FAIT DU SOIR Trakmy, une réussite toute tracée
Avec son système de traceurs autonomes, cette société nîmoise permet de localiser les véhicules et de suivre leur itinéraire.
Trakmy vient de fêter ses cinq ans d'existence. Discrète, la société nîmoise n’en demeure pas moins l’un des fleurons dans le secteur des systèmes de tracking en France et en Europe. Née en 2019 sous l’impulsion de deux jeunes entrepreneurs – l’un Nîmois, l’autre Parisien -, la start-up s’est d’abord tournée vers les particuliers et plus précisément vers les propriétaires de véhicules de collection. Ces derniers représentent souvent une cible facile pour les voleurs car ils ne possèdent pas toujours des dispositifs de sécurité modernes utilisés pour dissuader les escrocs. « Nous avons conçu et développé des traceurs GPS autonomes qui peuvent être installés sur des véhicules en toute discrétion et qui permettent de connaître leur position à tout moment, explique Dimitri Rossillion qui fut le tout premier salarié de Trakmy et qui, en 2023, est devenu gérant de la société. Ces traceurs sont contrôlés en toute simplicité depuis une application qui est gratuite. » Et d’ajouter : « Si le traceur n’empêche pas le vol ; en revanche, il augmente considérablement les chances de retrouver le véhicule. »
Une autonomie d’au moins cinq ans
Durant plusieurs mois, afin de se faire connaître, les fondateurs de la marque, Nicolas et Daniel, eux-mêmes passionnés de voitures anciennes, ont écumé les salons de véhicules de collection, un peu partout en France. Lyon, Nîmes, Avignon… de rencontres en rendez-vous, leurs noms circulent dans les allées et leur système de géolocalisation finit par trouver une clientèle. Mais cela ne suffit pas pour développer le produit et l’entreprise. Par conséquent, forts de leur notoriété naissante, les jeunes dirigeants se tournent alors vers les deux roues et les camping-cars. Et, là aussi, le succès est au rendez-vous. « Nous avons deux modèles de traceurs. L’un avec une autonomie de cinq ans mais qui peut largement fonctionner dix ans, et l’autre avec une autonomie de trois ans. Tous deux fonctionnent sans recharge et sans câble, précise Dimitri Rossillion. Ils n’ont pas besoin d’alimentation pour géolocaliser vos biens. Autrement dit, ils ne sont pas reliés à la batterie du véhicule. »
Ce système utilise deux réseaux NB-lot, c'est-à-dire une connectivité qui consomme peu d’énergie et qui couvre généralement les endroits qui ne sont pas ciblés par les réseaux de communication traditionnels d'opérateurs. Cette méthode fonctionne également pour les bateaux, les jet-skis, les remorques et même les ruches, et cela grâce au petit format de l’un des traceurs qui peut se glisser dans la structure. « Le plus surprenant, c’est que l'on s’aperçoit que, la plupart du temps, ce sont des apiculteurs qui se volent les ruches entre eux », s’amuse Dimitri. Tout en développant un réseau de clientèle composée de particuliers, la société s’est rapidement intéressée aux grands groupes et à leurs flottes. « La géolocalisation, pour la grande majorité de la clientèle professionnelle, sert à savoir où se trouve son matériel. Et cela est surtout valable dans le BTP où les entreprises possèdent souvent de nombreux véhicules. Mais aussi de nombreuses bennes dont elles ne savent pas toujours où elles sont stationnées. Cela permet de faire l’inventaire d’équipements et ainsi d’augmenter l’efficacité opérationnelle de l’activité. » Mais les traceurs servent également à savoir s’il n’y a pas une utilisation frauduleuse du matériel ou des véhicules de l’entreprise.
Plus de 17 000 équipements vendus
« Nous accompagnons également des loueurs professionnels pour une gestion plus performante de leur parc et cela dans le but de maîtriser les coûts, d’améliorer la localisation et de réduire les anomalies », indique le jeune dirigeant. A ce jour, la société nîmoise compte plus de 120 clients professionnels parmi lesquels des enseignes nationales et internationales à l’instar d’Eiffage, de la SNCF ou encore d’Amazon mais aussi des entreprises locales, c’est le cas notamment de la société nîmoise Sebach, leader dans la location de toilettes publiques. Il faut savoir que ces traceurs, que l’on peut installer soi-même, sont actifs et donnent eux-mêmes leur position. En tout juste cinq années d’activité, Trakmy a déjà vendu plus de 17 000 équipements partout en France et en Europe. Les deux modèles de boîtiers proposés au catalogue sont fabriqués en Irlande et offrent une haute certification de résistance aux chocs mais également à l’eau et à la poussière.
Mais les traceurs ne sont pas les seuls produits proposés par Trakmy. En effet, afin de compléter son offre, l’entreprise nîmoise, qui compte aujourd'hui cinq
salariés, un gérant et deux fondateurs, vend également des capteurs de température, de la taille d'un petit palet, possédant eux aussi une autonomie de 5 ans avec une plage de température qui va de - 40C° à + 85C°. « Ce capteur permet, entre autres, de détecter des anomalies qui peuvent survenir lors de l'ouverture ou de la fermeture de zones frigorifiques. Il peut également surveiller en temps réel les conditions de stockage et assurer ainsi la conformité aux normes sanitaires exigées. »
Actuellement, la start-up - qui, faut-il le souligner, n’a jusqu’ici bénéficié d’aucune levée de fonds et n’a jamais engagé de démarches marketing – est en pleine structuration. En septembre dernier, elle a quitté l’hébergeur du parc Georges-Besse pour emménager dans ses propres locaux rue Pradier, en centre-ville de Nîmes. « Nous avons notamment pour ambition, dans les prochains mois, de nous développer à l’international car il y a un marché qui s’ouvre à nous. Nous allons dans le même temps porter nos efforts sur la clientèle professionnelle afin de capter de nouveaux clients. » Côté technique, l’équipe ne ménage pas ses efforts et travaille actuellement au développement et à l’incorporation de l’intelligence artificielle dans sa future application mobile. Et cela pour toujours plus de sérénité.