FAIT DU JOUR À l'Agglo, la majorité fait un pas de plus vers le divorce
Dette, fonds de concours, enseignement supérieur… Lundi soir en conseil communautaire, la droite nîmoise a vertement critiqué la politique de l’exécutif centriste.
Les Nîmois ont eu un avant-goût de la bataille pour les Municipales de 2020. Lundi soir en conseil communautaire, les Républicains nîmois du groupe UPNM (*) ont voté contre les délibérations portant sur les ajustements budgétaires. Un acte politique fort. Les finances cimentant l’appartenance à une majorité.
L’ancien vice-président au développement économique, Pascal Gourdel, doute « de la sincérité des budgets présentés : les nouveaux emprunts que vous nous demandez de voter ce soir vont conduire à un niveau d'endettement de 47 M€ sur le budget principal en 2018. Du jamais vu ! » La communiste Sylvette Fayet abonde : « cet endettement pourrait avoir de graves conséquences pour les habitants et les usagers des services publics. »
Face à ces critiques, l'exécutif répète que « la capacité de désendettement de Nîmes métropole est inférieure à 12 ans, comme l'a demandé l'État. » Malgré l'opposition de la droite nîmoise ainsi que celle de la gauche, les délibérations ont été adoptées à la majorité. Le groupe RN (ex-Front national) ayant choisi de ne pas prendre part au vote.
« Politique quand tu nous tiens ! »
L'objet de ces nouveaux emprunts est aussi contesté, comme l’extension des locaux de l’EERRIE pour l'accueil de nouveaux étudiants. « C’est un investissement colossal pour une compétence qui n’est ni obligatoire, ni optionnelle », vilipende Le Républicain Julien Plantier, « l’argent public ne doit pas servir à installer d’hypothétiques écoles privées ! » Là aussi la gauche acquiesce : « cet argent sert à financer les riches », en regard des frais d'inscription élevés de ces établissements.
« Ce qui vous énerve, c'est que ça marche ! », riposte le président centriste et probable candidats aux Municipales nîmoises, Yvan Lachaud. « Les loyers des nouveaux locaux rembourseront les emprunts », ajoute-t-il avant de se rappeler au bon souvenir de la droite nîmoise : «vous aviez voté favorablement pour l’implantation de l'école d’ingénieur ! Ah, politique quand tu nous tiens ! » La délibération est adoptée à la majorité avec les voix du RN en « opposition constructive. »
Très chers fonds de concours
Enfin, la politique des fonds de concours est revenue sur le tapis. Le maire Les Républicains de Nîmes, Jean-Paul Fournier, a plusieurs fois accusé Yvan Lachaud d’acheter le soutien des édiles en subventionnant leurs projets. Élu au Département, le Nîmois Laurent Burgoa relève : « l’Agglo c’est 39 communes pour 20 M€ de fonds de concours délivrés en 2018. Le Département, c’est 353 communes pour 12 M€ ! »
« Les Nîmois ne sont pas opposés aux fonds de concours mais à la manière dont ils sont employés », complète Julien Plantier, soutenant « qu’aucun projet présenté par Nîmes n’a été retenu en 2018 ! Vous n’aimez pas assez les Nîmois ! » Agacé, Yvan Lachaud rétorque : « c’est faux ! C’est un mensonge éhonté ! »
Qui dit vrai ? Qui dit faux ? Pour l'élu communiste Christian Bastid seule certitude : « le conseil communautaire ne doit pas devenir un lieu d’affrontement entre la Droite et le Centre. » Un vœu pieux à moins de deux ans des Municipales qui, à Nîmes, s'annonce plus que jamais mouvementées.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
(*) Les autres élus Les Républicains de l'UPNM (Union Pour Nîmes métropole) ont voté en faveur de ces délibérations. Le maire de Générac et conseiller régional Frédéric Touzellier s'est abstenu.
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Face aux critiques sur les fonds de concours, le maire de Fons a réagit : « quand on fait quelque chose sur ma commune, je ne trouve pas l’intérêt communautaire… Ça veut dire que je n’ai pas droit aux fonds ? Merci messieurs les Nîmois, c’est plus facile pour vous ! » Des propos partagés par le maire de Moulézan : « moi, j’ai demandé 4 000€ pour la peinture de mon église du XIIe siècle. Je vous invite à venir la voir! »
Pascal Gourdel arrose l’exécutif : « on constate une hausse de 300 000 € en frais de communication sur le budget annexe de l’eau. C’est sans doute pour justifier votre lettre aux Nîmois après le reportage d’Élise Lucet ? » Et plouf !