Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 17.01.2022 - boris-boutet - 3 min  - vu 7158 fois

LE 7H50 Maud Hubidos, directrice de la station balnéaire du Grau-du-Roi : "On veut développer un tourisme de sens"

Maud Hubidos, la directrice de la station balnéaire du Grau-du-Roi. (photo Boris Boutet)

Actuellement en travaux, le phare de l'Espiguette devrait être un nouvel atout touristique pour le Grau-du-Roi. (photo Boris Boutet)

Un an après le lancement d'une nouvelle stratégie de positionnement touristique à la station balnéaire du Grau-du-Roi, sa directrice, Maud Hubidos, revient sur les principaux chantiers en cours et les évolutions à venir sur le littoral gardois. 

Objectif Gard : Les vacances de Noël ont-elles été bonnes au Grau-du-Roi ? 

Maud Hubidos : Oui, le taux de remplissage était très important dans nos hébergements. Quelques restaurants saisonniers ont fait l'effort de rouvrir pour ces quinze jours de vacances et ont bien fonctionné. Malgré une météo pas terrible, on voit que l'attractivité des grands espaces naturels est importante. Ce qui est impressionnant, c'est le nombre de personnes que l'on voit se balader sur les plages même en hiver. Elles sont devenues des lieux de promenade à part entière, beaucoup plus qu'avant. Le coucher du soleil sur le pont tournant attire aussi énormément de monde et notamment des photographes. On sent aussi qu'il y a une grosse attente autour des animations. La grande parade de Noël et le feu d'artifice qui a suivi ont déplacé les foules.

Vous avez lancé votre nouvelle stratégie de positionnement touristique il y a un an avec pour objectif de faire basculer le Grau-du-Roi vers un tourisme durable à l'année. Comment travaille-t-on sur ces évolutions alors que les professionnels doivent aussi faire face à la crise sanitaire ? 

On s'adapte. Fin novembre, on a réuni 70 professionnels mais aussi quelques habitants pour voir comment impulser cette stratégie. Trois grands enjeux ont émergé : la mobilité, les problématiques de ressources humaines dans la secteur - avec, pour certains, des difficultés dans le management des nouvelles générations - et la saisonnalité du tourisme. Un nouveau rendez-vous sera donné en mars avec des intervenants extérieurs qui viendront nourrir les réflexions autour de ces sujets.

L'office de tourisme de la Villa Parry doit aussi jouer un rôle important...

Absolument. Un office de tourisme est souvent considéré comme un simple bureau d'information. Nous, nous pensons qu'il doit aussi accompagner le territoire dans sa relation au tourisme. Nous souhaitons que la Villa Parry participe à valoriser notre tourisme durable et devienne un pôle de ressources pour les professionnels du tourisme. L'idée est de leur faciliter la vie, de créer des liens entre eux et de les associer au maximum à notre nouvelle stratégie.

Quelles sont actuellement les demandes des professionnels ? 

Beaucoup souhaitent qu'on les aide à former leurs personnels d'accueil aux spécificités du territoire. Nous aidons aussi certains dans la gestion de leurs réseaux sociaux en les conseillant et en les formant.

Quels sont les grands chantiers en cours sur la station ? 

À Port-Camargue et avec la régie autonome, on est en train de repenser totalement la maison du nautisme. L'idée, là aussi, c'est de ne plus avoir un simple bureau d'accueil mais de mettre à disposition des espaces pour les professionnels et leurs clients. Les travaux du phare de l'Espiguette ont démarré et on espère qu'il pourra être ouvert au public pour les prochaines vacances de la Toussaint. À travers lui, nous voulons développer un tourisme de sens. D'ici la fin de l'année 2022, on attend la livraison du tiers lieu de l'ancien sanatorium qui doit être un site d'accueil touristique innovant au cœur d'un espace renaturalisé. Enfin, un nouvel établissement Belambra ouvrira au printemps à Port-Camargue. On parle de 369 logements à deux pas du Yacht club. Là dessus, on vise un tourisme d'affaires.

Quand on parle de tourisme durable, on attend forcément des avancées environnementales. Sur quoi travaillez-vous actuellement ? 

On essaye effectivement d'être cohérents avec notre discours. L'an dernier, on a supprimé les douches de plages. Plus récemment, nous venons de changer toutes nos signatures emails en supprimant les logos. Ça peut paraître anecdotique mais c'est aussi un petit geste pour la planète. Nous avons lancé une étude pour calculer le bilan carbone du camping de l'Espiguette. L'idée est de mettre en lumière les points où l'on peut progresser. On travaille déjà à l'installation d'ampoules basse consommation sur tout le site et avons lancé un projet aux côtés d'une startup locale pour réduire notre consommation d'eau au parc aquatique.

Propos recueillis par Boris Boutet

Boris Boutet

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