Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 14.02.2020 - abdel-samari - 6 min  - vu 3659 fois

FAIT DU JOUR Marine Le Pen : "Le Rassemblement national peut faire la différence dans le Gard"

Marine Le Pen préside le Rassemblement national (Photo via MaxPPP) - PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP

À Nîmes ce vendredi, la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, vient prêter main forte à son candidat, Yoann Gillet. Celui qui était en troisième position de notre sondage Opinion Way en janvier dernier a plus que jamais besoin d'une mobilisation totale de l'électorat frontiste pour l'emporter. 

Objectif Gard : Vous êtes en visite à Nîmes pour la campagne des Municipales ce vendredi. Une manière de nationaliser un scrutin qui est d’abord local. Pensez-vous que votre présence peut réellement convaincre les électeurs de voter les candidats de votre parti ? 

Marine le Pen : Les enjeux locaux sont importants et je ne cherche pas à nationaliser ce scrutin. Il est de lui-même à la fois local - de par les compétences des collectivités - et national par certaines problématiques qui sont malheureusement communes à quasiment toutes les communes de France. Je pense bien sûr à la montée de l’insécurité ou au développement du communautarisme. Il est aussi national car en élisant leurs représentants au sein des exécutifs locaux, les Français vont aussi élire de "grands électeurs" qui voteront aux élections sénatoriales de septembre. Enfin, c’est toujours un plaisir de me déplacer dans nos départements pour aller à la rencontre des Français. Et je me désole régulièrement que mon agenda ne me le permette pas plus !

Aux dernières élections de 2014, le Rassemblement national a remporté la ville de Beaucaire. Quel bilan tirez-vous de l’action de votre élu Julien Sanchez ? 

Julien est un maire à l'écoute de ses administrés. C'est la première chose que disent les Beaucairois. Il a par ailleurs tenu ses promesses. Il est même allé je crois plus loin que sa promesse qui consistait à ne pas augmenter les taux de la fiscalité locale en baissant les taux quatre années de suite. Il a également tenu ses engagements sur la sécurité. À l'heure où l'État se désengage, lui, agit concrètement. Il a doublé les effectifs de sa police municipale, créé une brigade canine, renouvelé le matériel de ses policiers, modernisé et développé le système de vidéo-surveillance, etc. Et les résultats sont là : moins 44,44% de cambriolages, moins 45,71% de vols avec violence, moins 49,24% de destruction de biens. Sans ces efforts humains et matériels, les résultats n’auraient pas été les mêmes. Il a aussi agi en matière de commerce de centre-ville, pour la rénovation des écoles, etc. Bref, je crois qu’il s’est saisi de tous les leviers en possession d’un maire pour améliorer la vie des habitants de Beaucaire. Julien est un travailleur acharné, pragmatique, ouvert et je suis persuadée que les Beaucairoises et les Beaucairois lui feront à nouveau confiance le 15 mars prochain.

Comment le Rassemblement national peut-il faire la différence dans d’autres communes ? Quelle est la recette pour gagner ?

La recette, c'est l'honnêteté et le bon sens. L'honnêteté en dévoilant un programme clair et en disant la vérité. Le bon sens, avec des mesures que tout le monde attend. Le Rassemblement national peut faire la différence avec ses adversaires car il propose ce qu’attendent les Français et joint les actes à la parole une fois élu. C’est important. Notamment sur les enjeux de sécurité qui sont très forts dans beaucoup de communes du Gard. Aux Gardois d’essayer nos candidats et ils verront la différence. Ceux qui ont essayé en sont, je crois, plus que satisfaits !

Votre parti est toujours en quête d’ancrage local… Quelle commune visez-vous dans le Gard cette fois ?

Je ne suis pas là pour vous donner un objectif chiffré. Je souhaite bien sûr la réélection de Julien Sanchez. Ce serait mérité vu l’énergie et le temps qu’il consacre à son mandat. Et je lui souhaite de remporter la communauté de communes de Beaucaire. J'appelle de mes vœux aussi une confirmation de l’encrage en Petite Camargue, sur les terres de Gilbert Collard et Nicolas Meizonnet. Je sais que Vauvert est à notre portée, que les habitants de Saint-Gilles n’acceptent pas le soutien de La République en marche à leur maire. Nous avons aussi une liste au Grau-du-Roi. À Nîmes, une surprise se dessine avec notre candidat, Yoann Gillet, qui travaille cette ville depuis plus de 6 ans et que je viens spécialement soutenir ce vendredi car c’est un bon candidat, expérimenté dans la gestion d’une ville en tant que directeur de cabinet de Julien Sanchez à Beaucaire depuis six ans. À Bagnols/Cèze aussi, notre candidate pourrait créer la surprise.  Bref, j'ai de l'ambition pour le Gard car les Gardois méritent que les choses changent. Un maire est élu pour 6 ans alors il ne faut pas manquer ce rendez-vous important.

À Vauvert, comment votre candidat Jean-Louis Meizonnet peut-il l’emporter face au maire socialiste sortant, Jean Denat ? 

