Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 08.02.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 728 fois

NÎMES Circulez, il n'y a plus d'arbre à voir...

La Place Saint-Charles, sans ses pins (Photo Anthony Maurin).

Les arbres des Place Saint-Charles et Square de la Bouquerie ont été coupé tôt ce matin. Cordon de sécurité, Police Municipale et poignée de manifestants étaient au rendez-vous.

C'était prévu depuis quelque temps mais à Nîmes et avec les arbres, il faut y aller avec des pincettes! On se rappelle  avec amertume de la polémique concernant les micoucouliers ceinturant les boulevards de l'Ecusson ou encore celle des platanes de l'avenue Feuchères. Mais ce matin, ce sont les arbres Place Saint-Charles et Square de la Bouquerie, qui étaient au centre des débats et tombaient sous les lames des tronçonneuses.

Tout juste abattus, le jour n'était pas encore levé quand les Nîmois se sont aperçus de l'ampleur des "dégâts" (Photo Anthony Maurin).

Remis au goût du jour dans le cadre des travaux du TCSP, il semblerait que ces sites nécessitent un nouvel abattage des arbres les bordant. Sur la Place Saint-Charles, les pins qui ne feront plus d'ombre, auxquels on préfère quelques érables rouges du Japon (nous en reparlerons…). Au Square de la Bouquerie, ce sont les marronniers qui sont tombés . Là aussi, la nouvelle structure de la place aurait "oblige" la municipalité à couper les têtes. Prévention sanitaire ou changement de style, en tout cas, il fallait que l'opération soit bouclée avant le flux de circulation.

Au Square de la Bouquerie, les marronniers ne sont plus (Photo Anthony Maurin).

"Allez, circulez, il n'y a plus d'arbre à voir!" lâche un passant stupéfait, qui vient tout juste d'apprendre la nouvelle ... "Il ne faut pas choquer les gens, tout sera débité quand le jour sera levé et on pourra dire que c'était un mauvais rêve. On en a assez de voir tomber des arbres sans en connaître les raisons" fulmine une manifestante. Une autre, larmoyante, rajoute "À Nîmes, rien n'est normal. On fait les choses sans concertation et on nous met devant le fait accompli. Pourquoi ces arbres sont abattus?".

2 grues et quelques arbres en moins (Photo Anthony Maurin).

Pour Alain Fabre-Pujol, Conseiller Municipal de Nîmes et Conseiller communautaire à l'agglo, il existe, "Au moins une certitude, monsieur Fournier revient en pleine forme, avec une attitude inchangée, du mépris et une grossièreté vis à vis de celles et ceux qui ne partagent pas son avis. Alors que j’attends toujours une réponse à un courriel du 27 janvier à propos d’une rumeur relative à l'abattage d'arbres place saint-Charles, les tronçonneuses ont été actionnées au petit matin, sans réponse aux associations concernées, habitants et élus interrogatifs, ce 8 février. J'espérai, au regard de la rénovation de cette place, plutôt réussie, que ceci n’était qu’une rumeur. Que nenni la puissance régalienne du "maire roi" a frappé continuant la minéralisation du centre au détriment des finances publiques".

La Police Municipale, surveillait, bloquait le boulevard Gambetta ou régulait la circulation en fonction de l'avancée des abattages (Photo Anthony Maurin).

Certains reprenaient déjà des propos du célèbre Christian Liger :  "Tour de boul’ Entre la médiathèque en devenir et la Maison Carrée ressuscitée, passe la chaussée. Au-delà et en-deçà, de beaux arbres, de larges trottoirs; on est là sur la couronne de boulevards si caractéristique de Nîmes, et qui contribue essentiellement à sa beauté urbaine; à mesure que la ville démolissait ses remparts devenus inutiles, elle les remplaçait par ses promenades qui tracèrent autour de la vieille ville un cercle continu. On eut l'intelligence d'harmoniser leurs proportions – maisons, trottoirs et pavements – avec celle des monuments. On les planta de platanes et de micocouliers qui après plus d'un siècle, encerclent la ville ancienne d'une verdeur continue ponctuée de quelques squares. Si bien que l'on peut en faire le tour et retrouver son point de départ sans jamais avoir éprouvé la proximité oppressante de la circulation ou la chaleur, accablante l'été, des espaces trop ouverts. Montpellier a sans doute de plus beaux hôtels particuliers, Avignon est plus confite de jardins de cardinaux, Arles a des places secrètes incomparables ; mais aucune de ces villes ne peut offrir cette logique citadine, cette clarté de plan, ce centre ancien débarrassé de la circulation par sa ceinture d'avenues. On dirait qu'un architecte exceptionnel, plus habité de l'humain et de l'harmonie que de théories sociologiques, a réussi d'un coup le dessin général nîmois. C'est une nécessité inventée année après année pendant deux mille ans. Le cercle des boulevards, précisément parce qu'il favorise la promenade, à crée des rites urbains". (Nimes sans Visa, p 118-119).

Anthony Maurin

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