MANDUEL Les anti-corrida s'invitent au Grand bolsín taurin
Après la première demi-finale du Grand Bolsín taurin de Nîmes Métropole qui s'est déroulée hier à Saint-Gilles, Manduel accueillait la deuxième ce dimanche matin, où se présentaient huit novilleros afin d'être sélectionnés pour la grande finale. Un événement qui permet de déceler les futures stars de la tauromachie. Un apprentissage de la corrida pour des jeunes âgés de 14 et 18 ans, qui a forcément attiré les opposants de ces manifestations taurines.
Environ une trentaine de manifestants dispersée s'est retrouvée devant les arènes de Manduel. Un cortège constitué de membres du Comité radicalement anti-corrida (CRAC) Europe, pour la protection de l'enfance, de représentants de l'association Dignité animale et de militants anti-corrida. Un comité venu défendre l'animal mais aussi "très attaché aux problèmes de la protection de l'enfant, développe Elsa Strasser, secrétaire national du CRAC Europe. C'est de la manipulation, on apprend à des enfants à tuer."
Venue de Lyon, Jacqueline, de l'association Dignité animale, s'indigne, elle, surtout du traitement de l'animal : "Ce genre d'horreur est inacceptable. Des monstres de 14 ans qui tuent des bébés veaux, je ne savais pas que ça existait. Cela relève de la psychiatrie." La poignée de manifestants a été bloquée à quelques dizaines de mètres des arènes, au moment où démarrait la demi-finale. Armés de mégaphones, ils ont commencé à scander les slogans habituels : "Basta corrida !" et "La torture n'est pas notre culture".
Plus de gendarmes que de militants
Pour résumer la matinée en quelques mots : beaucoup de moyens déployés, pas mal de bruit et peu de militants. Pour chaque manifestation déclarée de ce type, les autorités mettent systématiquement en place un imposant cordon de sécurité pour éviter les débordements ou des affrontements avec des pro-corrida. Tous les accès aux arènes étaient fermés et plus d'une trentaine de gendarmes déployés. Soit quasi plus que les militants présents. Tout s'est déroulé dans le calme, seul le stationnement d'un véhicule a fait hausser le ton mais sans conséquences sur le maintien de l'ordre.
Une mobilisation de faible ampleur qui ne décourage pourtant pas les organisateurs et Elsa Strasser qui insiste : "Peu importe le nombre, on sera toujours présent pour éveiller les consciences et dénoncer ces pratiques qui ne sont plus dans l'air du temps. Aujourd'hui, il y a d'autres moyens de s'amuser que de jouer avec les êtres vivants." La présence de la gendarmerie qui ne filtrait que les gens titulaires d'un billet nous a empêchés d'aller solliciter les aficionados pour connaître leur réaction. En tout cas, le dispositif est rôdé malgré la faible adversité. Mieux vaut prévenir que guérir. D'autant qu'avec le début de la saison taurine et notamment l'approche de la Feria d'Alès, les anti-corrida seront forcément sur le pied de guerre.
Corentin Corger