ALÈS Conseil d’agglo : les Gilets jaunes font l’unanimité
À Alès, le dernier conseil de communauté de l’année 2018 a été marqué par l’adoption d’un vœu en soutien au mouvement des Gilets jaunes.
« Exceptionnellement, je commencerai ce conseil d’agglo par une déclaration. » C’est un Max Roustan solennel qui a ouvert la séance, ce jeudi soir, par la lecture d’un vœu relatif à la situation de crise sociale que connaît actuellement le pays. Déjà, en début de semaine, le maire communiste de Cendras, Sylvain André, avait fait part de sa proposition de vœu, en soutien aux revendications des Gilets jaunes. Ce jeudi soir, Max Roustan a présenté le sien avant de le soumettre au vote des élus communautaires.
Dans sa déclaration, il revient sur la « souffrance » et la « colère » des manifestants « qui ne peuvent aujourd’hui ni boucler leurs fins de mois, ni encore moins transmettre à leurs enfants la perspective d’une vie meilleure. » Comme il le répète régulièrement, Max Roustan déplore une fois encore que, « depuis des années, nos territoires intermédiaires ont été oubliés, parfois méprisés par nos gouvernants » avant de demander à Emmanuel Macron « de prendre de toute urgence les mesures qui s’imposent » comme « l’annulation de la hausse des carburants, la baisse de la CSG, la grande réforme fiscale, l’imposition des grandes entreprises. » Le patron de l’Agglo d’Alès réclame également au chef de l’État « de rendre aux collectivités territoriales toute leur autonomie ainsi que les moyens financiers qui leur ont été confisqués ces dernières années. »
Dans le public, deux Gilets jaunes sont ensuite invités à monter sur l’estrade. Assis à la place du binôme Roustan-Rivenq, Céline et Henri viennent porter la parole « de milliers de gens qui ne se reconnaissent plus dans cette France des privilèges et qui refusent explicitement de continuer à subir l’humiliation sociale, financière et économique qui pèsent sur [leurs] épaules. » Les annonces d’Emmanuel Macron faites lundi ne sont pour eux « qu’un catalogue de mesurettes enrobées de phrases toutes faites en forme de promesses » à travers lequel « il pense acheter la paix sociale et affaiblir le mouvement avec 100€. Une aumône, une insulte à tous les Français traités comme des mendiants. » Enfin, les deux intervenants expriment leur volonté d’une « forme nouvelle » de manifestation « où la vie économique du commerce local doit retrouver toute sa force. » Après les applaudissements de l’assemblée, le vœu a été voté à l’unanimité.
Élodie Boschet