GARD Gilets jaunes : treize manifestations déclarées
« Dans ce métier, j’essaie de ne pas être trop inquiet. Ça ne sert à rien ! » confie le préfet du Gard. S’il fait preuve de sang froid, Didier Lauga reconnaît que la manifestation des gilets jaunes est « tout à fait inédite » dans sa carrière.
« Ça part des réseaux sociaux », rappelle le sexagénaire, « on est habitué à d’autres schémas. Même pour les manifestations clandestines, comme les anti-corrida, on arrive à avoir des indications. » Pour l’heure, impossible de savoir exactement combien de « gilets jaunes » seront mobilisés demain.
La préfecture salue toutefois la « responsabilité » des organisateurs, dont la plupart a déclaré sa manifestation. Il devrait y en avoir 13 dans le Gard (principalement des barrages filtrants à Alès, Nîmes, Bagnols), soit 1 700 personnes mobilisées. Néanmoins selon la préfecture, sept autres rassemblements n’ont pas été déclarés.
Du jaune sur l’A9
« Comme l'exige la loi, les organisateurs ont laissé leur identité et leurs coordonnés. Ils s’engagent à être joignables toute la journée », rappelle Didier Lauga. Et d’insister sur « la responsabilité pénale des manifestants. Demain sur la route, quelles que soient leurs bonnes intentions, s’il y a un accident, ils seront personnellement responsables. »
Les barrages filtrants seront principalement situés sur les sorties de l’autoroute A9 (Aimargues, Nîmes ouest, Roquemaure…), l’axe le plus fréquenté d’Europe. À Nîmes, le péage de l’autoroute de Nîmes Ouest sera le centre névralgique contre la hausse du carburant.
Débordements ?
Si l'État veille au respect du droit à manifester, la police interviendra en cas de débordement : « ma préoccupation principale sera de veiller à ce que les services d’urgence, comme les pompiers, puissent rester accessibles. C’est un point important que j’ai déjà signalé. »
Didier Lauga anticipe même : « nous sommes dans le Sud de la France... Compte tenu de l’histoire de notre département, il y a une proportion importante de gens qui réagissent rapidement. Des gens peuvent être en désaccord avec les manifestants, ce qui peut entraîner des heurts. »
Demain, une cellule sera mise en place toute la journée en préfecture. Les services de l’État s’adapteront « à ce qu’il passe. Le dispositif sera assez souple et nous interviendrons dès que les limites seront franchies. » Une manifestation très libérale sous le quinquennat Macron.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com