Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 04.09.2018 - corentin-corger - 2 min  - vu 3157 fois

GARD Département et agents sociaux : le dialogue est rompu

Pour ce troisième jour de grève, des représentants des agents des centres médico-sociaux du Gard devaient être reçus. Mais face à l'affluence imprévue, le président Denis Bouad a ajourné la séance.
Non reçue, par le président du Département, Denis Bouad, la quarantaine d'agents présents a organisé une assemblée générale (photo Corentin Corger)

Le message affiché par les grévistes devant la Maison du Département était clair (photo Corentin Corger)

Après les 12 et 19 juillet derniers, ce 4 septembre marque le troisième jour de grève des agents des centres médico-sociaux du Gard. Ils réclament en premier lieu plus de moyens humains. Ce matin, une délégation de dix représentants des syndicats Sud et CGT devait être reçue. Mais cela ne s'est pas passé comme prévu !

Vers 8h45, la quarantaine de grévistes est arrivée devant la Maison du département, rue Guillemette. Parmi eux, des médecins de la protection médicale et infantile, des éducateurs, des assistantes sociales et différents agents sociaux... Venus de Nîmes mais aussi de Saint-Ambroix, Calvisson et Uzès, ils réclament davantage de moyens, surtout humains. "On a une absence de personnel qui n'est pas remplacé ce qui entraîne une surcharge de travail. En permanence, il y a toujours des dizaines de postes vacants. Et les usagers en sont touchés, car ils payent pour un service que l'on ne peut pas leur rendre correctement", détaille Baptiste Hugon, représentant syndical Sud.

À ce motif de grève, l'éducateur ajoute un témoignage vécu durant son activité : "cela engendre également un retard dans le traitement des dossiers. Alors que l'on a la décision du juge, le placement d'un enfant qui subit des violences chez lui va prendre deux, trois mois !". Des requêtes aussi sur le manque de moyens matériels : "nous avons besoin de véhicules de service et de locaux adaptés pour recevoir les familles. Beaucoup d'agents font des heures supplémentaires et craquent", poursuit l'agent social. D'où la présence de ce cortège devant le Département, pour obtenir des solutions.

La réunion avec Denis Bouad annulée

À neuf heures, la dizaine de représentants du conseil départemental, dont son président Denis Bouad, attendait une délégation de dix personnes. Cinq du syndicat Sud et autant pour la CGT. "Nous avons estimé que les agents devaient s'exprimer, pour une fois qu'ils en ont la possibilité. Cela se serait passé dans le calme mais le président a refusé de nous recevoir. C'est scandaleux ! ", se défend Christophe Jeanjean, secrétaire CGT.

Face à la foule présente, le rendez-vous n'a duré qu'une minute et Denis Bouad a décidé d'ajourner la séance. "La seule réponse qu'ils avaient à nous apporter, c'est de réaliser un audit. Cela coûte de l'argent. Là ils auraient pu sonder en direct les agents, ce sont les mieux placés. Mais ils préfèrent laisser traîner, c'est reculer pour mieux sauter", ajoute t-il.

Christophe Jeanjean, au centre et Baptiste Hugon, à droite, écoutent attentivement leurs camarades (photo Corentin Corger)

Malgré cet échec des négociations, les agents comptent continuer le combat. Ils se sont réunis en assemblée générale où chacun a pu s'exprimer. Une réunion est prévue la semaine prochaine pour discuter de la suite des événements. Près de 800 agents médico-sociaux exercent dans le Gard et s'occupent de public en difficulté au niveau du logement, l'accès au droit, l'aide éducative ou encore la prévention médicale. Ces compétences obligatoires incombent au Département malgré des restrictions budgétaires. Ce travail sur le terrain est indispensable. Espérons que la mesure du problème soit prise en compte et que des solutions se fassent jour rapidement.

Corentin Corger

Corentin Corger

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