LE 7H50 du préfet du Gard : Feria de Pentecôte, "tolérance zéro !"
Pour sensibiliser les Gardois et répondre à nos questions sur la sécurité la prévention et sur les actions mises en oeuvre le préfet du Gard fait oeuvre de pédagogie. Explications...
Objectif Gard : Quel sera le dispositif de sécurité cette année pour la Feria de Pentecôte ?
Didier Lauga, préfet du Gard : Les effectifs des policiers de Nîmes seront renforcés par des forces mobiles (CRS), des militaires de l’opération Sentinelle - dans le cadre de la prévention des actes terroristes -, des élèves Gardiens de la Paix en formation à l’École nationale de Police (ENP), des adjoints de sécurité et des formateurs de l’ENP. Auxquels s’ajoutent des renforts des DDSP (direction départementale de la sécurité publique) des départements voisins. Soit plus d’une centaine de personnels mobilisés. Par ailleurs, des unités cynophiles de recherche de produits explosifs seront aux côtés des forces de police ainsi que des policiers espagnols, dans le cadre de la coopération internationale. Et un hélicoptère de la gendarmerie sera présent pour surveiller les manifestations.
Sans compter la police municipale de Nîmes ?
Les policiers municipaux et le réseau des caméras de vidéo-protection de la ville seront fortement mobilisés. Au centre-ville, une zone d'exclusion à toute circulation sera mise en place avec des barrières anti-véhicules béliers. Ce sont aussi plusieurs centaines d’agents de sécurité privée qui seront moblilisés pour assurer le respect de la zone hermétique du centre-ville au droit des barrières, sécuriser les différents points d’animation dans la ville (scènes musicales, spectacles de rue, Bodega, etc.) et la ligne de trambus. Enfin, un PC inter-services (police nationale, Samu, SDIS, croix rouge, police municipale) est mis en place au centre opérationnel de la police nationale au commissariat central.
La sécurité routière sera une nouvelle fois au centre des attentions. Quel message souhaitez-vous passer une nouvelle fois aux Gardois ?
Ce sera tolérance zéro. Les gens qui fréquentent la Feria le savent. Ils ne sont pas pris au dépourvu. L’ensemble des axes de circulation de la ville seront bouclés par des points de contrôle. Les gendarmes du groupement assureront les contrôles routiers sur neuf différents points de contrôle. L’idée est simple, si je bois (ce qui n’est pas interdit) alors je ne conduis pas. Le but n’est pas d’ennuyer les gens et de verbaliser à outrance, mais de faire en sorte que les gens qui viennent s’amuser continuent à le faire longtemps et ne rencontrent pas la mort sur la route. Il y a assez de drames. Le procureur de la République est également sur la même ligne de fermeté avec des comparutions immédiates de tous les contrevenants. Les gens sont avertis et le savent ! C'est à eux d’être responsables et de ne pas conduire s’ils ont consommé de l’alcool. Et plus encore des substances illicites... À ce jour, je rappelle que 15 personnes se sont tuées sur les routes du Gard contre 21 en 2017. Ce n’est pas acceptable...
Comme l’année dernière, les militants anti-corridas risquent de se manifester avant les spectacles dans les Arènes. Avez-vous prévu un dispositif spécial ?
Si chacun a le droit d’exprimer ses opinions, il n’en reste pas moins que la liberté de manifester est légalement encadrée par loi avec un régime de déclaration préalable auprès du préfet. Je rappelle par ailleurs que les organisateurs sont responsables juridiquement de la sécurité de la manifestation qu’ils organisent et qu’à ce titre il leur appartient de mettre en place les moyens nécessaires pour éviter tout débordement. Comme vous le savez, le maire de Nîmes a pris un arrêté interdisant les manifestants anti-corridas dans le centre-ville pour éviter les affrontements entre militants de la cause animale et spectateurs des spectacles taurins. Aucune déclaration de manifestations à manifester ou à se rassembler n’a été déposée conformément au cadre légal. Je constate donc à regret que, si rassemblement il devait y avoir, comme des annonces circulent sur les réseaux sociaux, les personnes qui y participeraient seraient de facto dans l’illégalité et donc passibles de poursuite. Cette situation est absolument regrettable car elle mobilise des forces alors que, chacun le sait, nous sommes dans une période à risques de plan Vigipirate renforcé. J’observe que les manifestations déclarées, à Manduel comme à Alès, se sont bien déroulées. Les personnes qui participeraient à cela doivent mesurer que leur action est préjudiciable au dispositif global de sécurité destiné à assurer la sécurité de nos concitoyens.
Propos recueillis par Abdel SAMARI