FAIT DU JOUR Sondage exclusif : Fournier en tête au premier tour des Municipales !
Gauche éclatée, Droite divisée... Qu'importe ! Le maire sortant, Jean-Paul Fournier, fait la course en tête. C'est ce que révèle notre sondage OpinionWay (*) avec lequel nous avons testé deux hypothèses de premier tour pour les Municipales 2020. Une élection loin d'être jouée d'avance...
En ce début de semaine, Objectif Gard crée l’événement. En publiant un sondage OpinionWay sur les Municipales 2020, votre quotidien livre une photographie du paysage politique nîmois. Alors oui, la campagne n’est pas lancée et tous les candidats ne sont pas déclarés mais cette image donne une indication sur les forces politiques et inspirera sûrement les prétendants à la mairie.
Après avoir soumis 14 personnalités à un test de popularité et de notoriété, Objectif Gard a demandé à l’institut de sondage de tester deux hypothèses de premier tour. La première : une Gauche éclatée et une Droite divisée avec la présence d'un candidat La République en Marche. La seconde, une Gauche (presque) unie, une Droite divisée, sans la présence d'En Marche. Préparez vos cartes d'électeur, ça va voter !
Quitus pour Fournier
Principal enseignement de ce sondage ? Le maire sortant arrive en tête des intentions de vote au premier tour. Dans l’hypothèse d'une Gauche éclatée et d'une Droite divisée (avec la candidature de son ex-allié centriste, Yvan Lachaud) Jean-Paul Fournier se place en première position avec 24% d’intentions de vote.
La prime au sortant pour l’édile Les Républicains. À 73 ans, l'homme renvoie l’image d’un maire bâtisseur, ayant embelli sa ville. Au pouvoir depuis 2001, il incarne une certaine stabilité, malgré ses soucis de santé et le séisme politique provoqué par l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.
Quand on y regarde de plus près, Jean-Paul Fournier séduit toutes les catégories d’âges et classes sociales. Il obtient ses meilleurs résultats auprès des 50-64 ans avec 30% d'intentions de vote et dispose d’une marge de progression auprès des employés et ouvriers (19%). Ces derniers étant davantage tentés par le candidat du Rassemblement national, Yoann Gillet (30%).
Yvan Lachaud a une chance…
Toutefois, rien n’est gagné d’avance. L'ennemi juré du maire de Nîmes, Yvan Lachaud, se hisse en troisième position dans le cas où LREM déciderait de présenter un candidat contre lui. Le centriste récolterait 18% sur son seul nom !
Pour devenir calife à la place du calife, Yvan Lachaud a tout intérêt à obtenir l'étiquette LREM. En témoigne notre seconde hypothèse de premier tour. Avec le soutien du parti présidentiel, l'ex-adjoint municipal aux Finances raflerait 26% des voix, à touche-touche avec Jean-Paul Fournier.
Les 8% du candidat supposé LREM, David Tebib se reporteraient presque naturellement sur Yvan Lachaud. Une accointance idéologique pour les électeurs du président de Nîmes métropole qui ont voté à 25% pour Emmanuel Macron au premier tour de la Présidentielle. Outre l'étiquette, Yvan Lachaud a un autre défi pour remporter le scrutin de 2020 : convaincre les jeunes (moins de 35 ans) chez qui il obtient le pire résultat avec 4% d’intentions de vote.
Pas de raz de marée bleu marine
Un qui n'a pas de mal à convaincre les jeunes, c'est le candidat Rassemblement national, Yoann Gillet avec 26% chez les moins de 35 ans. Il en faudra toutefois un peu plus pour s’asseoir dans le fauteuil de maire. Surtout quand on sait que les plus jeunes ne sont pas forcément les plus assidus lorsqu'il s'agit de se présenter devant l'isoloir...
Avec 19% d’intentions de vote au total, Yoann Gillet se place en troisième position en cas de listes d’union face à lui et second si les autres partis décident de se présenter dispersés. Un plafond de verre pour le candidat de l'extrême-droite ? Le raz de marée bleu marine, prédit par certains dans la capitale gardoise manque de houle ! En cause : les cadres et les plus de 65 ans qui, à Nîmes, se rallient difficilement au frontiste.
En marche, candidature de témoignage
L’autre leçon de notre sondage, c’est le score de LREM. Tirée par le président de l'USAM, David Tebib, la liste des Marcheurs ne récolterait que 8%. Avec un candidat peu connu des électeurs nîmois, ce score reflète en réalité le poids politique du parti présidentielle à Nîmes pour une élection locale.
Née il y a trois ans, LREM n’est pas encore bien implantée dans le Gard. Alors quelle sera la stratégie d’En Marche ? S’allier avec Jean-Paul Fournier ou Yvan Lachaud pour entrer au pouvoir où se contenter de jouer un rôle de figurant ? Poser la question c'est déjà presque y répondre…
Ça coince à Gauche…
Des questions, la Gauche nîmoise doit s'en poser. Dispersée "façon puzzle" dirait Michel Audiard, elle n’a aucune chance de récupérer Nîmes qu’elle a dirigée de 1995 à 2001. Une victoire arrachée sur l’autel des divisions de la Droite entre Bousquet et Lapierre... Un scénario jumeau qui pourrait bien faire bégayer l'histoire en 2020 avec la guerre Fournier-Lachaud.
Isolée, aucune liste de Gauche ne peut gagner : la liste de Karine Voinchet pour la France Insoumise récolterait aujourd'hui 10%, 11% pour la candidate communiste/écologiste Sylvette Fayet et 10% pour Nicolas Cadène, s'il était investi par le Parti socialiste. Si on cumule ces intentions de vote, on arrive à 32%. De quoi insuffler une sacrée dynamique !
Encore faut-il trouver le bon candidat… C'est ce que nous apprend notre sondage. Dans l’hypothèse d’une alliance communistes/socialistes/ écologistes, conduite par le président socialiste du Département, Denis Bouad, la liste obtiendrait 16% des voix. Soit 5 points de moins.
Une évasion au profit des indécis et qui tournerait en faveur de Jean-Paul Fournier. Particularité de la vie nîmoise : les cadres votent majoritairement pour le maire sortant. C'est le cas également et de façon étonnante des communistes et des écologistes qui voient en lui un homme rassurant.
Les indécis, clefs du scrutin
Réserve de voix, et comme souvent lors des élections serrées, les indécis sont l'une des clefs des Municipales 2020. D'après notre sondage, ils seraient 18% dans le cas où la Gauche est parsemée et 20% lorsqu’elle est unie. Concernant leur profil, ils ont voté majoritairement Emmanuel Macron en 2017, sont âgés de 18 et 50 ans et occupent un poste d’employé ou d’ouvrier.
Aux candidats de convaincre ces électeurs (et les autres) avec un projet, une équipe, une tête de liste et, enfin, une stratégie. Le sondage OpinionWay réalisé pour Objectif Gard donne quelques clefs aux candidats. À eux de s’en saisir pour s'ouvrir les portes du pouvoir.
Abdel Samari et Coralie Mollaret
(*)* Sondage réalisé sur un échantillon de 502 personnes inscrites sur les listes électorales issues d’un panel de 612 personnes représentatives de la population de la ville de Nîmes âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de quartier de résidence.
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