NÎMES En Marche ! : des chapelles et des querelles
Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, les marcheurs tentent tant bien que mal de se structurer. Une entreprise parasitée par le choix du futur candidat aux Municipales…
Cela fait plus d’un an qu’Emmanuel Macron a remporté la Présidentielle et, à Nîmes, l’organisation de LREM (La République en marche) est toujours floue. Difficile aujourd’hui d’identifier celui ou celle qui incarne le mouvement. La députée et ex-socialiste Françoise Dumas ? Le professeur de l’institut d’Alzon Régis Vézon ? Ou encore, le militant dévoué Souheil Abdo ? « C’est vrai, nous n’avons pas de grand chef ! Chez Les Républicains, on connaît le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, et son adjoint Franck Proust », déplore un marcheur.
Chacun pour soi et Macron pour tous
Ce manque de visibilité est dû à l’origine même d’En Marche ! « Au départ, les comités ont été créés pendant la Présidentielle pour soutenir le candidat Macron », rappelle Yoann Zaouche, membre du comité En Marche Nîmes Est. Les militants avaient l’habitude de travailler de façon autonome. » Seulement, après la victoire de leur poulain, les choses sérieuses commencent. La "Macronie" cherche à structurer son mouvement avec, dans le Gard, un référent désigné : le Bagnolais Jérôme Talon.
La mission est difficile. Éclatés en cinq comités (En Marche Nîmes Est, En Marche Nîmes, Gard En Marche, Nîmes Agglo En Marche et Nîmes Sud, NDLR), les Macronistes entendent rester maître dans leur demeure. Le trentenaire Yoann Zaouche en sait quelque chose… Ce dernier a été nommé référent de la 1ère circonscription du Gard. Sur le papier, sa mission consiste à coordonner les comités de ladite circonscription. « Je l’avoue, je n’ai pas réussi à 100 % », confie l’intéressé.
Nouveau parti, vieilles querelles
Derrière la génétique libérale du mouvement, se cache une autre raison à cette mésentente : les Municipales. À Nîmes, ville de plus de 150 000 habitants, le jeu est ouvert. De quoi aiguiser les appétits et alimenter les querelles. Et si les marcheurs se prévalent du renouveau politique, le choix du candidat reste une question aussi prépondérante que clivante.
« C’est simple, à Nîmes il y a les pro-Dumas, les pro-Lachaud ou les pro-Cadène », résume un militant. Alors pas question pour les partisans d’une Françoise Dumas de côtoyer un pro-Yvan Lachaud. C’est le cas de Laurent Mespoulet, animateur d’En Marche ! Nîmes, qui a claqué la porte de la nouvelle tentative de coordination, « CoordoNîmes. » Une initiative gérée par le Caissarguais, Jean-Paul Donny, connu pour n'avoir aucun parti pris.
« Moi, je suis fidèle à la philosophie d’En Marche ! qui prône le renouveau de la vie publique. Je ne vois pas comment Yvan Lachaud, qui est élu depuis des années à Nîmes et qui n’a jamais rien prouvé, peut défendre nos couleurs », explique Laurent Mespoulet. Une délicatesse que n’apprécieront guère Régis Vézon, animateur de Nîmes Agglo En Marche ! et Nabil Kadri, responsable du Gard En Marche. « Ces deux hommes ont des liens de subordination avec Yvan Lachaud. Le premier travaille à d’Alzon et le second à Nîmes métropole… Ça, ce n’est pas En Marche ! », poursuit-il.
Candidat désigné en juin
Que ce soit Yvan Lachaud, Françoise Dumas ou même le président de l’USAM, David Tebib, les militants n’auront pas leur mot à dire. En juin prochain, la désignation sera arrêtée par la direction nationale du parti LREM (La République en marche). En attendant, les militants affûtent leurs armes et travaillant sur le projet. Un dernier élément qu'il serait bon de ne pas négliger..
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
Et aussi :
Le « livre blanc » d’En Marche ! Non, ce recueil ne sera pas celui de la paix entre les différents comités nîmois. Rédigé par En Marche ! Nîmes, ce livre blanc regroupera les différentes propositions pour les Municipales autour de cinq thématiques. Il sera présenté d’ici juin aux deux députés nîmois, au référent du Gard, Jérôme Talon, ainsi qu'à Stanislas Guerini, délégué général de La République en marche.