Objectif Gard : Ce soir, vous organisez l'un des événements les plus importants de votre discipline...

Clément Baffie : Oui puisque ce sont les finales Élite A du championnat de France de savate (la savate boxe française est un sport de combat pied et poings, NDLR), soit le plus haut niveau qui existe, et cela se passe chez nous, à Saint-Christol-lez-Alès. C'est la référence mondiale, car c'est ce soir que sera constituée l'équipe de France Élite A. Ce sont les finales les plus élevées qui se font dans le pays, au cours du championnat.

Comment se fait-il que ces finales aient lieu à Saint-Christol-lez-Alès ?

Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, nous, le club de savate de Saint-Christol-lez-Alès, avons de l'expérience dans l'organisation de manifestations de ce niveau-là. Puis nous sommes un club référent, cinquième ou sixième club de France en termes de licenciés, soit environ 350. Et une année sur deux, les finales se disputent à Paris, l'autre année en province. Cette année, cela devait être à Paris mais en raison des Jeux Olympiques, la capitale ne veut pas prêter de salle. Pour éviter de prendre un risque, la Fédération a alors délocalisé l'événement en juin dernier. Et depuis juin, on s'organise, c'est un événement lourd à organiser mais un véritable spectacle, c'est quand même l'élite de la discipline qui sera là. 

Parmi les licenciés de votre club, certains auront-ils l'occasion de s'exprimer ce soir lors des finales ?

En Élite A, malheureusement non, mais en Élite B oui. Ce n'est pas comme dans certaines disciplines, ce n'est pas le champion d'une ville contre le champion d'une autre ville. Chez nous, c'est pyramidale. Vous partez d'en bas et si vous prouvez par A plus B qu'en pyramide, vous arrivez au sommet, vous passez en Élite B ou en élite A. Cette année, nous n'avons pas d'Élite A, on en avait les années précédentes. Il faut bien comprendre qu'ils ne sont pas reconduits automatiquement en Élite A. Chaque année, il faut mérité sa place. Il faut remporter le maximum de victoires, puis ensuite au sommet on retrouve les huit meilleurs en France, dans chaque catégorie de poids.

"Puis ce qui nous plaît, c'est que l'on aura la parité totale dans les combats, il y aura autant de féminines que de masculins. Il y aura quatre combats féminins et quatre combats masculins."

Clément Baffie, président du club de savate de Saint-Christol-lez-Alès

Pouvez-vous nous parler des combats qui attendent les spectateurs et leurs enjeux ?

C'est une histoire de goûts. Il y a des gens qui vont aimer les petites catégories de poids, d'autres les catégories de poids les plus lourdes, d'autres aimeront les intermédiaires. Dans chaque catégorie, les meilleurs seront réunis. Il faut savoir ce que l'on aime : un gars qui est lourd, qui frappe fort ou un gars léger, qui va vite. Et nous aurons tout de même un de nos boxeurs du club Savate Saint-Christol en Élite B qui sera présent en gala, à ce que l'on appelle un combat d'accompagnement. Il s'agit de Yannis Barthélemy. Puis ce qui nous plaît, c'est que l'on aura la parité totale dans les combats, il y aura autant de féminines que de masculins. Il y aura quatre combats féminins et quatre combats masculins. Concernant les enjeux, ce soir, plusieurs champions du monde en 2023 seront présents. Pour représenter la France à un championnat du monde, il faut faire partie de l'équipe de France. Tous ceux qui seront vainqueurs du championnat de France seront en équipe de France Élite 2025 et participeront au championnat d'Europe et du monde en 2025. D'où l'importance de notre événement de ce soir.

"Cette année c'est directement le club qui a pris le pari d'organiser les finales du championnat de France."

Clément Baffie, président du club de savate de Saint-Christol-lez-Alès

Vous parliez d'expérience au niveau de l'organisation d'un tel événement...

Oui, en 2010, les finales Élite A avaient été organisés au Parc des Expositions à Alès, mais c'était sous l'égide de la région Languedoc-Roussillon à l'époque. Cette année c'est directement le club qui a pris le pari d'organiser les finales du championnat de France, et cela se passe bien ! Et pour cause, nous craignons que l'on soit obligé de refuser du monde ce soir. Nous avons déjà 85 % de la salle réservée. Comme c'est un événement national, des personnes viendront de Paris ou d'autres villes, alors si on s'aperçoit qu'il n'y a plus de place, nous préviendrons dans la journée sur nos réseaux sociaux.

L'engouement de ce gala est-il étroitement lié à l'engouement grandissant pour le sport en France, notamment via les Jeux Olympiques, même si la savate n'est pas discipline olympique ?

Non pas vraiment, nous avons notre public à nous, qui nous ressemble. Nous sommes le seul sport où nous sommes habillés complètement, ils ont des chaussures, un pantalon ou un tee-shirt. Ils ne sont pas torse nu, en short ni pieds nus. Il faut savoir une chose, et c'est d'ailleurs un drame actuellement : nous avons les Jeux Olympiques 2024 à Paris cette année, et la savate est le seul sport qui appartient au patrimoine français et qui n'y sera pas. Même en démonstration nous n'y serons pas. On nous rajoute des épreuves qui n'ont rien à voir avec Paris et nous n'aurons pas la savate qui était un sport olympique, du moins en 1924. Car, il y a cent ans, nous étions en démonstration aux Jeux Olympiques de Paris. Cent ans après, on ne nous remarque même pas. Merci monsieur Macron (Rires). En sport de combat pied-poing, nous sommes la première discipline en France, toutes autres disciplines confondues, nous sommes les plus nombreux.