LE 7H50 de Jérôme Puech : « Les Municipales, ce n’est pas le concours de Miss ! »
Objectif Gard : Dj la nuit, fonctionnaire le jour, mais aussi journaliste et militant du Parti socialiste… On a du mal à vous suivre !
Jérome Puech : J’ai aussi monté mon agence de conseils en communication pour les entreprises ! Maintenant, je suis à temps partiel au service tourisme du Département. J’ai arrêté mes activités de Dj. Elles n’étaient pas compatibles avec la politique et puis j’en avais marre… Ça faisait 10 ans que je faisais ça.
« Je n’ai jamais trompé les nanas avec qui je suis sorti ! »
C’est vrai que Dj Jérôme, ça fait pas très sérieux ?
C’est ça… Mon entourage me l'a dit. J'ai compris. De toute façon aujourd’hui, je glisse davantage dans l’organisation d’événements. Du reste si, j'ai beaucoup d'activités, j’ai toujours sécurisé ma carrière professionnelle, en passant tous les concours pour être attaché territorial.
Avec Une a Nîmes, vous vous mettez en scène… Ça donne l'image d’un homme excentrique, même un peu prétentieux, non ?
Ça fait longtemps qu’on ne me l’avait pas dit ! En vieillissant, je pense que j’ai changé. Je suis plus réfléchi, moins foufou. Contrairement à ce que l’on peut penser, je suis un peu timide et je ne me livre pas du premier coup. Après oui, j’ai un côté exhibitionniste et j’assume complètement ! Peut-être que je cherche une forme de reconnaissance…
Vous êtes militant au Parti socialiste. Quand et pourquoi y avez-vous adhéré ?
Quand Mitterrand a été élu en 81, j’avais 9 ans… J’ai dit à mon père que je voulais rendre les gens heureux, comme au cours de cette soirée ! J’ai adhéré au PS à 15 ans. Mon père, lui, avait sa carte au PS. Il était directeur du restaurant du Département et organisait les réceptions. Il avait une admiration sans nom pour les hommes politiques. Je pense qu’au départ j’ai dû chercher son admiration.
Le PS a-t-il toujours un avenir selon vous ?
Bien sûr, sinon je n’y serai pas resté. J’y reste par fidélité parce que je le suis dans tous les domaines… Tenez, je n’ai jamais trompé les nanas avec qui je suis sorti (rires) ! Plus sérieusement, ce parti peut renaître. La justice sociale, l’égalité, la lutte contre le racisme… Il a encore des choses à dire !
Jean Denat, c'est un bon chef pour les socialistes ?
S’il ne l’avait pas été, je me serai présenté contre lui au congrès d’Alès ! Mais moi, ce qui m’intéresse, c’est Nîmes, pas le département. Ceci dit, on a fait jeu égal sur les textes d’orientation (*). Je défendais un texte différent, celui de Stéphane Le Foll, un peu pour exister… Si je n’ai pas contesté Jean Denat, c’est parce qu’il a un bon bilan.C’est l’homme de la situation. Le seul truc qui me gène, c’est qu'à côté il soit maire de Vauvert et conseiller régional.
Vous avez été adjoint au maire communiste Alain Clary (1995-2001). Vous étiez en charge de la jeunesse et la dernière année, de l’urbanisme. Qu’avez-vous apporté aux Nîmois ?
J’ai plus appris que ce que j’ai apporté aux Nîmois. J’ai appris comment fonctionnait une mairie, un conseil municipal, comment on montait un projet avec des partenaires. À l’urbanisme, j’ai participé au concours qui a choisi l’architecte, Alain Marguerit, pour projet AEF (Arènes-Esplanade-Feuchères). Nous avons aussi créé une vraie politique de la jeunesse : conseil municipal des jeunes, bourse des jeunes talents ou le passeport jeune…
« Je discute avec tout le monde, des Insoumis jusqu’à La République en marche ! »
Aujourd’hui, vous tentez une échappée ! En marge du PS, vous lancez une association pour les Municipales : Magnanîmes. Où en est votre travail ?
Notre mouvement citoyen a été lancé en mars, avec 150 personnes au café Olive. Ce n’est pas rien ! On lance un mouvement citoyen pour savoir ce que les Nîmois veulent pour leur ville. Questionnaire en ligne, en face à face, réunions… On construira un programme, sans doute sous la forme de 10 propositions phares que l’on présentera en mars 2019.
Et le Parti socialiste dans tout ça ?
Le PS a des difficultés à être audible. Or, avec une association citoyenne, c’est plus simple d’entrer en contact avec les gens. Si les Municipales étaient demain, le PS réaliserait entre 5 et 10%, grand maximum. Tu ne gagnes pas l’élection ! Aujourd’hui, on est obligé de dialoguer avec les autres. Mixer une dynamique citoyenne avec des partis politiques, c’est notre volonté.
En 2014, le conseiller régional Jean-Paul Boré a réalisé 9% avec son association TPNA (Tous pour Nîmes et son agglomération). Pensez-vous faire mieux que lui ?
C’est trop tôt pour faire des pronostics ! D’abord, je ne me suis pas encore déclaré candidat… J’ai trouvé la démarche de Jean-Paul Boré très intéressante, sauf que ça a été un échec. Il n’a pas passé le premier tour. L’ambition de MagnaNîmes est de faire mieux en étant présent au second tour.
Comment allez-vous faire ?
La clef de la réussite : le rassemblement. En 2014, la gauche s’est cassée la figure parce qu’elle n’a pas su se rassembler et faire preuve de maturité. Aujourd’hui, je discute avec tout le monde, des Insoumis jusqu’à La République en marche ! J’appelle au rassemblement sur le projet que l’on va bâtir avec les Nîmois et pas sur ma bobine ! On parlera des partis et des étiquettes plus tard. Les Municipales à Nîmes, ce n’est pas un concours de Miss !
Nîmes dans 15 ans, comment l’imaginez-vous ?
Aujourd’hui la ville s’est embellie, mais elle s’est aussi endormie. La question de l’emploi et du développement économique est primordiale. Comme celle de l’avenir de la feria. On vit sur le passé ! Alors Nîmes, dans 15 ans ? Et bien je vois ma ville avec des gens qui sont beaucoup plus heureux et fiers de vivre à Nîmes, notamment dans les quartiers populaires.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
* Des textes portés par la candidat au poste de premier secrétaire du Parti socialiste sur lesquels les socialistes de toute la France sont appelés à voter.