Voilà une animation qui prend du poids et qui ouvre le monde hermétique qu'est celui de la tauromachie à celui très ouvert et curieux d'un 21ème siècle mondialisé mais policé. Comment cela se déroule-t-il ? Comment cet anachronisme qu'est la corrida peut-il encore survivre maintenant ? Par la passion d'hommes et de femmes qui vivent au quotidien leur amour des toros, du campo jusqu'au sable des arènes. La corrida n'est pas une abomination, elle nous rappelle qui nous sommes et où nous allons.

Il faut dire que l'histoire n'est pas jeune mais qu'elle a aujourd'hui une saveur initiatique. Oui, les anciennes générations ont eu du mal à se renouveler, tenant plus ou moins éloignée la jeunesse des gradins. À présent que le temps est venu de passer la main, plus grand monde pour reprendre le bâton de pèlerin. Alors il faut travailler afin de sauvegarder ce savoir et transmettre le maximum de vérités sur cet art empli d'aspérités et de méconnaissances.

Une fois n'est pas coutume, Daniel Jean Valade, adjoint à la culture pour le compte de la Mairie de Nîmes, sonne le paseo d'une voix de clarines. " Nous sommes là pour célébrer la culture taurine en prélude à la feria de Pentecôte. Le parrain de ce quatrième Rendez-vous en Terre d'Aficion, qui se déroulera sur deux jours aux arènes, sera Angel Terruel. Les festivités pourront faire découvrir aux jeunes toutes les facettes de la tauromachie. Il faut faire revenir les jeunes aux arènes " lance Jean-Paul Fournier.

Pour Frédéric Pastor, adjoint à la tauromachie, " Simon Casas Production est aussi là pour défendre ce style de spectacle gratuit. Le format de l'édition 2018 est un peu particulier mais le parrain est cher aux yeux des Nîmois pour avoir été le parrain d'alternative de Simon Casas et de Christian Montcouquiol Nimeño II. Cette feria sera axée sur la jeunesse et comme parrain de ce Rendez-vous, Angel Terruel est parfait. Il a connu une époustouflante carrière de novillero et tous les Nîmois ont de la mémoire car il a connu de grands succès dans nos arènes. "

Pour l'occasion, Terruel sera présent tout au long du week-end mais les plus curieux n'iront pas seulement aux arènes. Plus qu'un simple week-end taurin, le Rendez-vous est donné à partir du 27 avril (jusqu'au 22 mai mais inauguration le 4 mai à 18h avec le parrain Angel Terruel) à la galerie Jules Salles pour y voir l'exposition Tauromachies Universelles proposée par l'Observatoire des Cultures Taurines. Le jeudi 3 mai débutera le concours de dessins qui permettra au lauréat de signer l'affiche du Rendez-vous de l'année prochaine. Pour l'édition 2018, c'est le jeune Baptiste Desudde, 8 ans, qui a eu l'honneur de remporter la mise.

Autre nouveauté qui n'en est pas une, le grand retour de Feri'Art. Depuis dix ans, les amateurs d'art et aficionados ne pouvaient plus exprimer leur passion sur les bâches sélectionnées puis dévoilées aux yeux de tous sur les arbres des boulevards lors de la feria. Avec plus de 100 bâches, cette édition 2018 laissera les artistes en " vitrine " jusqu’après Pentecôte. Avant d'être hissées sur la canopée de l'axe latin (boulevard Victor Hugo), les bâches seront accrochées durant le week-end taurin sur les grilles des arènes.

Le samedi 5 mai, carte blanche sera donnée au parrain à Carré d'Art dès 11h. Entre 14h et 17h, les visiteurs et le jury pourront prendre part au vote final concernant Feri'Art (trois lauréats seront à choisir et un apéritif sera offert par les amis de l'Union des Clubs Taurins Paul Ricard).

Mais c'est bel et bien le lendemain, dimanche 6 mai, que les choses sérieuses commenceront en piste. A 11h, place à la jeunesse avec une becerrada des Frères Tardieu, sans mise à mort, pour quatre jeunes de l'école taurine de Nîmes.

A midi, pour les Camarguais refoulés ou les mordus de la chose, l'abrivado descendra la rue Bonfa et mettra le feu au quartier de la Croix de Fer. 12h30 et à nouveau sur la piste des arènes, les visiteurs pourront tâter du matériel taurin. Des ateliers seront au programme et répondront aux foules de questions qui seront posées aux passionnés. Visite de la chapelle, de l'infirmerie, de la présidence... agrémenteront le toreo de salon et les autres animations distillées.

Enfin et à 16h, grande novillada sans picador de Bernard Taurelle et des Frères Jalabert pour un élève de l'école taurine de Valencia, Adam Samira de l'Ecole Taurine d'Arles et de Solalito de Nîmes, qui débutera dans la catégorie, suerte. A l'issue de cette belle petite course, le trophée Nimeño II sera décerné au vainqueur qui recevra par la même occasion un costume de lumières fait par... La sastreria Fermin! Olé!

Nous vous rappelons que l'entrée pour assister à l'ensemble des spectacles est gratuite mais qu'il vous faudra vous procurer un billet à l'Office de Tourisme ou au guichet des arènes le jour même.