LE 7H50 de Loïc Spadafora, prévisionniste : "On devrait connaître une canicule aussi intense qu'en 2003"
Météorologue et consultant pour les médias, le prévisionniste Loïc Spadafora décrit le phénomène de canicule annoncé dans le Gard et partout en France. Il est l'invité du 7h50.
Objectif Gard : Comment définir l'épisode caniculaire de cette semaine ?
Loïc Spadafora : C'est un épisode à la fois remarquablement intense et précoce pour un mois de juin. Selon les archives, nous n'avons jamais observé de telles températures en France comme dans le Gard. On devrait connaître une canicule aussi intense qu'en 2003. En revanche, à ce stade, selon les prévisions, il devrait être moins durable, mais soyons prudent.
Quelles vont être les températures sur le Gard ?
Mercredi, jeudi et vendredi, nous devrions dépasser les 40 degrés. À l'intérieur du Gard Rhodanien, le mercure devrait afficher 43 voir 44 degrés. Il est important de noter que le record de température est de 44,1°C précisément à Saint-Christol-Lès-Alès et Conceyrac le 12 août 2003. Cette valeur a de fortes chances d'être battues dans le Gard. Enfin, du côté du littoral gardois, nous ne devrions pas avoir de pic d'aussi grande intensité. Les températures resteront autour des 35°C.
Est-ce qu'il s'agit d'une nouvelle illustration du réchauffement climatique ?
Il y a de quoi se poser la question. D'autant que même en altitude, le phénomène de forte chaleur s'observera. Après, en 1920, les archives météorologiques montrent de même niveau de température. Mais nous n'avons pas de données précises avant cette date. Je n'ai donc pas d'avis tranché sur la question. Nous n'avons pas assez de recul.
Est-ce que cet épisode caniculaire présage d'un été très chaud ?
Impossible de vous répondre avec précision. Les prévisions ne sont pas très fiables à quelques jours. Ce qui est certain c'est que le début du mois de juillet s'annonce très chaud. L'épisode de canicule de cette semaine prendra fin rapidement mais le contexte météo avec une goutte froide stationné au-dessus de l'Océan Atlantique produit un effet "pompe de chaleur". C'est donc l'air saharien qui s'est positionné en France.
Ce mois de juin aura vraiment été surprenant. Avec un début de mois plutôt en-dessous des normales de saison et un temps sec et chaud à la fin du mois. Étonnant, non ?
La météo fonctionne beaucoup sur un phénomène de cycle. On peut raisonnablement imaginer que ce type de contraste sera plus fréquent. Des comportements extrêmes et très localisés. Regardez les épisodes cévenols. Depuis les terribles inondations de 2002, nous n'avons plus eu de situation générale mais davantage des micro-comportements par endroit.
Propos recueillis par Abdel Samari