Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 18.10.2018 - thierry-allard - 5 min  - vu 1045 fois

FAIT DU JOUR Roger Castillon : « ce qu’on veut, c’est moderniser Pont-Saint-Esprit »

Maire de Pont-Saint-Esprit depuis 2011, Roger Castillon fait le point sur les projets de la commune, ses relations avec l’Agglo du Gard rhodanien et son avenir.
Roger Castillon, maire de Pont-Saint-Esprit (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

Sans détour, le maire défend sa politique et annonce qu’il passera probablement la main en 2020. Il évoque également le projet de l’Hôtel-Dieu, sans oublier de parler des déboires judiciaires de son prédécesseur Gilbert Baumet. 

Objectif Gard : Comment se porte Pont-Saint-Esprit, sept ans après votre arrivée aux affaires ?

Roger Castillon : Je dirais que Pont-Saint-Esprit se porte bien, mais qu’elle a un énorme chantier devant elle, au moins pour quinze à vingt ans.

Des chantiers, il y en a de nombreux en cours, comme l’entrée sud, la rénovation de la Cazerne Pépin, la reprise des réseaux... Quel est selon vous le projet du mandat, celui dont vous êtes le plus fier ?

Ce qu’on veut, c’est moderniser la ville et à ce titre je dirais la Cazerne Pépin et l’entrée sud. L’entrée sud va bien au delà de refaire les réseaux et les trottoirs, c’est un projet qui se veut urbanisant, nous sommes passés d’une route à une avenue. Cette entrée est structurante. Ensuite, il y a la Cazerne Pépin, un peu pour les mêmes raisons. Elle va s’appeler la Cazerne, avec un z. Il s’agit de créer une centralité dans la ville, avec plusieurs millions d’euros d’investis dans la sécurisation, l’accessibilité, et encore pas mal d’argent à mettre, notamment pour les huisseries. L’idée est de créer un pôle de centralité dans le centre-ville sans s’enfermer dans le centre ancien. Un pôle qui permette d’accueillir des services, des commerces, des associations, un lieu festif avec la cour et la salle des fêtes, le cinéma. Il faut que le coeur de Pont-Saint-Esprit batte de plus en plus dans cet endroit, un lieu de vie agréable et sans voiture.

La commune est très aidée par l’État, le préfet l’a rappelé récemment. Pourquoi selon vous ? Pour compenser des années de laisser-aller ?

Ça ne compense pas, et de loin, le laisser-aller. En 2012, j’ai monté un dossier pour les services de l’État dans lequel je faisais valoir que la commune avait un retard d’investissement dans ce qui aurait dû être fait au cours des vingt ou trente dernières années. Un retard de 54 millions d’euros. J’ai refait les calculs et fait valoir que combler le retard coûtait 17 millions d’euros. Partant de là, il y a eu une sensibilisation importante des services de l’État sur ces questions, particulièrement en 2012 et 2013, et nous avons eu droit à une subvention exceptionnelle du ministère de l’Intérieur d’1,25 million d’euros. Nous avons droit à la Dotation d’équipement des territoires ruraux régulièrement, c’est vrai, mais nous n’avons jamais eu ces 17 millions d’euros, il ne faut pas vous faire d’illusions.

Quand nous sommes arrivés aux affaires, il y avait 23 millions d’euros de dettes et cinq millions d’impayés. Aujourd’hui il reste 14 millions d’euros de dettes, au prix d’efforts des Spiripontains, tout en commençant par investir. Nous n’aurions pu faire que du redressement, mais nous avons fait le choix politique de rétablir les comptes et aussi d’investir.

« Le projet de l’Hôtel-Dieu avance, il est en cours de négociations »

Revenons sur un autre grand projet, celui de l’Hôtel-Dieu. Où en est-on ? On a l’impression que ce projet n’avance pas, est-il viable ?

Je comprends cette impression mais le projet avance. Il est en cours de négociations car sur un projet de cette ampleur là, il y a aussi des négociations techniques. Mais il avance. Je crains une fois de plus de ne pas faire plaisir à monsieur Baumet.

