GARD Ce qu’il faut retenir du conseil départemental
Plan pauvreté, digue d’Anduze, voies vertes ou logements sociaux… Les conseillers départementaux ont voté, ce matin, une centaine de rapports.
Séance de gestion courante, ce matin, au Département. Les élus ont d'abord salué la nouvelle directrice générale des services, Virginie Paquien. Ex-responsable de l’administration du Rhône, la Lyonnaise entrera en fonction le 1er mars. « C'était la seule femme parmi les 12 candidats ! », relève le président socialiste, Denis Bouad. Sa nouvelle recrue vient compléter le staff, déjà très féminin, du cabinet.
Plan pauvreté : déception et résignation
Ces amabilités laissent place aux relations tendues entre le Département et l’Elysée. L'ordre du jour de ce matin contenait la signature de la convention 2019-2021 pour le Plan pauvreté de l’État. Les élus en savent un peu plus sur les crédits qui leur seront alloués par le gouvernement : 1,2 M€ pour mettre en œuvre les cinq engagements(*) du programme.
Trop peu, pour nos élus de terrain. Le communiste Patrick Malavieille est déçu : « Nous sommes condamnés à le voter parce que sinon nous perdons ces crédits. Par contre, rien ne nous empêche de faire des constats. Le plan ne correspond pas à la situation. » Un sentiment partagé par Laurent Burgoa, président du groupe Bon Sens Républicain : « Nous voterons avec résignation et sans conviction. » Le président Bouad doit rencontrer le chef de l’État, le 21 février prochain.
5 M€ pour les voies vertes
Certains rapports donnent lieu à des questionnements plus profonds, comme les 5 M€ destinés à aménager 36 km de voies vertes (Beaucaire-Remoulins, Uzès-Remoulins et Cardet-Anduze). L’élue du Bon Sens Républicain Claude de Girardi remarque : « Le schéma directeur d’aménagement cyclable date de 2006. Les pratiques ont évolué depuis… Le Département devrait s’intéresser à d’autres itinéraires, notamment en entrée de ville. »
Si Denis Bouad reconnaît que « tout n’est pas parfait », il appelle les différents partenaires, notamment les communautés de communes, à se mettre autour de la table : « Il faut créer un schéma pour le territoire et non le schéma d’une collectivité. » Une réunion sur l’état des voies vertes est prévue la semaine prochaine avec le vice-président aux transports, Martin Delord.
Quel avenir pour la SEMIGA ?
Lors du vote d’une garantie d’emprunt pour la rénovation de 57 logements nîmois par la SEMIGA, Claude de Girardi interpelle de nouveau. S’adressant au président Bouad, également à la tête d’Habitat du Gard, et à Alexandre Pissas, président de la SEMIGA (**), la Nîmoise demande : « Où en est-on du rapprochement de la SEMIGA avec Habitat du Gard ? ». Un rapprochement imposé par la loi ELAN, à parti de 2021.
« Vous allez recevoir dans 48 heures l’étude initiée par la SEMIGA concernant ce rapprochement », commente Alexandre Pissas. De son côté, Denis Bouad a aussi commandé « une étude financière complète pour savoir si Habitat du Gard peut avaler l’outil sans mettre en danger sa capacité d’investissement. » Il en va selon lui de la réussite « du deuxième programme de rénovation urbaine sur Nîmes, pour lequel l'Office va doubler sa dette. »
Barrage et digue en danger
Le dossier sur le barrage de Saint-Cécile-d’Andorge avance. Construit dans les années 60 pour lutter contre les crues du gardon, l’infrastructure menace de céder en cas de submersion. Une catastrophe potentielle pour les populations situées en aval (Alès et La Grand’Combe). L’an dernier, décision a été prise de construire au centre de la structure un déversoir en béton, permettant à l'eau de s'écouler plus facilement en cas de crue.
« Même si nous n’avons plus la compétence GEMAPI, le Département reste investi pour les travaux, la sécurisation et l’exploitation des barrages », tient à souligner la vice-présidente déléguée à la prévention des risques, Geneviève Blanc. Coût des travaux pour Saint-Cécile-d’Andorge : 13 M€, auxquels il faut ajouter environ 1M d’études, servant à finaliser le projet et permettant de demander des subventions aux partenaires.
En marge de ce dossier, le Département a alerté sur la digue d’Anduze, qui connaît un « problème très inquiétant : la digue bouge. Nous avons missionné une entreprise pour sécuriser l’ouvrage en mettant d’abord des tirants (membrure qui reprend des efforts de traction entre deux poussées divergentes, NDLR). » Ces travaux s’achèveront en mars, avant d’en entamer de nouveaux « pour conforter l’outil » qui devraient, eux, s’achever en juin.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
* Les cinq engagements sont : l’égalité des chances dès les premiers pas ; garantir les droits fondamentaux des enfants ; un parcours de formation garanti pour les jeunes ; des droits sociaux les plus accessibles, équitables et incitatifs à l’activité ; un investissement pour l’accompagnement de tous vers l’emploi.
** Le Département détient 60% des actions de la SEMIGA, une société anonyme d'économie mixte immobilière du Département du Gard..
Et aussi :
Bailleur social, acte 2. Sur la question d’un rapprochement avec les Logis Cévenols, Denis Bouad a estimé « qu’ils étaient merveilleusement bien gérés par Alès. » Et d’ajouter que le Département cherchait des solutions pour que cet office « puisse atteindre le seuil légal des 12 000 logements contre 6 000 aujourd’hui. »
2,5 M€ pour les maisons de retraite. C’est l’enveloppe votée pour construire ou réhabiliter 13 EHPAD. Parmi lesquels : 1,5 M€ pour la reconstruction de l’établissement autonome Devillas de Quissac, 266 000€ pour l’acquisition et réhabilitation d’une maison attenante à l’EHPAD Oustaou au Vigan et 150 000€ pour la reconstruction du centre médico-social précise d’Alès.