EXPRESSO Le maire de Saint-Gilles tire-t-il profit de la lutte Proust-Plantier ?
Nouvelle délégation, présidence de groupe et participation au comité d’experts sur l’eau… Le maire Les Républicains de Saint-Gilles, Eddy Valadier, est de retour sur le devant de la scène de Nîmes métropole.
En politique, il faut avoir de la mémoire. Certains n’ont pas oublié l’âpre bataille pour la présidence de Nîmes métropole. C’était il y a un an. À l’époque, les élus sortent des élections municipales. Réélu dès le premier tour, le maire de Saint-Gilles se met alors à penser très fort au perchoir du Colisée (siège de Nîmes métropole, Ndlr). Avec quelques maires comme Jean-Jacques Granat à Manduel et Gaëtan Prevoteau à Langlade, son équipe entre en campagne. Son but : convaincre un maximum de maires. La tentative est vaine. L’adjoint nîmois Franck Proust et son allié, le maire de Générac Frédéric Touzellier, finissent par s’imposer.
Resto, discours… Eddy Valadier drague Jean-Paul Fournier
Cette campagne laisse des traces dans la relation qu’entretiennent ces deux rivaux de la Droite. Nouveau président, Franck Proust se vengera même en attribuant au maire de Saint-Gilles - deuxième commune de l’Agglo - une vice-présidence aux chantiers d’insertion. « Un placard », reconnaissent certains élus communautaires, « d'ailleurs à ce moment là, Eddy Valadier c’était la peste et le choléra ! ». Habile, le premier adjoint de la ville de Nîmes, Julien Plantier, lui, ne rompt pas le lien. Au contraire, il cultive sa proximité avec le répudié et incite même Eddy Valadier à renouer des liens avec le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier.
Début novembre, le Saint-Gillois invite donc le Nîmois à un repas avec les maires de son canton. « Il lui a fait une véritable déclaration d’amour ! », balance un maire présent au repas. Quelques jours plus tard, Eddy Valadier poursuit son "opération reconquête" en invitant de nouveau Jean-Paul Fournier au restaurant à Nîmes au Cheval Blanc. Il n’en fallait pas plus pour enterrer la hache de guerre. « C’est vrai que ça a dérangé un peu Franck Proust… Mais bon, il le fallait », glisse une autre de nos sources, proche du maire de Nîmes.
Eddy Valadier au cœur dans la lutte Plantier-Proust ?
Eddy Valadier n'est pas le seul à vouloir faire la paix. Contre toute-attente, le président Franck Proust essaie de renouer en lui attribuant la compétence Ingénierie financière et de la recherche de financements. « Le montage de dossiers et les subventions, c’est son truc ça à Eddy ! C’est un homme de terrain, de projets qui aime avoir tous les tenants et les aboutissants », commente l’un de ses soutiens. Ce n'est pas tout : Eddy Valadier intègre le comité d'expert pour trouver l'origine de la baisse du volume d'eau non-vendu par Véolia.
Eddy Valadier savoure. Avait-il anticipé ce revirement de situation ? Lors de la campagne des élections communautaires, il était l'un des premiers à prédire une lutte fratricide entre Franck Proust et Julien Plantier pour la succession de Jean-Paul Fournier à la mairie. Dernièrement, le Saint-Gillois a préféré récupérer la présidence du groupe EPNM (Ensemble pour Nîmes Métropole) plutôt que de partir aux élections législatives sur la 2e circonscription, identifiée comme "gagnable" à Droite. Une présidence, mais surtout une tribune servant à faire passer quelques messages.
Lundi soir, en conseil communautaire, l'édile ne s'est pas privé d'alerter sur les éventuelles hausses des taux d'intérêt de la dette ou encore sur la nécessité « d'adapter » la politique des transports aux nouveaux « comportements de mobilités » induits par la crise sanitaire. Après sa période au purgatoire, le destin d'Eddy Valadier s'écrit de nouveau à Nîmes métropole. Et le répudié entend bien tirer parties des dissensions, comme il l'a fait sous le précédent mandat marqué par la lutte entre Jean-Paul Fournier et le président de Nîmes Métropole de l'époque, Yvan Lachaud.
Coralie Mollaret
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