NÎMES Yvan Lachaud : « Je suis centriste et je le reste. Mais j’adhère aux propositions de Macron sur l’Europe »
Le candidat pour la mairie de Nîmes en 2020 sort de sa réserve et prend position pour les élections européennes. Il a choisi son camp : celui du parti présidentiel La République en Marche.
Objectif Gard : Jusqu’ici, vous avez été très discret sur les élections européennes et le débat politique qui gravite autour. Pourquoi sortir du bois maintenant ?
Yvan Lachaud : La construction européenne est pour moi d’une importance capitale. C’est que « l’idéal européen » est avant tout et plus que tout, un idéal de paix. Que des nations divisées, meurtries par la guerre aient pu se rassembler pour construire un espace de liberté et de valeurs communes autour de la démocratie et des droits de l'Homme, mérite autre chose qu'un regard méprisant, pour ne pas dire ingrat, de nos générations sur celles qui ont bâti cette union. L'enjeu majeur de cette élection européenne consiste à envoyer au Parlement de Strasbourg une majorité de députés qui croient que l'Europe est une solution et non un problème. Je me devais de prendre mes responsabilités.
En prenant position y compris en ne suivant pas votre propre parti ?
Centriste je suis, centriste je reste. Je suis membre du Nouveau centre et je le l’assume. Voyez-vous, dans notre famille politique, nous avons cette chance de disposer de la liberté de choisir et d’exprimer des points de vue différents. C’est aussi cela un parti démocratique, fondé sur des valeurs de tolérance et de respect. Face à ceux qui prônent le repli sur soi, flattent les égoïsmes corporatistes ou nationaux, il faut dépasser les intérêts partisans, et n'avoir en tête que l'avenir de la France. Il passe par ses territoires et par l'Europe ! Le Président avait un déficit sur le premier point. Il semble vouloir redonner à nos territoires la maîtrise de leur destin, comme il propose à l'Europe une renaissance porteuse d'espoir. À cet espoir, j’adhère sans hésiter.
Le débat sur les Européennes ne passionne pas les foules. L’institution européenne est décriée. Les enjeux semblent éloignés des préoccupations de nos compatriotes. Comment faire aimer l’Europe ?
En tant que président de Nîmes métropole, je constate chaque jour la nécessité d'une Europe plus forte et plus unie. Quand je travaille sur les transports, je sais l'impact qu'à l'Europe sur le financement de nos aménagements. Quand je travaille sur l'environnement, je sais l'impact de l'Europe sur la transition énergétique et le prix de l'énergie. Quand je travaille sur le développement économique, je sais l'importance d'un marché européen pour nos entreprises. Les conséquences sur la vie quotidienne de nos concitoyens sont énormes. Mais plus globalement, les propositions d’Emmanuel Macron, articulées autour des trois thèmes que sont la liberté, la protection et le progrès, me satisfont pleinement. Dans un contexte troublé par le Brexit et le repli nationaliste, il y a bien une urgence, car jamais l’Europe n’a été autant en danger.
Certaines mauvaises langues ne vont pas manquer de vous traiter d’opportuniste et de rallier un camp pour essayer de vous placer aux prochaines municipales…
Comme je vous l’ai précisé, je ne renie rien de mon parti ni encore moins mes idées et valeurs. Les propositions de la liste Renaissance me semblent convaincantes et en tout cas je me retrouve dans bon nombre de propositions du Président Macron. Que cela soit, la remise à plat de l’espace Schengen, la réforme de la politique de concurrence, la banque du climat pour financer la transition écologique, le pacte d’avenir avec l’Afrique ou encore le bouclier social pour tous les européens : toutes ces propositions vont dans le bon sens. Et, en tout cas, font sens avec les préoccupations de nos compatriotes. Quant aux municipales, permettez-moi de rappeler que mon idée est bien de rassembler un maximum de personnes sur des idées et non pas en fonction de quelconques cartes de parti. Comme je le fais à l’Agglomération, en travaillant avec tous les maires quelles que soient leurs étiquettes politiques. Travailler pour la cité, œuvrer pour une ville en mieux, c’est vouloir fédérer un maximum de volontés, de compétences en faisant fi des connivences.
Propos recueillis par Abdel Samari