NÎMES Des agriculteurs ont manifesté devant les administrations
Les agriculteurs ont déversé des fruits et des eaux usées sur les façades de certaines administrations nîmoises.
À L’appel de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et des JAG (Jeunes agriculteurs du Gard), un convoi d'une quinzaine de tracteurs et une centaine de manifestants s’était donnée rendez-vous à 8h au Mas de agriculteurs. Le lieu de départ d’une demi-journée de manifestation à divers endroits de la ville.
La première étape choisie a été la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi d’Occitanie). Les manifestants y ont jeté des pêches et des abricots. Le ras le bol des agriculteurs a plusieurs origines dont le manque d’aides financières après les incendies qui ont touchés le Gard, cet été.
Il y a aussi l’"agribashing" : « Il y a en marre de tous ces "bobos" qui n’ont jamais mis les pieds à la campagne », criait un manifestant. Enfin, les agriculteurs étaient aussi remontés contre le CETA (Accord économique et commercial global), un accord de libre échange entre l’Europe et le Canada.
La cortège a ensuite pris la direction de la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer), puis de la MSA. Devant la Mutualité sociale agricole, les manifestants ont arraché un panneau qu’ils ont embarqué comme un trophée.
Puis ils ont aspergé la façade d’eaux usées. « De la merde à la merde » s’est félicité un agriculteur en colère. Tout au long de la matinée, les Nîmois ont applaudi et encouragé les agriculteurs : « Ils ont bien raison de faire ça, bravo !», s’exclamait un riverain.
Les agriculteurs sont ensuite entrés dans le centre-ville, avec à chaque fois les mêmes jets de fruits (impropres à la consommation, NDLR) et d’eaux usées. Ils se sont, entre autres, arrêtés devant la Maison de la Région (face aux arènes), à la préfecture du Gard, avenue Feuchères, et la Direction départementale des Finances publiques.
À l’issue de ces actions, une délégation d’agriculteurs devait être reçue en préfecture. Mais « sans espoirs, car les décisions sont prises au niveau national », soulignait un agriculteur, un brin fataliste.
Norman Jardin