Publié il y a 2 jours - Mise à jour le 22.03.2025 - Romain Fiore - 6 min  - vu 271 fois

L'INTERVIEW SPORT Paul Bourdelle : "L'OAC m'a redonné ma chance"

Paul Bourdelle

Le nouveau gardien de l'OAC a profité de la blessure de Yanis Maamouch pour enchaîner les matchs.

- R.P.

Paul Bourdelle, dernière recrue du mercato hivernale, est arrivé pour se relancer du côté de l'OAC. Mais à cause de la blessure du gardien titulaire, il est devenu le nouveau numéro un des cages depuis quelques matchs.

Avec deux clean sheet et un seul but encaissé en trois matchs, pour deux victoires et un match nul, le bilan de Paul Bourdelle est très satisfaisant dans les cages de l'Olympique d'Alès en Cévennes. Sans club depuis son départ du Stade Briochin, le nordiste a su saisir sa chance après la blessure de Yanis Maamouch, début mars, et a depuis enchaîné trois matchs en tant que titulaire. 

Objectif Gard : Pouvez-vous nous raconter votre parcours ? 

Paul Bourdelle :  J’ai fait ma formation à Boulogne-sur-Mer, mais je savais que pour passer un palier, je devais partir. J’ai donc signé un an à Tours, lors de leur dernière année en Ligue 2, où j’ai pu jouer en U19 Nationaux et en National 3. On était trois bons gardiens à l’époque, puisqu’ils ont tous signé pro : Grégoire Coudert, désormais numéro deux à Brest, et Florentin Bloch, qui joue à Fuenlabrada en 3e division espagnole. On a fait la finale de Gambardella cette année-là. Malheureusement, Tours descend en National, et je devais signer mon contrat professionnel là-bas, mais ça ne s’est pas fait car il y avait beaucoup de bons joueurs qu’ils ont dû garder. J’ai donc enchaîné en jouant en National 3 à Amiens, puis après, j’ai mis du temps à trouver un nouveau poste. Au final, j’ai signé numéro quatre au Paris FC, où je jouais avec la réserve le week-end. Puis après, il y a eu le Covid. J’avais le choix entre signer deux ans à Paris ou trois ans à Grenoble, et j’ai choisi les Alpes. À la fin de mon contrat, je suis parti à Saint-Brieuc en National 2 pour me relancer, mais finalement, j’ai joué qu’avec la réserve en National 3. Je suis jeune, mais j’ai fait pas mal de clubs déjà.

Que s’est-il passé du côté du Stade Briochin ?

Ils avaient une équipe en National 2 et la réserve en N3. Leur gardien, Franck L’Hostis, Nîmois et formé à Monaco, était en fin de carrière, mais il avait un très gros niveau avec une belle expérience de Ligue 2 et de National. Il était vraiment bon et ne s’est jamais blessé, alors je n’ai pas eu l’occasion de jouer. J’ai évolué qu’avec la N3, mais c’est un championnat que je connais bien, où j’ai déjà joué plusieurs années.

Vous avez eu des convocations, mais vous n’avez jamais joué en pro à Grenoble ?

La première année où j’arrive, Brice Maubleu, le gardien titulaire, se blesse. J’ai donc dû faire une dizaine de bancs, et sur la deuxième partie du championnat, on ne faisait qu’enchaîner les victoires et on était tout proche de la montée en Ligue 1. J’ai failli rentrer deux ou trois fois, mais le numéro deux, Esteban Salles, n’a pas laissé passer sa chance. Au moins, c’était une bonne expérience. Ça m’a permis d’être au bord du terrain, et ça aurait pu tourner à ce moment-là. Au total, j’ai dû faire une vingtaine de bancs avec le groupe pro.

Paul Bourdelle
Paul Bourdelle aux côtés de l'expérimenté Nicolas Benezet. • R.P.

Qu’est-ce que vous avez appris dans ces effectifs professionnels ?

Le rôle de gardien, c’est encore différent. Ça a un avantage de faire beaucoup de clubs, tu rencontres des styles et des visions différentes avec les coachs de gardien. Tu peux te servir de tout le monde, et ça te permet de créer ton propre style. Et comme ça s’est plutôt bien passé pour la plupart, j’ai pu prendre ce que j’avais à prendre. Je retiens tout. Ce qui fait la différence à ce niveau-là, c’est la rigueur dans le travail et la justesse technique. Je pense que j’étais pas loin de ces gardiens pros. Le foot en général, c’est surtout l’expérience, le rythme et la confiance en soi qui priment davantage. Maubleu, c’était quelqu’un avec beaucoup d’expérience. À Paris, j'ai connu Vincent Demarconnay, très expérimenté avec une grosse lecture de jeu. Même Salles, avec qui j’étais très proche, m’a beaucoup fait progresser dans ces années-là. Le poste de gardien, il faut donner la chance au mec. Après, c’est une question de confiance en soi, du groupe et du coach.

Vous avez affronté pas mal de joueurs pros, lesquels vous ont le plus séduit, et qui était le plus fort ?

À mes débuts, à Tours, je m’entraînais avec l’équipe pro, et Bryan Bergougnoux, même s’il était en fin de carrière, techniquement, c'était très fort. J’ai connu aussi des gars comme Jérémy Ménez à Paris, des joueurs au-dessus du lot techniquement. Paris avait des stars pour l’époque comme Peguy Luyindula, Vincent Koziello, et tu t’en sers. Concernant les anciens pros de l’OAC, Nicolas Benezet, je l’avais croisé au stage UNFP il y a 2 ans, et Yohan Mollo, forcément tout le monde le connaît.

