NÎMES Condamné à mort et guillotiné il y a 62 ans, sa famille demande sa réhabilitation
Exclusif. La requête a été déposée devant la Chambre de l'instruction de Nîmes qui s'est réunie le jeudi 5 septembre. Le fils d'un homme condamné à mort et guillotiné en 1957 souhaite que son père soit réhabilité.
Une procédure est en cours devant la cour d'appel de Nîmes car le fils de l'homme guillotiné vit dans le ressort de la juridiction gardoise. Le fils de Jacques Fesch a mandaté le ténor maître Éric Dupond-Moretti pour tenter d'obtenir cette réhabilitation qui pourrait effacer la condamnation de son père.
Ce dernier a participé en 1954 à un braquage à Paris durant lequel un policier avait été abattu. Jacques Fesch a été condamné à la guillotine pour ces faits. Reclus pendant trois ans dans une petite cellule de la prison de la Santé, il a rencontré Dieu, devenant un converti prolixe puisqu'il a publié des livres sur la religion. Une procédure en béatification est même engagée depuis par l'Église catholique.
Jacques Fesch est mort sur l'échafaud le premier octobre 1957 à l'âge de 27 ans. Une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) a été récemment déposée et étudiée auprès de la Chambre de l'instruction de Nîmes, le jeudi 5 septembre, demandant si la réhabilitation pouvait être étudiée par la justice française. C'est le premier acte judiciaire de cette demande unique à ce jour dans les annales des tribunaux.
Si cette réhabilitation d'un condamné à mort est obtenue, Jacques Fesch sera rétabli dans ses droits plus de 62 ans après son exécution et plus personne ne pourra évoquer sa condamnation. Mais le combat judiciaire du fils est très loin d'être terminé...