Justement, un mot sur les déboires judiciaires de votre prédécesseur, Gilbert Baumet, auxquels la mairie n’est pas étrangère, puisqu’elle a porté plainte.

Il s’agit de plaintes de la mairie et de la Chambre régionale des comptes. J’attends sereinement le 14 décembre et le délibéré du procès de vendredi qui, à mon avis, mettra un terme à cet épisode.

Compte tenu du fait que Pont-Saint-Esprit vote son budget en décembre, vous devez savoir ce qu’il en sera des taux de taxes locales.

Le débat d’orientations budgétaires sera pris le 29 novembre, et le budget primitif sera arrêté le 20 décembre. Il vous faudra patienter un peu… Je peux simplement vous dire que les impôts n’augmenteront pas.

« L’Agglo est un adolescent en train de grandir »

Passons à l’Agglo du Gard rhodanien. Considérez-vous que Pont-Saint-Esprit a la place qui doit être la sienne au sein de l’Agglo ?

Je crois qu’aujourd’hui, ce qui est compliqué et qui va l’être de plus en plus c’est le transfert de compétences à l’Agglo. Je crois que l’Agglo a beaucoup à faire pour intégrer cette évolution administrative imposée par les services de l’État. Je fais allusion au transfert de l’eau et de l’assainissement, qui va être énorme.

À côté de ça, il y a des activités, comme la politique de la ville où l’Agglo est obligée de cornaquer les quartiers concernés et elle a pris le parti d’être plus la coordinatrice des actions que nous menons que d’être elle-même en impulsion sur les actions à mener. L’Agglo, c’est nous qui la faisons, on n’a qu’à être exigeant et Pont-Saint-Esprit y trouvera sa place. Il ne faut pas mélanger les questions de fond et les modes de gouvernance. Je serai prudent sur les modes de gouvernance, sur un territoire de 44 communes, il est compliqué de construire la gouvernance d’un tel ensemble. Je crois que l’Agglo est un adolescent en train de grandir et il grandira bien grâce à ses différents tuteurs que sont ses composantes. Mais je me demande si les élus de l’Agglo ne devraient pas dépendre d’un suffrage universel direct, car pour les gens, c’est un peu une entité fantôme.

L’Agglo est-elle suffisamment présente à Pont-Saint-Esprit ?

Oui, sur la petite enfance, l’Agglo fait du très bon boulot, notamment à Pont-Saint-Esprit. Sur le tourisme, l’Agglo a une réflexion sur l’office de tourisme, qui est mal placé, et sur les digues. Nous travaillons ensemble. Pont-Saint-Esprit est l’entrée du Gard, de la Région et de l’Agglo, avec une situation privilégiée. Notre ville a un rôle essentiel à jouer dans l’Agglo et l’Agglo en a conscience.

« Il est pratiquement sûr » que Roger Castillon ne sera pas dans la liste municipale en 2020

Passons à l’avenir : serez-vous candidat en 2020 ? Le recrutement de votre directeur de cabinet peut le laisser penser…

Cette interprétation est fausse. Nous avons dû faire des économies et des non-dépenses, et une de ces non-dépenses, qui était très pénalisante, était de ne pas prendre un directeur de cabinet qui serait en charge de la communication. Dès que nous avons senti que nous pouvions le faire, nous l’avons fait. C’était un besoin crucial, pas pour préparer une élection mais pour faire reconnaître ce qu’était Pont-Saint-Esprit et pour alléger la charge de travail des élus.

Pour 2020, j’espère bien qu’il y aura une continuité de l’équipe. Vous dire que je serai dedans, il est pratiquement sûr que non, car je serai un homme assez âgé.

Donc la tête de liste sera votre actuelle première adjointe, Claire Lapeyronie ?

Ce n’est pas moi qui le dirai. S’il y a un engagement qui doit être pris exclusivement par la personne concernée, c’est bien celui là. Ce n’est pas rien.

Propos recueillis par Thierry Allard

Thierry Allard

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