Comment l’OAC a réussi à vous convaincre de venir dans le sud ?

Je n'avais pas de club depuis le début de saison, c’était compliqué pour moi. C’est moi qui suis venu vers eux, j’ai appris qu’ils cherchaient un gardien pour la deuxième partie de saison. On a discuté, et on a trouvé un terrain d’entente. Moi, je cherchais un club pour ne pas faire une saison blanche, j’étais là pour aider le club. Ils m’ont dit que c’était à moi de faire mon trou. J’étais venu pour être numéro deux ou trois et voir comment ça se passait. Je leur ai dit que je cherchais surtout un projet où je voulais m’entraîner et aider l’équipe.

Paul Bourdelle
À quelques minutes avant le match, le gardien s'échauffe. • R.P.

C’était un choix difficile pour vous, qui êtes du nord de la France et qui avez toujours connu que le nord ?

J’ai l’habitude, j’ai toujours voyagé. Je suis parti de chez moi à 13 ans, j’ai fait le pôle espoir dans le nord de la France, je suis habitué à être loin de ma famille. Avec les matchs le week-end et les entraînements la semaine, ça ne me gêne vraiment pas.

Vous avez rapidement eu du temps de jeu à Alès à cause de la blessure de Yanis Maamouch, une bonne nouvelle pour vous ?

À ce poste-là, c’est malheureux, que ça soit Yanis ou les autres. J’ai toujours voulu bien m’entendre avec les autres gardiens, mais pour jouer, il faut qu’il y ait une blessure ou une contre-performance récurrente, c’est le jeu. C’est le foot. Moi, ça m’a permis d’avoir ma chance. Je me suis dit que j’allais pouvoir me remettre en jambe, reprendre du temps de jeu, c’est une chance pour moi. Je pense que là, je suis plus déterminé que les saisons d’avant, car après une absence sans club, on recherche cette rage et cette envie de jouer, car ça nous avait manqué.

Comment vous vous sentez dans l’effectif olympien ?

Très bien intégré, tout se passe bien, le staff et tous les joueurs. C’est cool. D’habitude, pour être intégré aussi vite, c’est plus compliqué, et là, ce n’est pas le cas. Avec le coach des gardiens, Christophe Bosne-Vialet, la relation est bonne, on est assez proches. J’ai besoin de bien m’entendre avec le coach des gardiens, c’est important pour moi de bien se comprendre, et ça permet d’avancer.

Quelles sont vos qualités en tant que gardien ?

Le jeu aérien, je me sens bien. Je vais assez vite au sol, j’aime beaucoup les un contre un, et le jeu au pied, je me débrouille pas mal. Mais je dois toujours m’améliorer, dans mes qualités comme dans mes défauts.

Paul Bourdelle
Le nouveau gardien de l'OAC communique beaucoup auprès de ses partenaires tout le long des matchs. • R.P.

Depuis que vous êtes titulaire, le club n’a pas perdu et n’a encaissé qu’un seul but, c’était sur penalty. Sentez-vous que les joueurs sont sereins avec vous ? 

Je sais pas s'ils sont sereins, en tout cas, j’espère apporter cette sérénité, par la communication et en étant décisif quand il le faut. Pour l’instant, ça se passe bien, maintenant on verra la suite. J’aime beaucoup parler, et ça peut rassurer l’équipe. Yohan Mollo nous apporte beaucoup d’expérience de par sa carrière et sa vision du jeu. Chacun apporte sa pierre à l’édifice. Je me sens bien avec l’équipe et encore plus avec cette charnière centrale avec qui je suis en "collaboration" pendant les matchs. On s’entend bien dans l’ensemble. Je pense que ça part de l’équipe, que ça soit devant ou derrière. Le fait que tout le monde soit concentré, ça permet de concéder beaucoup moins d’occasions, et forcément moins de buts. On est sur la bonne voie et il faut valider ça sur les deux prochains matchs.

Le coach, Jean-Marie Pasqualetti, a dit cette semaine que c’était avant tout une belle progression défensive sur ces derniers matchs qui a fait la différence, avec une équipe qui fait les efforts défensifs, pas uniquement les défenseurs. Vous le sentez ?

Moi, de ce que je vois de derrière, si tu veux bien défendre et gagner des matchs, il faut que toute l’équipe soit connectée. Et pour l’instant, on essaye de le faire, en mettant cette envie-là. Forcément, les résultats suivent. Ça part de toute l’équipe.

Un objectif pour cette fin de saison ?

Collectivement, il faut ramener le plus de points, et gagner le plus de matchs, et prendre le moins de buts possibles. Il n’y a pas de secret. Comme dit le coach, il faut juste marquer un but de plus que l’adversaire. On va rester concentrés sur nous, prendre les matchs un après les autres, tenter de faire un bon résultat contre les deuxième, arriver à battre Corte chez nous, et pourquoi pas aller chercher la deuxième place. On doit continuer d’être réaliste, ça ne sert à rien de se mettre la pression. Si je peux m’inscrire dans un club comme l'OAC, ce serait cool. Alès, c’est un gros club, assez historique en France. C’est un projet qui m’intéresse énormément. Si je peux rester, je le ferai.

Romain Fiore

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