Publié il y a 13 jours - Mise à jour le 28.04.2024 - Camille Graizzaro - 4 min  - vu 317 fois

L'INTERVIEW GiedRé, chanteuse et humoriste : "Je suis trop contente de jouer au Cratère"

Giedré sera en concert au Cratère d'Alès le 3 mai prochain.

- Photo: Jules Lahana

La chanteuse-humoriste GiédRé présente ses "Chansons de la radio" au Cratère d’Alès le 3 mai prochain. Si vous aimez l’humour absurde et un peu enfantin tout en étant critique de l’actualité, vous serez servis !

Objectif Gard : Vous jouez le 3 mai prochain votre spectacle Les chansons de la radio au Cratère d’Alès, pouvez-vous nous en parler un petit peu ?

GiedRé : Alès est une petite bourgade de 40 000 habitants… (Rires) Ah vous vouliez que je vous parle des Chansons de la radio ? C’est la troisième saison que j’écris des chansons pour l’émission de Charline Vanhoenacker sur France Inter. Et à force d’en écrire, je me suis dit que, quand même, j’y mettais du cœur et du temps dans ces chansons… Alors les faire exister pour seulement trois minutes, ça me rendait un peu triste, ça leur fait une durée de vie très courte. Alors j’ai décidé de les amener par monts et par vaux en tournée, comme ça elles seront moins jalouses des autres chansons que j’ai écrites avant et qui ont existé plus longtemps.

Comment, parmi toutes les chansons écrites pour la radio, vous choisissez celles que vous gardez pour votre spectacle ?

J’en ai créé effectivement peut-être une cinquantaine, ça fait beaucoup. Certaines sont éliminées, quand elles sont trop ancrées à l’actualité par exemple (même si j’essaie de ne pas le faire parce que pour moi, une chanson doit rester intemporelle). Pour les autres, c’est une déchirante séparation. C’est un choix terrible, mais il faut essayer de faire un truc un peu cohérent, que les chansons s’accordent les unes aux autres sans redite. Finalement c’est un peu comme un concert normal, il y a des montées, des descentes, il faut que tout soit harmonieux.

Donc votre spectacle ne comporte que des chansons ?

Non, quand même je parle aux gens qui viennent, c’est la moindre des politesses. Sinon je ne vois pas trop l’intérêt de monter sur scène parce que ces chansons, finalement, ils peuvent les écouter sur Internet. Tous mes spectacles sont un peu mis en scène de toute façon, à la base je viens du théâtre, j’ai toujours aimé ça. Bon je ne fais pas des pyramides humaines dignes du cirque du soleil non plus ! Mais j’essaie de garder un peu de spontanéité, ce ne sont pas toujours les mêmes gens qui viennent chaque soir. Je ne vais quand même pas dire la même chose à des gens différents ! On se parle, même si je parle plus et que comme j’ai un micro c’est moi qui gagne.

Quelles sont vos méthodes d’écriture de vos chansons ? Il faut dire que du GiedRé, c’est quand même assez reconnaissable…

Les chansons de la radio, c’est tout un exercice. Au début, je me suis dit que ce n’était pas possible d’écrire à la semaine. L’inspiration, c’est quand même un peu mystérieux. Sans dire qu’il faut aller au Népal et jeuner pendant quatre mois pour la trouver, ça ce sont des bêtises, ça reste des chansons. Mais on ne peut pas l’invoquer à la demande. Mais pour l’émission, c’est exactement ça : à la demande. Si je n’ai pas de chanson, je ne peux pas participer à l’émission. Mais en général, je pars d’un thème et je brode autour. Mais je ne pense pas que le sujet soit le plus important : on pourrait écrire une super chanson sur des cale-portes. Ce qui est important, c’est là où on veut amener notre chanson, le sujet c’est juste un prétexte.

C’est la première fois que vous jouez à Alès ?

Oui, je vais enfin, pour une fois dans l’histoire de mes tournées, pouvoir rentrer dormir chez moi après un concert. Donc c’est merveilleux. Ça me met beaucoup la pression de jouer à domicile je crois. Peut-être qu’il y aura, je ne sais pas, ma boulangère ? L’angoisse, j’espère qu’elle ne sera pas là ça me mettrait trop la pression. Si jamais c’est nul et que je joue à Dunkerque, c’est quand même loin et j’y vais rarement, donc ce qui se passe à Dunkerque reste à Dunkerque. Mais là ça va rester très près de chez moi, il faut que ce soit réussi. Et surtout le Cratère, c’est une scène géniale donc je suis vraiment trop contente de jouer là-bas. Je ne suis pas souvent programmée sur des scènes nationales parce que je dis beaucoup de gros mots, mais c’est chouette de pouvoir les dire là-bas !

Vous êtes également la co-fondatrice du festival Lol et Lalala à Anduze !

Oui ! Chaque année on dit la même chose, qu’on est encore plus contents que l’année d'avant, qu’on essaie de faire mieux… Je ne dis pas qu’on agrandit le festival, il n’a pas vocation à devenir les Vieilles Charrues. Mais chaque année on trouve des nouveaux trucs, donc on est trop contents. On va encore avoir une super programmation, mais cette fois au lieu de faire une soirée humour, et une soirée chanson, on va mélanger un peu tout ça : tous les soirs, il y aura un peu d’humour, un peu de musique, et il y aura plein de trucs gratuits les après-midis !

D’où est venue cette idée de mélanger humour et chanson dans un festival ?

On s’est installés il y a sept ans dans les Cévennes avec mon compagnon, lui est humoriste (Pierre-Emmanuel Barré, NDLR), moi je fais de la chanson. On s’est dit qu’il y avait deux trucs qu’on connaissait un petit peu, on va les mettre ensemble et faire un festival. En même temps, si on avait décidé de faire un festival de sabots, ça n’aurait pas été terrible parce qu’on n’y connait rien. Alors que ce sont deux domaines qu’on maîtrise sur le bout des doigts, on est allés au plus simple ! Et on a décidé de l’organiser à Anduze, parce qu’on se fait vieux et qu’on a plus envie de faire beaucoup de route. En plus c’est plus écolo ! Et c’est intéressant de voir l’envers du décor, maintenant je sais pourquoi on a toujours du taboulé-carottes à manger dans les coulisses des festivals !

Camille Graizzaro

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