Si à Nîmes, La République en Marche n’est pas suffisamment implantée sur le territoire pour gagner les Municipales, elle peut s’allier à un autre candidat pour l’emporter.

À un an des Municipales, Objectif Gard secoue le landerneau politique en publiant un sondage OpinionWay sur le scrutin de 2020. Celui-ci ne préjuge en rien des résultats. Aujourd’hui, tous les candidats ne se sont pas déclarés et n’ont même pas commencé leur campagne. Notre étude aspire simplement à donner un éclairage sur ces élections.

Après avoir sondé la popularité, la notoriété des candidats potentiels, votre journal a imaginé deux scénarios de premier tour. Ce mercredi, nous publions les résultats du second tour. Des Municipales, comme si vous y étiez.

Le règne de la Droite et du Centre

Premier enseignement de notre sondage : la Droite et le Centre, au pouvoir depuis 2001, n’ont pas lassé les Nîmois. Les guéguerres de pouvoir entre Jean-Paul Fournier et Yvan Lachaud ? Passons… Les électeurs saluent d’abord les projets réalisés par les deux hommes : le Musée de la romanité pour Jean-Paul Fournier ou la baisse du prix de l’eau pour Yvan Lachaud. Finalement, le loupé de l’Unesco pour le maire sortant ou le maladroit « ils se gavent grave » sur France 2 du président de Nîmes métropole sont pardonnés par les administrés. 

Fournier ratisse à Droite

Cependant, les deux hommes n’attirent pas le même type d’électeurs. Dans notre première hypothèse de second tour, Jean-Paul Fournier creuse l’écart avec ses adversaires. Il récolte 39% d’intentions de vote, soit 11 points de plus que la candidate d’union de la Gauche (*), Sylvette Fayet, en deuxième position avec 28%. Le Républicain possède une arme secrète : 27% de ses électeurs ont voté Marine Le Pen au premier tour de la Présidentielle 2017.

Malgré son refus du "ni, ni", Jean-Paul Fournier séduit donc les électeurs du Rassemblement national. Pourquoi ? Est-ce l'image d'un homme autoritaire et rassurant de 73 ans qui fait mouche ? Ou les électeurs du RN sont-ils sensibles au discours, "à Droite toute !", du président du parti, Laurent Wauquiez ? En tous cas, avec Jean-Paul Fournier dans la course, le candidat RN, Yoann Gillet, ne recueille que 21% contre 28% face à Yvan Lachaud.

Lachaud séduit les Macronistes

Tout aussi intéressant : aucun des électeurs de Jean-Paul Fournier n’a voté Emmanuel Macron à la Présidentielle. À l’autoritarisme d’un Jean-Paul Fournier, les macronistes préfèrent les compromis d'un Yvan Lachaud. La moitié des électeurs du centriste ont voté En Marche ! au premier tour de la Présidentielle. À noter aussi que le président de l’Agglo nîmoise est le plus à même de parler aux chefs d’entreprise, particulièrement attentifs à la politique du chef de l’État.

Fournier peut-il en finir avec Lachaud ?

S’il veut véritablement en finir avec son ennemi de toujours, le maire de Nîmes a une ouverture. En partant seul, et avec la présence d’un candidat La République en Marche, dès le premier tour Jean-Paul Fournier peut creuser l’écart. Il s’imposerait alors comme le candidat incontournable du second tour.

Politique fiction ou scénario probable ? La réponse découlera de la stratégie de La République En Marche. S’il veut être maire de Nîmes, Yvan Lachaud a tout intérêt à s'allier avec les "marcheurs". En retour, le parti présidentiel obtiendrait ses premiers élus dans les mairies. Mais à Nîmes, cette union sera sans doute mise à rude épreuve par Françoise Dumas. La députée de la 1ère circonscription et ex-candidate socialiste aux Municipales 2014 ne porte pas vraiment dans son cœur M. Lachaud. 

Et la Gauche, alors ?

Potentiel faiseur de roi à droite, LREM peut aussi l’être à Gauche. Dans le cas où Yvan Lachaud est tête de liste de l’union Droite-Centre (sans l’étiquette En Marche !), le candidat de l’union de la Gauche pourrait tirer son épingle du jeu. Encore faudra-t-il investir le bon candidat… Denis Bouad, par exemple ? Le président socialiste du Département récolterait 34% des voix. Un bon score, à quatre points de celui du président de Nîmes métropole (38%).

À la tête d’une majorité PS-PCF-EELV au Département, Denis Bouad incarne également la culture du compromis et du consensus. D’ailleurs 42% de ses électeurs ont voté Macron au premier tour de la Présidentielle. De plus, il est aussi capable de convaincre les Insoumis : 70% de ses électeurs ont voté Mélenchon, contre 66% pour la communiste Sylvette Fayet.

Si Denis Bouad veut se lancer dans l’aventure, il devra travailler sur son image. Peu connu et pas très populaire, l’élu de Blauzac n’est pas présent sur Nîmes, malgré les subventions débloquées par la collectivité qu'il préside sur la cité romaine. Le socialiste devra dévoiler le visage d'un homme rassurant, ambitieux et déterminé. Ces mêmes qualités qui avaient manquées à un autre président socialiste du Département en 2014, un certain Damien Alary.

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

(*) Sondage réalisé sur un échantillon de 502 personnes inscrites sur les listes électorales issues d’un panel de 612 personnes représentatives de la population de la ville de Nîmes âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de quartier de résidence.

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