CRIMINALITE ENVIRONNEMENTALE L'appel de Nîmes
La fameuse COP21 aura lieu dans quelques jours et si l’engouement n’est pas celui des grands rendez-vous, les décisions prises ou éludées seront décisives pour l’avenir écologique.
Dans cette période verte, Nîmes Métropole organisait la première conférence internationale sur la sécurité et la criminalité environnementale. Protéger l’avenir, anticiper les défis et promouvoir l’industrie innovante, tels sont les enjeux du Forum International des Technologies de la Sécurité.
Yvan Lachaud, président de Nîmes Métropole et instigateur de la tenue de cette conférence avoue qu’"avec 40 nations et une centaine de personnes, la volonté de l’agglo est de s’inscrire un peu plus dans cette démarche environnementale. Il nous faut prendre le temps d’accomplir ce travail mais Nîmes va se situer sur le chemin de la Sécurité Civile française et peut-être européenne".
Nîmes devient donc un lieu de réflexion sur les questions de sécurité civile. Les progrès se mesurent chaque année et Nîmes Métropole va d’ailleurs recevoir la Marianne d’or la semaine prochaine pour cette opération.
Une priorité peu visible dans les faits
L’environnement est une priorité mais les priorités d’aujourd’hui ne sont pas celles d’hier et d’autres enjeux semblent aussi importants que l’environnement, surtout quand on connaît les troubles mondiaux actuels. Cependant, le consensus environnemental peut découler sur une coopération mondiale qui servirait pour d’autres sujets sensibles. Michel Quillé vice-président du FITS, "on parle très peu dans notre pays de la sécurité environnementale mais le crime organisé au niveau mondial fortement présent et rapporte gros car les sanctions sont mineures pas rapport aux actes commis".
Prévenir, réprimander, mieux réparer les préjudices, coordonner internationalement les actions et suivre les mesures prises sont les objectifs de ce colloque car on évalue le crime organisé contre l’environnement entre 70 et 200 milliards de dollars par an, un réel manque à gagner et une grosse inquiétude quant aux ressources naturelles de la planète.
Pour Laurent Neyret, professeur de droit à Versailles mais aussi président du comité scientifique de la conférence Nîmoise, "pour la première fois, tous les acteurs sont rassemblés pour travailler de manière coordonnée sur le sujet. Nous mettons en commun nos idées et nos solutions car la criminalité environnementale n’est pas nouvelle ! Après la drogue, la contrefaçon et les espèces en danger, le crime contre l’environnement est à la quatrième place des trafics mondiaux. Cette réunion permet de croiser les sécurités. L’appel de Nîmes s’appuie sur ce qui est existant et suggère 15 mesures qui couvrent 5 axes majeurs et fédérateurs".
Même Interpol s’en mêle. L’organisation internationale de Police la plus importante au monde s’intéresse de près à ce phénomène et s’intègre naturellement dans la lutte. "Avec 190 états membres, l’unité au sein d’Interpol est indépendante mais le besoin actif des membres est indispensable. L’essentiel des crimes contre l’environnement touche la déforestation, les espèces sauvages, la pêche non réglementée et la pollution notamment phytosanitaire. A Nîmes, 55 participants de 23 pays des cinq continents viennent partager leurs connaissances et leurs problèmes mais le problème n’est pas loin, pour le Gard et la Région, les pesticides sont un réel enjeu sanitaire et environnemental" conclut un membre d’Interpol.
Anthony Maurin
anthony.maurin@objectifgard.com