une décharge fermée. » « Parce que vous n’envisagez pas de vous en occuper ? », bondira Jérôme Maurin. « J’y pense tous les jours en me rasant », répondra le maire, avec ce que nous avons décelé comme une pointe d’ironie dont il est coutumier. Christophe Bouyala (Ensemble pour Uzès) interviendra pour lancer au maire qu’il ne pouvait pas « laisser dire qu’il n’y a pas eu de propositions. » Jean-Luc Chapon répondra sur les prix de l’immobilier en arguant des terrains du quartier de Mayac, « à 81 euros le mètre carré », quartier « dont vous oubliez que votre groupe a voté contre », lancera-t-il aux opposants. Accusation classique, systématiquement démentie par Ensemble pour Uzès, qui rajoutera cette fois ci que « les terrains ne se vendent pas. » « Il n’en reste que trois », rétorquera le maire, avant de mettre un terme au débat, et au conseil par la même occasion. Le tout en 45 minutes douche comprise.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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