Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 21.06.2018 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 887 fois

FAIT DU JOUR Au Parti Socialiste, le difficile come-back d’Alexandre Pissas

Pour la troisième fois en moins de six mois, la demande de réintégration du vice-président du Département a été examinée par la fédération gardoise.
Alexandre Pissas, conseiller départemental (ex-PS) et président du SDIS. (Photo : Coralie Mollaret)

Le premier vice-président du Conseil départemental et président du conseil d'administration du SDIS, Alexandre Pissas, (à G.) et le président du département, Denis Bouad (Photo d'archives : Coralie Mollaret / Objectif Gard)

Il y a des gens qui ne lâchent rien. C’est le cas du trublion Alexandre Pissas. Un nom qui, à la fédération socialiste comme au Département du Gard, est synonyme de roublardise politique.

Beaucoup gardent en mémoire l’épisode rocambolesque des Départementales de 2015. Exclu du Parti socialiste, le répudié avait négocié (très, très) chèrement son ralliement à la majorité de gauche… Jusqu'à recevoir un coup de fil du Premier ministre en personne, le rappelant à l'ordre.

Cet épisode peu glorieux achevé, un nouveau allait s’ouvrir avec les Législatives de 2017. À cette époque, Alexandre Pissas continue de jouer sa partition en se présentant sur la 3e circonscription face à la candidate socialiste, Catherine Eysseric. Une candidate qui n’ira toutefois pas au bout de sa démarche, en raison du « risque Front national », élevé sur ce territoire, laissant Alexandre Pissas seul représentant des idées de son ex-parti. Sans succès... Le vice-président du Département ne réunira que 6,7 % des voix.

Que cherche Alexandre Pissas ?

La vie politique finit par reprendre ses droits. Contre toute attente, Alexandre Pissas demande sa réintégration au PS. Certains de ses ex-camarades ne sont pas dupes et estiment que « s’il fait ça, c’est qu’il a un intérêt à le faire ! » Lequel ? Certains lui prêtent désormais des ambitions sénatoriales : le Gard ayant toujours été un bastion pour la gauche, malgré l’élection en 2015 d’une nouvelle sénatrice de droite. D'autres le verraient bien se présenter à Bagnols en 2020 même si, depuis la déroute des Législatives, l'hypothèse semble s'être refroidie.

Il n'en reste pas moins que dans un Gard rhodanien où le Parti socialiste est historiquement implanté, Alexandre Pissas a un boulevard devant lui. L'avènement d'Emmanuel Macron a attiré dans son sillage beaucoup d'anciens socialistes, comme Jérôme Talon. Le maire de Tresques se rêverait-il en leader socialiste incontesté et incontournable ?

En interne, cette nouvelle est loin de faire l'unanimité. La fédération dirigée par le maire de Vauvert, Jean Denat, freine des quatre fers. Consulté par Solférino en décembre, le parti a d'abord émis une fin de non-recevoir à sa requête. Quelques mois plus tard, Alexandre Pissas, partisan de l’ex-ministre, Stéphane Le Foll, retente sa chance lors de « la nuit du grand pardon » du congrès socialiste. Bien tenté mais encore raté !

« Marchand de tapis »

Hier soir en bureau fédéral, le cas Alexandre Pissas est revenu sur le tapis ! Sa cause est cette fois défendue par le responsable de la motion de Stéphane Le Foll dans le Gard, le Nîmois Jérôme Puech. Il est soutenu dans sa démarche par les barons socialistes du Gard Rhodanien : le secrétaire de la section Bagnols ouest, Michel Paillot, et le maire de Cavillargues, Laurent Nadal, par ailleurs son suppléant au Département.

Plusieurs militants s'indignent : « en cette période de rénovation du PS, on ne peut pas réintégrer un élu qui a joué les marchands de tapis aux Départementales ! ». De leur côté, les partisans d’Alexandre Pissas ont d’abord fait valoir que la candidate socialiste aux Législatives n’est pas allée jusqu’au bout. Un argument ajouté à celui de son « poids politique ». « Au Département, on nous a rappelé qu’il était un élément clef de la majorité et qu'à Bagnols, beaucoup de militants pourraient quitter le PS. »

Alexandre Pissas reçu à la fédération

Magnanime, le premier fédéral Jean Denat a toutefois accepté de recevoir prochainement le principal intéressé. La fédération rappelle au passage que toute réintégration doit obligatoirement passer par le national et donc par le nouveau Secrétaire national et ancien concurrent de Stéphane Le Foll, Olivier Faure. C'est donc loin d'être gagné pour Alexandre Pissas. Nuit du grand pardon ou pas. 

Coralie Mollaret, Thierry Allard et Tony Duret 

Coralie Mollaret

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