Nicolas Meizonnet, notre tout nouveau député, a battu M. Denat aux départementales en 2015. Avec son père, ils sont élus dans l'opposition depuis 2014. Je sais que Vauvert n'a pas vraiment évoluée depuis 2014, la ville se paupérise. Jean-Louis peut l’emporter car il est humble, sérieux, impliqué, rigoureux et qu'il a de l'ambition pour sa ville.

À Nîmes, le défi semble important. Si le RN est implanté, votre candidat Yoann Gillet aura du mal à rivaliser avec le maire sortant, Jean-Paul Fournier, favori dans les derniers sondages. Comment allez-vous faire ?

Vous savez, en 2014 personne ne donnait Julien Sanchez victorieux à Beaucaire. Je crois que Nîmes doit avoir à sa tête quelqu’un de jeune et dynamique qui aura de l’ambition pour sa ville car Nîmes devrait être plus connue et plus valorisée nationalement vu ses atouts. Nîmes devrait aussi être plus sûre. La très forte insécurité ternit beaucoup l’image de la ville. Yoann est un cadre de notre mouvement expérimenté et il a acquis à Beaucaire une grande connaissance des dossiers locaux. Il a aussi une expérience professionnelle certaine en dehors de la politique puisqu’il a été très jeune directeur régional de plusieurs enseignes. Pour une ville préfecture, il faut un maire qui soit comme Yoann très connecté aux acteurs économiques. La municipalité actuelle, avec le taux de vacance de commerces en centre-ville et la création de nombreuses zones commerciales me semble aller à l’encontre la politique de proximité souhaitée par les habitants Enfin, je sais qu'il a une équipe sérieuse. Il sait s'entourer avec même un élu LR du maire sortant qui l’a rejoint. Alors tout cela, avec sa jeunesse et son dynamisme, feront de lui un bon maire.

Question plus nationale, pourquoi avez-vous déclaré aussi tôt votre candidature à l’élection présidentielle de 2022 ?

La première raison est de proposer aux Français une espérance. Depuis qu’Emmanuel Macron est au pouvoir on ne peut pas dire que la France soit apaisée. Des Gilets jaunes en passant par la réforme des retraites ou l’explosion de l’insécurité, Emmanuel Macron ne cesse de fracturer la société. Il me parait nécessaire de dire aux Français qu’une autre politique est possible, que d’autre choix sont possibles. Autre raison, en annonçant ma candidature relativement tôt, je compte, et je commence déjà à en ressentir les effets, susciter une dynamique de rassemblement, tous ceux qui sont attachés à la Nation. Cela se traduit au niveau local par des rapprochements avec des élus d’autres partis. Vous en avez à Nîmes un bon exemple. Cela se traduit aussi par un certain nombre d’experts qui nous approchent pour se mettre au travail pour préparer l’alternance de 2022.

Après les Gilets jaunes, la réforme des retraites, Emmanuel Macron subi un désamour des Français. Pensez-vous que l’on peut réformer la France ?

J’avoue que je suis toujours dubitative quand j’entends cette expression « réformer la France ». La question n’est pas tant de réformer la France que de savoir qu’elle vision nous avons pour la France, quelle place nous voulons pour la France dans le monde, quelle société nous voulons pour les Français. Ensuite c’est aux Français de choisir et de trancher ce qu’ils souhaitent. C’est d’ailleurs pour cela que je demande que cette réforme des retraites soit tranchée par référendum. C’est au peuple de choisir, c’est au peuple d’affirmer ce qu’il veut et la réforme des retraites touchant tout le monde, il me paraît incontournable que ce soit lui qui tranche. En fait on ne peut pas et surtout on ne doit pas gouverner contre le peuple. Or c’est ce que fait Emmanuel Macron depuis deux ans et demi.

Votre parti a changé de nom, de dirigeants, gère des villes, etc. Et pourtant, une partie des Français reste hermétique à votre mouvement. Comment l’expliquez-vous ?

Tout d’abord je constate que les choses changent. Ensuite, nous avons un gros travail pour expliquer qui nous sommes, ce que nous proposons. Malheureusement, et il faut reconnaître que les médias en sont en partie responsable. Nous sommes bien souvent caricaturés, nos propos déformés et nos propositions travesties ou tronquées. Cela nous demande donc d’être toujours meilleurs pour que les Français puissent voir la réalité de notre mouvement. C’est d’ailleurs pour cela que je tiens tant à l’encrage local. Mais il faut reconnaître que comme nous avons eu raison sur un grand nombre de sujets. Je pense bien sûr à l’immigration à l’insécurité et même désormais au protectionnisme. Je crois que les Français sont de plus en plus nombreux à reconnaître notre constance, notre sérieux et je suis sûr qu’ils seront un jour majoritaires pour que nous puissions enfin mettre en œuvre nos politiques dont la France et eux ont besoin.

Propos recueillis par Abdel Samari (avec Coralie Mollaret)

Abdel Samari

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