C'est François Zanirato, adjoint aux Finances, qui se charge de la présentation du rapport d'orientations budgétaires. Comme le soulignera d'ailleurs l'opposant Florent Lemont, l'élu déroule un vocabulaire rassurant. "Dépenses réelles de fonctionnement maîtrisées grâce à une gestion rigoureuse des dépenses courantes", "un bon taux d'épargne brute", "encours de dette sous la moyenne nationale"... Ce dernier était en 2022 de 536 €/habitant à Villeneuve contre 800 €/habitant en moyenne sur les villes de la même strate. En 2023, le compte administratif devrait présenter un excédent de fonctionnement malgré l'inflation forte. En revanche, les dépenses ont dû augmenter davantage (+7,4 %) que les recettes (+6,6 %). Un effet ciseau qu'on subit de nombreuses collectivités cette année. 

Dans ce contexte, la majorité villeneuvoise projette donc un budget 2024 qui prend encore en compte l'inflation, qui est basé "sur des hypothèses réalistes et prudentes de recettes" mais avec une volonté de poursuivre ses investissements. Comme c'est le cas depuis 2011, la commune n'augmentera pas les taux de fiscalité en 2024. Si les Villeneuvois constatent une hausse, "l'évolution de ce produit fiscal sera uniquement lié à la revalorisation annuelle des bases locatives décidée par l'État de 3,80 %", précise François Zanirato. 

Une "accélération" du programme d'investissements

Pour alimenter ses recettes de fonctionnement, la commune villeneuvoise peut compter aussi sur la Dotation globale de fonctionnement (DGF) versée par l'État, qui a néanmoins, bien réduit depuis 2014 et diminuera encore en 2024. La commune a besoin de cet argent pour faire face à ses dépenses de fonctionnement qui s'élèvent à 16,5 millions d'euros. Le plus gros poste de dépense demeure les charges de personnel (9,2 millions d'euros) qui vont encore croître de 4,5 % en 2024 par rapport à l'année précédente. Cela s'explique par la revalorisation du point d'indice, des grilles pour les fonctionnaires, de certains agents... 

Voilà pour la section fonctionnement. Côté investissement, la commune consacrera encore plus de la moitié de son budget aux dépenses d'équipements. "Le programme d'investissement verra une accélération en 2024, le volume des investissements s'établissant aux alentours de 6,7 millions d'euros, ce qui représente un niveau exceptionnel", assure François Zanirato. Il ajoute à l'adresse de l'opposition : "Ce qui est encore désigné par certains comme de l'argent sans usage sur les livres de compte se révèle aujourd'hui être une source cruciale et précieuse d'autofinancement pour nous permettre d'investir fortement pour notre avenir."

"Vous avez votre position, nous avons notre politique"

Parmi les dépenses d'investissement de l'année, on peut noter : l'extension des écoles Thomas-David et Joseph-Lhermitte, la rénovation de la salle polyvalente en dojo, l'aménagement de la liaison cyclable Via Rhôna-centre-ville, les études pour aménager l'avenue Gambetta en incluant les déplacements doux, l'aménagement de l'avenue Frédéric-Mistral pour sécuriser l'entrée de ville dont les travaux sont en cours, la réhabilitation des livrées cardinalices...

Cette présentation n'a pas convaincu Morgan Buisson élu d'opposition "Villeneuve sociale, écologique et solidaire". Il estime que "les services rendus à la population se dégradent" et liste plusieurs motifs de mécontentement : ramassage des poubelles, pas de maison de santé, piscine de plus en plus fermée... Le conseiller municipal pointe depuis plusieurs années "une faiblesse dans l'investissement" et reproche à la majorité de trop "thésauriser". 

"Vous avez votre position, nous avons notre politique. Ce sont des données financières qui vous ont été présentées, c'est ainsi. C'est avec plaisir que nous continuerons à servir les choix de la population", répondra Pascale Bories, la maire. Quant à Florent Lemont, élu d'opposition "Union citoyenne Villeneuve" reconnaît que la baisse de la Dotation globale de fonctionnement a été un "coup dur" mais fait remarquer que cela a été bien compensé par la revalorisation des bases locatives. Le débat d'orientations budgétaires a eu lieu, avec les trois oppositions de Morgan Buisson, Anne Daniel et Geneviève Lepage. 

Et aussi... Brocante. Le samedi matin se tient la grande brocante de Villeneuve-lez-Avignon. L'actuel contrat de délégation de service public (DSP) est arrivé à terme. Une nouvelle procédure de mise en concurrence pour désigner un nouveau délégataire a été lancée. Problème : un seul dossier de candidature a été déposé et il est incomplet. La procédure étant déclarée infructueuse, l'actuel contrat a été prorogé pour une durée de 8 mois. Une nouvelle procédure de mise en concurrence a été lancée par la mairie. L'opposition villeneuvoise suggère pourquoi pas d'internaliser la gestion de la brocante. La maire a dit qu'elle n'excluait pas l'idée mais que cela nécessitait des compétences particulières. Bonne affaire ou pas, réponse dans quelques mois. 

D'autres sujets abordés lors du conseil municipal feront l'objet d'un prochain article...