ÉDITORIAL Dieudonné persona non grata à Nîmes : quand le préfet tape juste
Il y a presque 20 ans, en 2007 précisément, Dieudonné a déjà été condamné par la Cour de cassation pour injure antisémite.
Paris, Toulouse, Lyon, Besançon, Montpellier et désormais Nîmes, l'humoriste controversé Dieudonné est persona non grata partout où il passe. Et c'est tant mieux. Alors qu'il use de tous les recours possibles pour s'imposer malgré la loi et les décisions des différents tribunaux, l'ancien acolyte d'Elie Semoun ne parvient plus à défier les autorités avec facilité. Que reproche-t-on à la tenue du spectacle de ce monsieur précisément ? Pour le Gard en tout cas, selon l'arrêté préfectoral, ce dernier "ne permet pas de s’assurer des conditions de prévention des troubles à l’ordre public." C'est généralement l'argument utilisé partout en France, soit par les maires, soit par les préfectures. Le Conseil d’État a d'ailleurs confirmé récemment la décision du tribunal administratif de Paris. Et même si les organisateurs tentent une démarche clandestine du spectacle avec communication du lieu quelques heures avant le spectacle... Au-delà du droit, ce qui pose indéniablement problème avec cette troublante personne, ce sont ses diverses condamnations pénales, dont certaines définitives, pour des propos à caractère antisémite, qui incitent à la haine raciale. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, rappelait récemment qu’il était de "notoriété publique que la teneur des spectacles de Dieudonné faisait l’apologie des discriminations, des persécutions et des exterminations perpétrées au cours de la Seconde Guerre mondiale." La réalité donne raison au préfet. Il y a presque 20 ans, en 2007 précisément, Dieudonné a déjà été condamné par la Cour de cassation pour injure antisémite. La dernière condamnation remonte à l'an dernier. En Suisse cette fois. Pour des propos négationnistes tenus par l’humoriste sur les chambres à gaz lors de son spectacle à Genève. Pour rappel, à la fin d'un sketch, un des personnages de l'humoriste avait crié que "les chambres à gaz n'ont jamais existé". La liberté d'expression reste un droit fondamental en France. Sauf quand les expressions et propos sont en dehors du champ de la loi. Rappelons que le racisme n'est pas une opinion dans notre pays. Et quand de tels propos sont répétés, ils sont forcément présumés délibérés. Alors même si l'on peut rire de tout en France, il est évident que cela n'est pas possible avec tout le monde...
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