Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 07.01.2019 - abdel-samari - 3 min  - vu 569 fois

LE 7H50 de Thomas Vidal : "Se regrouper ce n'est pas disparaître"

Candidat à la tête de la nouvelle commune Val d'Aigoual, Thomas Vidal, le maire de Valleraugue est l'invité du 7h50.
Thomas Vidal, le maire de Valleraugue et probable maire de Val d'Aigoual (Photo DR Objectif Gard)

Thomas Vidal, le maire de Valleraugue est, pour encore quelques jours, le maire par intérim de la nouvelle commune Val d'Aigoual qui est issue du regroupement de sa mairie avec Notre-Dame-de-la-Rouvière. Il nous explique la genèse de ce projet et les conséquences pour les administrés.

Objectif Gard : Comment est né ce projet de fusion entre votre commune et celle de Notre-Dame-de-la-Rouvière ?

Thomas Vidal : Tout a démarré il y a deux ans quand nos deux voisins, les communes de Saint-André-de-Majencoules et Notre-Dame-de-la-Rouvière, nous ont fait la demande officielle de se regrouper avec Valleraugue. Ce n'était pas un désir particulier pour ma commune mais, chemin faisant, nous avons trouvé le projet intéressant et mon conseil municipal a approuvé la démarche. Finalement, Saint-André-de-Majencoules a fait marche arrière tandis que Notre-Dame-de-la-Rouvière a souhaité poursuivre activement dans cette envie de rapprochement. C'est désormais le cas depuis le 1er janvier 2019. Notre regroupement - et pas une fusion - a donné naissance à la nouvelle commune de Val d'Aigoual.

Pourquoi se regrouper ?

D'abord et logiquement pour mutualiser les moyens qui sont déjà limités en tant que communes rurales. C'est ensuite la mise en commun des compétences et des agents. C'est encore la négociation avec plus de poids  auprès des fournisseurs. Ce n'est pas la motivation première car cela reste anecdotique d'un point de vue des finances, mais nous allons bénéficier pendant trois ans d'une revalorisation de la DGF (Dotation globale de fonctionnement) de 3%. Enfin, c'est des dépenses mieux coordonnées comme par exemple les décorations de Noël : chaque commune a loué pour les fêtes une nacelle pour la mise en place. En ce mois de janvier, le retrait des ornements festifs sera opéré par une seule et unique société pour la commune nouvelle.

Qu'est-ce que cela va-t-il changer pour les administrés ?

Peu de choses. Pour les citoyens, entre le 31 décembre et le 1er janvier, on ne peut pas dire qu'il y ait eu des changements majeurs. Un exemple que j'ai en tête concerne les cantines scolaires des deux communes qui vont être gérées par un même prestataire. Cela permettra aux familles de Notre-Dame-de-la-Rouvière de réaliser une économie de un euro par repas. Mais il est important de rappeler que les deux communes conservent leur dénomination. Chacune préserve son histoire, ce qui a fait ses fondations. On tourne donc une page sans oublier le passé. Val d'Aigoual va donc écrire une nouvelle histoire. Et elle prendra réellement forme le 12 janvier prochain, au moment où les conseillers municipaux éliront le maire de la nouvelle commune.

Le match est plié, c'est vous qui serait élu...

Le match n'est pas plié du tout. La volonté du maire de Notre-Dame-de-la-Rouvière était claire bien avant, il ne souhaite pas poursuivre en tant que maire. Il est par contre candidat pour être le premier adjoint de Val d'Aigoual.

Vous êtes l'un des seuls exemples de regroupement de communes dans le Gard alors qu'à l'échelle nationale, on compte plus de 200 communes qui se sont regroupées en France. Pourquoi cette réticence des maires gardois ?

Les communes de Mars et Bréaux se sont aussi regroupées au 1er janvier 2019. Mais, concernant des communes de notre taille c'est une première. C'est effectivement étonnant car je pars du principe qu'il vaut mieux être seul ensemble que seul chacun de son côté. Il y a aussi une question de temps et d'organisation. Notre projet a démarré il y a deux ans. Nous avons réalisés sept réunions publiques, des tables rondes, une consultation publique... Sans compter les services techniques et administratifs qui ont dû se coordonner. On a saisi la balle au bond, l'État encourageant la démarche de volontariat. Peut être sommes-nous dans une forme d'anticipation. Qui dit que demain l'État n'imposera pas aux communes de moins de 2 000 habitants de se regrouper ? Tout le monde est attaché à sa ville, à son clocher mais faut bien comprendre que se regrouper, ce n'est pas disparaître.

Propos recueillis par Abdel SAMARI

Abdel Samari

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