Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 25.04.2018 - abdel-samari - 4 min  - vu 771 fois

LE 7H50 d'Amal Couvreur : "Je ne suis pas dans le calcul politique"

Amal Couvreur entourée de Christian Bastid, son binôme au Département, et Denis Bouad, président du Gard (photo DR/ObjectifGard).

Conseillère départementale en charge de la politique de la ville au Département du Gard, Amal Couvreur revient pour ObjectifGard sur l'opération "Un pont entre nos pratiques" qui a réuni au Pont du Gard les associations gardoises qui accompagnent au quotidien les habitants des quartiers prioritaires.

ObjectifGard : C'est quoi la politique de la ville et en particulier celle mise en place par le Département du Gard ?

Amal Couvreur : La politique de la ville, c’est une politique de partenariat entre l'État, les Agglomérations et les Communes ainsi que le Département. D'ailleurs, on a signé huit contrats de ville depuis plusieurs années et bien avant que ce soit devenu une obligation en 2014. Le Département est très investi sur cette question, je dispose concrètement d’un budget de 1,275 millions d’euros au titre de la politique de la ville. Nos objectifs sont multiples : accompagnement des structures associatives, des collectivités territoriales afin qu'elles puissent mener des actions pour les quartiers prioritaires. Dans le cadre du droit commun, nous finançons et accompagnons des centres médico-sociaux (CMS) où interviennent les travailleurs sociaux, les éducateurs, les infirmiers, les médecins... Pour moi, ces équipements sont des acteurs de lien social pour ces quartiers.

"Un pont entre nos pratiques" a rassemblé les associations et le Département au Pont du Gard. Pourquoi cette opération ?

 

L'idée était de réunir tous ceux qui émargent au titre de la politique de la ville et de la jeunesse. L'objectif était de faire ensemble partager les bonnes pratiques, les retours d'expérience... Pourquoi au Pont du Gard ? C'est une structure associative qui intervient dans les quartiers prioritaires qui m'a soufflé l'idée. Cela correspond bien à notre travail quotidien : faire le lien entre les territoires mais aussi entre les époques. Je souhaitais également récompenser ces associations qui tout au long de l’année reçoivent les hommes et femmes du territoire, les acteurs politiques, les services de l’État... avec beaucoup de chaleur humaine, d'hospitalité. Et de partager avec eux autour d'ateliers les expériences, les témoignages, les idées innovantes... Nous avons eu des débats et des échanges très riches.

Le Département a signé plusieurs contrats de ville. Quels en sont les objectifs ?

L'objectif avant tout est d’améliorer le quotidien des habitants. Nous avons des choix politiques clairs : la réussite éducative et l’insertion. Il y a des appels à projets à destination des structures qui interviennent dans les quartiers prioritaires, toutes les demandes sont étudiées, chaque collectivité territoriale décide quels sont les projets qu’elle souhaite accompagner. La ligne directrice que j’ai donnée sous l'égide de Denis Bouad, c'est avancer sur des projets concrets et procéder à leur évaluation notamment en s'assurant qu'ils respectent le spectre éducatif et l’insertion.

Deux ans et demi après le début de votre mandat, êtes-vous en phase avec vos ambitions de départ ?

C’est aux habitants du canton de répondre à cette question. Ce que je peux vous dire, c'est que le travail quotidien n'est pas simple et vous oblige à gagner en humilité. Faire bouger les choses, c’est compliqué. La politique de la ville et de la jeunesse, ce ne sont pas forcément des sujets qui intéressent et pourtant, elle est essentielle. Il reste beaucoup à faire. Il faudrait que cette politique de la ville et la situation des quartiers prioritaires soit vraiment l’affaire de tous. Plus personnellement, j’ai le sentiment d’avoir répondu à ma promesse, en particulier sur la tenue récurrente de mes permanences au Chemin-bas d'Avignon et au Mas de Mingue.

Les opportunités qu'offrent l'ANRU 2, nouveau programme national de renouvellement urbain, sont-elles un vrai plus pour les quartiers de la ville de Nîmes ?

Moi, je voudrais saluer les personnalités politiques qui sont investies autour de l'ANRU 2. Elles connaissent les quartiers : la précarité, les difficultés... Elles ont cette volonté que cela fonctionne.

Vous avez déclaré que vous ne feriez qu'un seul mandat au Département. Avez-vous changé d'avis ?

Je suis toujours sur la même idée mais je suis trop focalisée sur mes dossiers qui me prennent beaucoup de temps et d’investissement. Je ne suis pas dans le calcul politique. Chaque chose en son temps.

Comment la gauche peut-elle s'unir pour les prochaines municipales en 2020 ?

Je pense que la gauche doit avoir un projet de gauche pour s'unir. Pour cela, il faut se mettre autour d’une table, faire abstraction des egos, des postures, des stratégies et dire : "Voilà le projet que l’on voudrait porter tous ensemble pour notre ville".

Pourriez-vous être cette personnalité qui rassemble ?

Je pense qu’il faut être réaliste et conscient de son poids politique. L’idée de prendre la tête d'une liste d'union m’importe peu aujourd'hui. C’est le projet et la volonté politique que l’on peut avoir pour sa ville, son département qui sont essentiels. Moi, je suis pragmatique, humble tout en étant consciente que les dernières élections nous ont prouvé que le système en place jusque-là ne fonctionnait plus. Il y a des habitants qui nous ont fait confiance avec Christian Bastid mon binôme et j’espère qu’ils viendront nous remercier du travail accompli. Ce qui est certain, c'est que ma délégation autour de la politique de ville m'offre l'occasion de rencontrer tous les acteurs politiques, tous les habitants, toutes les associations de terrain. Cela fait de moi peut-être l'une des politiques de ce territoire qui connaît bien la réalité des Nîmois et des Gardois.

Propos recueillis par Abdel SAMARI

Abdel Samari

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