LE 7H50 de Roland Veuillet : « La manifestation du premier mai sera jaune fluo ! »
Gilet jaune de la première heure, ce militant de Dions compte sur la traditionnelle manifestation du 1er mai pour relancer le mouvement jaune fluo.
Objectif Gard : Tout le monde ne vous connaît pas. Pouvez-vous vous présenter ?
Roland Veuillet : Je suis retraité de l’Éducation nationale. J’étais conseiller principal d'éducation au collège de Vergèze et j’ai 62 ans. Moi, je suis engagé syndicalement et politiquement, mais le courant des gilets jaunes est "apartisan". Notre mouvement n’est pas la courroie de transmission des partis politiques. Après, il y a une diversité de gens dans le mouvement mais nos revendications sont toujours les mêmes.
Justement, quelles sont-elles ?
Nous n’arrivons plus à boucler nos fins de mois. Ça explique la détermination d’un mouvement qui dure depuis 5 mois. Nous voulons une revalorisation des salaires et du SMIC, au mois à 1 500€. Les autres mesures sont plus économiques et fiscales. Le gouvernement verse des aides au patronat et en même temps augmente la CSG des retraités. C’est injuste… Il verse même à Amazone qui ne paie pas d’impôt ! Ensuite, nous pensons que nos institutions élues ne sont pas représentatives. Nous souhaitons un réforme du mode d’élection avec l’instauration du référendum d’initiative citoyenne et la destitution d’Emmanuel Macron.
La destitution d’Emmanuel Macron… Est-ce vraiment sérieux ?
C’est le mouvement qui le décidera. Si nous sommes de plus en plus nombreux et que la contestation sociale est de plus en plus importante, il n’aura pas d’autre choix.
Concernant la mobilisation, force est de constater que les gilets jaunes sont de moins en moins nombreux.
Les chiffres, nous les contestons ! Et contrairement aux syndicats, nous n’allons pas avancer d’autres chiffres. Après, s’il y a un peu moins de manifestant qu’avant, c’est lié à la répression. Les gens ont peur de se faire tirer dessus. D'ailleurs, moi, je vais bientôt passer devant la justice. S'ils sont moins visibles, les gilets jaunes sont nombreux et soutenus par une grande partie de la population.
Pourquoi devez-vous passer devant la justice ?
Je dois passer le 20 juin pour entrave à la circulation. C’était le 29 décembre au Kilomètre Delta, à Nîmes.
L'un des problèmes de votre mouvement, c'est que les manifestants ne déclarent pas leur manifestation...
Mais c'est normal. Si on les déclare, la préfecture nous envoie dans des endroits où l’on n'est pas visible ! Alors, ça ne sert à rien.
Avez-vous participé au Grand débat, lancé depuis plusieurs semaines par le gouvernement ?
En fait, les avis ont été partagés. Beaucoup de gens ont refusé d’y participer parce qu’ils ne voulaient pas cautionner une opération d’enfumage. C’est mon cas. Les revendications, les responsables politiques les connaissent ! Il n’y a pas besoin de débat pour ça.
Mardi soir, vous avez organisé une réunion pour la rencontre des gilets jaunes à Saint-Nazaire, ce week-end. Quel était le but de cette réunion ?
C’est pour la préparation d’une assemblée des assemblées à Saint-Nazaire. On attend jusqu’à 800 délégués. Nous, nous avons désigné deux délégués. Cette réunion servira à mettre en place une plateforme revendicative et une charte. Elle servira aussi à préparer un grand 1er mai, offensif et jaune fluo. Il sera différent des autres. On a un mois pour le préparer. Ce sera aussi une façon de relancer le mouvement.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com