FOOTBALL "Quand c'est flou, il y a un loup !", peste le manager général de l'OAC au sujet du refus de la FFF
La découverte du procès-verbal sur le site de la Fédération française de football qui entérine le refus par celle-ci de la proposition de conciliation du comité national olympique du sport français (CNOSF) agace Philippe Mallaroni, manager général de l'OAC, qui ne conçoit pas que Jean-Michel Aulas, président de l'Olympique lyonnais, ait pu siéger au sein du comité exécutif ayant examiné le cas oacien tandis que l'équipe réserve de son club est aux prises dans la course au maintien avec les hommes d'Hakim Malek.
"Je suis en guerre !", enclenche d'entrée Philippe Mallaroni, contacté en début d'après-midi par téléphone en vue de donner suite à un communiqué publié en fin de matinée par l'OAC (relire ici). S'il avait pris acte du refus par la Fédération française de football de la proposition du comité national olympique du sport français (CNOSF) qui suggérait de réduire de cinq à trois points la sanction infligée à l'OAC, se contentant d'engager un recours en référé auprès du tribunal administratif de Paris, le manager général oacien a trouvé le moyen de s'agacer bien plus intensément.
Hier soir, mercredi, Philippe Mallaroni navigue sur le site de la FFF quand il tombe sur un procès-verbal du comité exécutif concernant l'OAC. "Pris connaissance de la proposition faite en l'espèce par le conciliateur, la refuse", se contente de rapporter le Comex dont on découvre alors la composition. Premier étonnement pour le manager général de l'OAC, la forme de ce PV : "Je tombe sur ce PV en 17 mots ! Là où je m'étonne, c'est qu'on ne semble pas être sur un extrait du procès-verbal, on est sur le procès-verbal dans son intégralité !"
L'absence de justification du refus de la 3F fait enrager Philippe Mallaroni, qui n'est pas au bout de ses peines. "Je vois dans les membres, entre autres, Jean-Michel Aulas, président de l'Olympique lyonnais, club avec lequel on lutte pour éviter la descente. On est au coude à coude ! Il y a deux points qui nous séparent. Or avec les deux points de plus que voulait nous rendre le CNOSF, on passerait devant l'Olympique lyonnais", s'exaspère le bras droit du président Didier Bilange.
Et d'enfoncer, au risque de se répéter : "C'est le comité exécutif de la 3F dans lequel siège Jean-Michel Aulas qui a refusé la proposition du CNOSF ! On peut imaginer que les autres membres votent en leur âme et conscience. Mais s'il y en a bien un pour qui ce n'est pas le cas, c'est Jean-Michel Aulas. Ce n'est pas possible que celui qui nous juge, celui qui refuse la proposition de conciliation, bénéficie directement du refus de cette proposition."
"Est-ce qu'ils se rendent compte de ce qu'ils font ?"
Dans le même esprit, "on ne peut pas être juge et partie", fulmine Didier Bilange, qui multiplie les coups de téléphone avec son manager général depuis la veille. Et ce dernier rajouter : "Il semble qu'il n'y a qu'à la Fédération française de football qu'on peut l'être." Pour le binôme alésien, le "conflit d'intérêts" ne fait aucun doute. Mais comment pareille situation a-t-elle pu se produire ? "Il y a une sorte d'aveuglement du pouvoir qui fait qu'on ose tout", théorise Philippe Mallaroni. Et d'enchaîner : "Est-ce qu'ils se rendent compte de ce qu'ils font ? Quand c'est flou, il y a un loup ! Et là, c'est sacrément flou !"
Pour autant, le dernier nommé se refuse à verser dans la paranoïa et préfère relativiser : "Ça aurait pu tomber sur un autre club. Il s'avère qu'on a commis une erreur, ou tout au moins une maladresse vieille de 10 ans, qui nous a mis dans cette situation. On a ouvert une porte et beaucoup s'y sont engouffrés en voyant en nous une proie." Pas de paranoïa non plus quand il s'agit d'évoquer les récentes décisions arbitrales défavorables à l'OAC. "Le pénalty en fin de match qui n'a pas été sifflé contre... l'Olympique lyonnais ? On dira que c'est un concours de circonstances", ironise celui qui assure ne pas voir "le complot partout".
Toujours est-il que les dirigeants alésiens n'en resteront pas là. En plus du recours en référé engagé auprès du tribunal administratif de Paris, l'OAC se donne les moyens "d'explorer tous les recours possibles contre une telle décision". "On peut imaginer une procédure annexe à ce recours ou des conclusions additionnelles", prévient le manager général. Cette saison 2022/2023 est décidément palpitante pour le club cévenol qui, s'il s'en sort par un épique maintien, pourra célébrer son centenaire avec l'excès qui accompagne parfois les grands exploits.
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