GARD L’incendie sur les finances des pompiers rallumé
Les conseillers départementaux de la droite et du centre ainsi que plusieurs maires s’opposent à cette hausse, un mois après la réforme des critères de la contribution communale.
« On se fout de notre gueule ! », balance un maire, remonté, « ma contribution va déjà augmenter avec les nouveaux critères et là, on me demande encore de payer ? » Ces propos laissent présager un conseil d'administration houleux, jeudi... Les administrateurs du SDIS (Service départemental d'incendie et de secours) doivent se réunir pour examiner le budget 2019.
De nouvelles recettes pour les pompiers
Au cœur de la grogne : la proposition de la direction des pompiers d'augmenter de 1,98% la contribution des communes. Le principe d'une hausse avait été convenue dans l'accord de sortie de crise, signé l’an dernier, entre les pompiers grévistes, le SDIS, le Département et la préfecture du Gard. Seulement, il semblerait que la direction du SDIS eut été un plus gourmande que prévu.
Initialement, ledit accord prévoit une hausse d'1% alors que la délibération de la direction fait état de 1,98% d'augmentation. Contacté ce lundi, le président du SDIS, Alexandre Pissas, est resté injoignable. Une hausse de 1,98% permettrait d’engranger 550 000€ supplémentaires, contre 280 000€ pour une hausse d'1%(*). « Ça fait depuis cinq ans que ce taux n'a pas bougé alors que notre sollicitation opérationnelle augmente de manière exponentielle », justifie Nicolas Nadal, représentant du syndicat Sud.
Fronde de plusieurs maires
Seulement pour certains, la pilule ne passe pas. Un mois après la réforme des critères de la contribution communale, plusieurs maires sont vent debout. Et pour cause... Certains voient parfois leur contribution augmenter de 200% sur huit ans. « Nous ne sommes pas contre les pompiers. On dit simplement que les villes de moins de 3 500 habitants ne doivent pas moins contribuer que celles de plus de 3 500 habitants. Ce seuil est très arbitraire et ne doit pas exister ! », pourfend le maire de Générac, Frédéric Touzellier.
Une rencontre est programmée, la semaine prochaine, entre ces maires, le préfet et le président du Département. En attendant, les conseillers départementaux de la droite et du centre font pression. Dans un courrier commun, le président du groupe d’opposition Le Bon Sens Républicains, Laurent Burgoa, et son homologue des Centristes et Indépendants, Thierry Procida, annoncent que leurs élus du SDIS ne voteront pas cette hausse. Reste encore à convaincre les autres membres du conseil d'administration du SDIS.
Le financement des pompiers du Gard, un dossier chaud sur lequel bon nombre d’élus se sont déjà brûler les doigts.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
*Aujourd'hui, la participation financière des mairies représente 40% des recettes du SDIS, soit 28 M€.