MILHAUD Rats à la maternelle : police municipale et mairie divisées
En octobre 2018, appelés pour la présence de rats dans l'établissement, deux policiers municipaux de la commune de Milhaud se sont rendus à l'école maternelle. Ce mercredi, ils étaient convoqués par le maire qui a ouvert une enquête administrative à leur encontre au motif qu'ils n'auraient pas dû s'y rendre sans son autorisation.
Tout commence le 17 octobre 2018, lorsque nous sommes prévenus que l'école maternelle est fermée pour "raisons sanitaires". Plus précisément à cause de la présence de rats. La mairie fait le nécessaire durant les vacances de la Toussaint et les rongeurs disparaissent de la circulation. Mais l'affaire n'est pas finie. Au-delà des parents, la police municipale a été appelée pour se rendre à l'école maternelle et "constater une odeur nauséabonde", explique un des agents. Une "descente" qui ne plaît guère aux élus, rapidement mis au courant de la situation.
Le maire, Jean-Luc Descloux, décide de contacter un avocat et de mandater une enquête administrative envers les deux policiers concernés. Pourquoi ne pas avoir réglé ce contentieux en interne ? "Ça n'a pas pu se faire, balaye l'édile qui nous a accordé quelques minutes dans son bureau. Ils n'auraient pas dû y aller", complète t-il.
Pour les agents, cela relève de leur mission. "Le maire dit qu'ils sont sortis de le cadre de leur emploi. Mais la salubrité publique relève du pouvoir de police de maire et donc des policiers sur le terrain", explique le secrétaire départemental FO. Devant la mairie, environ trente collègues de FO et CGT sont venus soutenir les trois policiers concernés dont le chef de poste, Laurent. "Je les ai autorisé à s'y rendre", maintient-il. Lui devait être entendu.
Parmi les personnes mobilisées, il y avait aussi Emmanuelle, présidente de l'association Les enfants de Milhaud : "Ce n'est pas normal de sanctionner des gens qui ont défendu la sécurité de nos enfants". Le maire assure que cette convocation cet après-midi était seulement pour présenter les résultats de l'enquête administrative, en compagnie de l'avocate, aux agents. "Et prendre en compte leur version pour réfléchir à d'éventuelles sanctions mais pas avant une semaine de réflexion", affirme M. Descloux.
Ce dernier voit dans cette affaire un coup politique de l'opposition à un an des élections municipales. "Depuis mon arrivée, j'ai mis en place une politique de changement et ça ne plaît pas à tout le monde", estime t-il. Une manière d'écorner son image à travers les rats de la maternelle ? D'ici 2020 la route est longue et, rats ou pas, Jean-Luc Descloux aura le temps d'annoncer s'il se représente ou pas.
Corentin Corger