NÎMES L'unité pour meilleure arme syndicale
Force Ouvrière, la CGT, FSU et Solidaires préparent le mouvement de grève et la manifestation du 9 octobre prochain.
Pour eux, la riposte doit être à la hauteur des enjeux, tout le monde est concerné. Des mots que l'on peut entendre du côté des syndicats. Actifs ou retraités, les luttes convergent et si les retraités avaient choisi la leur avant l'été, les actifs s'y collent à leur tour pour proposer un réel mouvement de masse.
Le cortège des actifs débutera de la Maison carrée à 14h30 et sera suivi par celui des retraités qui viendront multiplier les forces à partir des arènes pour se rendre, tous ensemble, devant les grilles de la préfecture. D'autres rassemblements sont prévus dans le Gard. À 10h30 à la gare d'Alès et sur l'Esplanade d'Uzès et à 11h devant La Poste de Bagnols-sur-Cèze.
Pour Simon Gévaudan de la CGT, " nous ne sommes toujours que quatre organisations syndicales d'actifs à appeler à la manifestation. Nous le déplorons, mais la politique de Macron ne peut qu'élargir cette unité. Il y a de vrais débats autour de cette politique libérale. Nous voulons l'augmentation des salaires pour passer le SMIC brut à 1800 euros soit environ 1430 euros net. Nous voulons aussi le remplacement des fonctionnaires, notamment en santé et dans l'Éducation nationale, là où on a besoin de l'humain. Macron doit cesser les effets d'annonce, ça ne peut pas durer dans ces conditions. "
Pour l'enseignement et le syndicat FSU, Emmanuel Bois est lui aussi très clair. " Nous voulons le dégel des salaires car nous constatons une baisse de l'attractivité de nos métiers et voyons apparaître de grandes difficultés financières dans les familles. Nous déplorons les attaques faites contre les statuts et le recours aux contractuels. La défaite du statut des cheminots est de mauvais augure... Nous sommes également opposés au recul des systèmes de retraite et de protection sociale comme nous sommes contre les suppression de postes qui sont annoncées. Nous allons poursuivre la grève du 9 octobre le 12 novembre dans les collèges et lycées. "
Retraités vaches à lait
Avant, la retraite était annexée sur le salaire des actifs ce qui permettait aux retraités de suivre l'évolution du pouvoir d'achat. Depuis 2014, c'est fini et la glissade, pour une grande majorité des retraités, vers un niveau de pauvreté croissant est présente. " L'appauvrissement général des retraités signe la fin d'une civilisation. Tout va se déliter dans le pays et nous allons finir comme dans un pays anglo-saxon. Notre système a fait ses preuves, celui-là aussi... L'unité reste le meilleur rempart contre cela ", note quant à lui un retraité multi-casquettes.
Georges Carbonel, de l'union départementale FO, pense de son côté qu'il faut "se féliciter d'un front commun. Nos revendications sont très précises. Macron veut modifier le socle de la république sociale dans le pays, substituer l'individualisme exacerbé à la solidarité collective. Tout ce qu'a mis en place le Conseil national de la Résistance, dont nos organisations faisaient partie, va être détruit et nous allons à l'affrontement. Nous refusons cette transformation de la société et la réforme des retraites symbolise parfaitement ce changement. Non aux diktats ".
Quand on parle de diktat, forcément la réponse de Solidaires n'est jamais très loin. " L'injustice sociale et la souffrance au travail sont inquiétantes. Cette politique a une même logique : fragiliser la frange de la population qui est déjà la plus fragile. Unifier ces luttes nombreuses et morcelées est une excellente chose car il ne s'agit pas de se plaindre mais bien de mettre en place une politique qui permette de baisser le temps de travail et de partager les richesses tout en montrant notre unité au-delà des manœuvres incessantes visant à diviser les salariés. Les précaires sont les premiers touchés, en septembre, les assistantes de vie scolaire n'ont pas été payées et ne devaient l'être qu'à partir du 15 octobre alors qu'elles sont souvent dans la précarité absolue. Par exemple, au CHU où 1/4 des salariés sont des précaires, il règne un climat de terreur ", soulignent Christine et Christiane.
La terreur, les retraités l'ont connue. Avec la guerre et les heures sombres de la République, ils n'ont pas l'habitude de quémander mais aujourd'hui, cette masse silencieuse veut son baroud d'honneur. " Nous sommes allés sur les marchés pour faire signer une pétition qui a été envoyé à un député communiste. 2 000 signatures : pas de plainte mais de la colère. Les retraités se sentent oubliés et méprisés. C'est injuste après une vie de travail et de cotisation. Ils sont encore bien souvent bénévoles, aident leurs enfants et font d'autres choses. S'ils se mettaient en grève ça ferait drôle à la société. On sent que la colère monte ", conclut Éliane des retraités CGT.