Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 16.11.2018 - thierry-allard - 3 min  - vu 626 fois

GARD RHODANIEN Les chantiers d’utilité sociale, « ça marche »

L'assemblée a visité des chantiers d'utilité sociale, ici le lavoir de Goudargues (Photo : CD30) - CHRIS

Ça vous avait peut-être échappé, mais nous sommes en plein mois de l’économie sociale et solidaire. C’est dans ce cadre que l’Agglo du Gard rhodanien organisait ce jeudi une matinée dédiée à l’insertion par l’activité économique (IAE).

L’occasion de parler des chantiers d’utilité sociale, que l’Agglo du Gard rhodanien est la seule intercommunalité du département à coordonner, cette mission étant ordinairement dévolue aux communes. Et si elle le fait, c’est tout simplement parce que, comme l’a affirmé le président de l’Agglo, Jean-Christian Rey, « ça marche. »

Concrètement, ce système de chantiers d’utilité sociale relève de l’insertion par l’activité économique. il est conventionné par l’État et cofinancé par le Conseil départemental et les collectivités locales, et est mis en oeuvre par des associations. Il est ouvert à un public sans emploi et souvent sans qualification qui rencontre des difficultés sociales et professionnelles. Les participants sont embauchés dans le cadre d’un contrat à durée déterminée d’insertion, le temps de réaliser des travaux d’intérêt général. Durant le contrat, les participants font également l’objet d’un accompagnement socio-professionnel.

Opération gagnant-gagnant

Dans l’Agglo, ces chantiers sont utilisés sur « du petit patrimoine ou du patrimoine naturel sur l’ensemble des communes, en 2017 c’est 75 chantiers sur 33 communes, indique Jean-Christian Rey. Ce sont des opérations gagnant-gagnant. On choisit un chantier qu’on ne ferait pas autrement. Le public est valorisé et les communes sont satisfaites. » Au-delà de la trace qu’ils laissent dans des communes qui voient leur lavoir ou leur placette rénovée, comme l’assemblée a pu le constater en se rendant sur des chantiers à Goudargues et Bagnols, ces chantiers sont « un tremplin vers l’emploi », souligne la vice-présidente du Département déléguée à l’insertion, Carole Bergeri. D’ailleurs, la présidente de la Maison de l’emploi du Gard rhodanien, Geneviève Castellane affirme que « les résultats en termes de retour à l’emploi sont spectaculaires ». « C’est 45 % de sorties dynamiques, soit vers l’emploi, soit vers la formation », ajoute pour sa part Nelly Viala, présidente du Collectif IAE 30. En humains, ça donne 245 sorties vers un emploi durable et 238 sorties vers de la formation ou des contrats courts. Rien que pour 2017 sur le département.

Pour que ça marche, il faut notamment « un partenariat efficace d’un bout à l’autre de la chaîne et ici on a tous les ingrédients pour que ça fonctionne », se félicite la chargée de développement des territoires et de l’emploi à la DIRECCTE, Sabrina Toussaint. Ça va du repérage des participants au montage du projet, en passant par son exécution, puis son suivi, le tout coordonné par l’Agglo. C’est aussi une question de gros sous : un tel système, s’il fonctionne bien, nécessite des investissements : en 2017 sur le Gard rhodanien, les chantiers d’utilité sociale opérés par Passe muraille et Familles rurales représentent 945 000 euros, financés à hauteur de 46 % par l’État, 34 % par le Département et 19 % par l’Agglo du Gard rhodanien.

Renforcer les liens

Le prix de ce qui constitue « un vrai outil dans l’accompagnement et l’insertion des jeunes », dixit le directeur de la Mission locale jeunes, Frédéric Combernous, qui participe au repérage du public cible des chantiers avec entre autres le service insertion du Département. Reste maintenant à travailler plus intensément avec les entreprises : « on a une attente de certains métiers qui cherchent des collaborateurs. Nous devons renforcer le lien avec les acteurs économiques », note le chef du service emploi et compétences de l’Agglo, Michel Bargeton. Un objectif partagé par les services de l’État, qui souhaitent à la fois « diversifier les supports d’activités à d’autres secteurs qui recrutent » et « encourager les parcours qualifiants pour répondre aux exigences des entreprises », présente Sabrina Toussaint.

Rien ne s’y oppose, puisque même dans le contexte économique actuel, « l’insertion par l’activité économique a été réaffirmée comme une politique forte de l’emploi, avance Sabrina Toussaint. Ça répond à un réel besoin. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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