LE 7H50 de Nicolas Meizonnet : « Je serai un député enraciné dans ses terres »

Après l'élection de Gilbert Collard (Rassemblement national) à l'Europe, son suppléant Nicolas Meizonnet s'apprête à entrer à l'Assemblée nationale.
Objectif Gard : Doit-on vous appeler monsieur le député ?
Nicolas Meizonnet : Appelez-moi M. Meizonnet, ça va très bien ! Je deviendrai député le 1er juillet, dès lors que les députés européens prendront officiellement leurs fonctions.
Comment vous préparez-vous à votre députation ?
Je révise les travaux que l’on a fait dans le passé lorsque j'étais attaché parlementaire de Gilbert Collard, de 2012 à 2016. Je travaille aussi les sujets d’actualité, je lis beaucoup. Récemment j’ai lu La France périphérique de Christophe Guilluy. Un géographe qui explique la France rurale, celle des oubliés, qui souffrent et n’est pas entendue. Ce n'est pas un livre récent mais ça change de Freud que j'ai étudié ces derniers mois...
Freud ? Une lecture pour votre licence en psychologie clinique ?
Oui, je l’ai eu l’an dernier et maintenant, je passe mon master. Il me reste la soutenance de mon mémoire sur la dépression et la mélancolie.
On est déprimé au Rassemblement national ?
Pas du tout ! Mais c’est quand même un sujet de santé majeur. C’est souvent quelque chose qui, à tort, est rattaché à la Gauche puisque le métier de psychologue clinicien est un métier qui se veut humaniste. J'ai fait un stage qui m'a permis de savoir qu'à terme, c’est ce que je souhaite faire.
« Gilbert Collard s’ennuyait à l'Assemblée nationale »
Avant les européennes, vous aviez pris du recul avec la politique, en quittant notamment la tête du secrétariat départemental du Rassemblement national (*).
C'est vrai. J’ai ralenti parce que les campagnes électorales ont été éprouvantes. Vous savez, cette députation ne s'inscrit pas dans un plan de carrière. Gilbert Collard a pris cette décision en me consultant. Il m’a demandé si je voulais être député parce qu’il avait envie de partir à l’Europe. Il s’ennuyait à l'Assemblée nationale. C’est d'une monotonie, il n’y a plus de débat..
Pourquoi aller dans un endroit où l'on s'ennuie alors ?
Ça, c’est son point de vue. Moi, je pense que c’est nécessaire que le Rassemblement national soit représenté dans toutes les assemblées. Il y a un enjeu partout. Il y a aussi l’expérience de la nouveauté. Si j'y vais, j'y vais à fond !
Allez-vous rester conseiller municipal et départemental de Vauvert ?
Oui. Ce sont des mandats complémentaires avec la possibilité de faire remonter des problématiques locales au niveau national. Et puis, quand j'ai été élu, j'ai pris un engagement à l’égard des électeurs. C'est la même chose lorsque j'ai accepté d'être le suppléant de Gilbert Collard. C'est un engagement de fidélité et de loyauté.
Si l'on suit votre raisonnement, Gilbert Collard n'a-t-il pas trahi ses électeurs en partant à l'Europe en cours de mandat ?
Non, dans la mesure où il sait qu’il a un suppléant pour assurer le travail. D’ailleurs, je crois que les électeurs peuvent se réjouir d’avoir deux députés au lieu d’un !
Que représente Gilbert Collard pour vous ? Une sorte de père politique ?
J’ai déjà un père. C’est plutôt un ami, un mentor.
« Je ne suis pas un homme des plateaux télé… »
À l'Assemblée nationale, quel député serez-vous ?
Je suis un élu de terrain, de proximité. Je suis un fils du pays et je serai un député enraciné dans ses terres. D'ailleurs, je ne suis pas spécialement un homme des plateaux télé...
Les plateaux, les médias... C'était la force de Gilbert Collard qui pouvait ainsi se faire le porte-voix de ses électeurs. D'ailleurs, c'est pour ça qu'il a été réélu en 2017.
Évidemment, il était sans doute le meilleur porte-voix mais c'était aussi un élu de terrain. Il était le seul élu à rendre compte de son mandat tous les mois.
Quel est le bilan de Gilbert Collard sur la 2ème circonscription du Gard ?
C’est toujours pareil, quand on est dans l’opposition, on ne décide pas. Mais bien évidement on a été garant des idées de nos électeurs à l’Assemblée. On a pu les faire vivre et les incarner. Par exemple, Gilbert Collard a déposé une proposition de loi visant à supprimer l’AME (Aide médicale d'État) personne ne l’a votée mais six mois plus tard, Les Républicains la proposaient ! Ça montre bien que l’on est écouté et que l’on joue le rôle de boussole dans la politique française.
Comment allez-vous travailler ?
C’est encore tôt. Je suis dans l’optique de constituer une équipe de gens sérieux qui ne nourrissent pas particulièrement d’ambitions politiques. Je ne prendrai que des gens qui habitent ma circonscription et à Paris, j’aurai quelqu’un qui aura toutes les compétences.
Sur quels dossiers vous investirez-vous ?
La crise migratoire et sécuritaire du pays. Nous sommes face à une submersion migratoire. 400 000 étrangers rentrent sur le territoire français, ce qui équivaut à la commune de Toulouse : 250 000 immigrés légaux, 120 000 clandestins demandeurs d’asile et 50 000 mineurs non-accompagnés qui, pour certains, ne sont ni mineurs, ni non-accompagnés. Au Département, j'ai pris conscience du problème. On est passé d’un budget de 1 M€ au début des années 2000 à 10 M€ aujourd’hui et peut-être 15 M€ demain !
Vous investirez-vous aux prochaines municipales de Vauvert ? Votre père se représentera-t-il ou comptez-vous y allez personnellement ?
Si je suis candidat, j’abandonne mon mandat de député et il y a une réélection. Ça me paraît très compliqué... Pour l’heure, on travaille sur la liste et le projet. Après, je pense que mon père serait un bon candidat.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
* De juillet 2017 à septembre 2018
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