FAIT DU JOUR Des repas 100 % bios et locaux au lycée Jean-Vilar de Villeneuve
De la salade verte venue de Pernes-les-Fontaines, du Picodon de Villeneuve, du boeuf des plaines de la Crau, du petit épeautre de Richerenches, un yaourt d’Éguilles agrémenté de miel de Villeneuve : le menu de ce jeudi à la cantine du lycée Jean-Vilar ne vous fera pas voyager bien loin.
C’est l’idée : hier et aujourd’hui à l’occasion de la Semaine nationale des alternatives aux pesticides, les élèves du lycée Jean-Vilar de Villeneuve mangent 100 % bio et local dans leur self-service, à l’initiative de Terre de vrai. Cette entreprise née dans les Bouches-du-Rhône propose des paniers de produits bio et locaux, auxquels se sont ajoutés, via une association basée à Villeneuve, des activités dédiées aux collectivités, « pour faire venir le bio et les produits locaux dans les cantines », affirme sa présidente et fondatrice Virginie Michelot, qui a travaillé pendant quinze ans dans l’industrie agroalimentaire avant de changer de philosophie plus que de secteur. « Je me suis dit qu’il y avait un moyen de faire autrement », ajoute-t-elle pudiquement.
Elle propose désormais des repas agrémentés d’animations dans des écoles, collèges et lycées, et pour la première fois dans le Gard au lycée de Villeneuve, où elle est venue ce jeudi matin avec l’apiculteur nîmois Michel Perosanz, un des nombreux producteurs locaux avec qui elle travaille. « L’idée est de sensibiliser les lycéens au bio et au local avec des interventions pendant le temps de repas, mais aussi de sensibiliser les agents de la cantine pour qu’ils aient envie de porter le projet qui, certes, leur demande un temps de préparation supplémentaire », explique Virginie Michelot.
« Il y a un potentiel dans le Gard »
Un temps de préparation supplémentaire, mais nécessaire pour tirer le meilleur de la production bio locale, issue de producteurs situés dans un rayon de trente à quarante kilomètres d’Avignon en moyenne. Les menus sont établis par les cuisiniers et la diététicienne du lycée, Léa Fayolle, et Terre de vrai s’occupe de trouver les producteurs et de travailler sur un prix de revient acceptable.
« Le plus complexe est d’identifier les produits et les producteurs locaux pour les menus, il faut une grande connaissance des producteurs et de leur logistique », explique Virginie Michelot. Le coût des produits est compris entre 2,50 et 3,50 euros le repas. Un surcoût somme toute raisonnable, certaines cuisines centrales étant d’ores et déjà dans ces gammes de coût de revient.
Au lycée Jean-Vilar, Terre de vrai fournit les produits pour 700 repas par jour, soit 1 400 en tout, « avec de vrais ingrédients qui ont des vertus, pour une alimentation plus responsable qui donne plus de plaisir, dans une redécouverte des goûts. » De quoi, avec l’intervention pédagogique qui compte notamment un volet bénéfices santé, chouchouter « les ambassadeurs du bio et du local de demain, ils vont passer le message à leurs parents, et bientôt ils feront eux aussi leurs courses », martèle Virginie Michelot.
Pour aller plus loin, elle a fait venir l’apiculteur nîmois Michel Perosanz et sa ruche sous verre. « L’apiculture est à la croisée des chemins de l’alimentation, de l’écologie, du goût et de la santé », poursuit-elle. De fait, les élèves, mais aussi le personnel, se sont montrés curieux et enthousiastes devant la ruche et les explications de l’apiculteur bio.
L’initiative de Terre de vrai a reçu un bon accueil au lycée villeneuvois « qui a une volonté de se lancer dans cette démarche. » Le lycée compte d’ores et déjà multiplier les journées de ce type, pourquoi pas une tous les deux mois, et au-delà. « Voir pour continuer à avancer au fil de l’eau sur les ingrédients », poursuit la présidente de Terre de vrai.
Pour l’heure, le développement de ces activités s’est surtout produit du côté de Vaucluse - notamment avec la Communauté de commune Rhône-Lez-Provence, à Bollène, avec des repas tous les mois dans dix écoles - et des Bouches-du-Rhône, mais compte investir le Gard. « Il y a un potentiel dans le Gard. Le Département et la Région soutiennent cette approche », note Virginie Michelot, qui a entamé des discussions avec la cuisine centrale de Bagnols.
Thierry ALLARD