Le documentaire « Le Grain et l’Ivraie » projeté hier après-midi au Cratère d’Alès livre un récit préoccupant sur l’agriculture transgénique et l’utilisation intensive des agrotoxiques en Argentine.

Son réalisateur, Fernando Solanas, était à Alès pour présenter ce documentaire tourné à travers sept provinces argentines qui subissent de plein fouet ce modèle agricole. « Le film dévoile les conséquences des pesticides sur la nature, la terre et la santé de la population », prévient Fernando Solanas. En effet,  pendant 1h37, on voyage avec lui dans différentes zones rurales auprès de la population locale qui est aux premières loges des épandages et fumigations effectués sur les champs agricoles de leurs villages. On découvre des hameaux abandonnés, frappés par l’exode rural, des zones entières déboisées et le témoignage plein de colère et de désespoir de ceux qui sont restés. Dans ces provinces, les cas de cancers et les malformations à la naissance se multiplient. Mais comme une touche d’espoir dans ce chaos, Fernando Solanas montre l’existence d’alternatives possibles pour une agriculture respectueuse de la planète et de ses habitants.

Après la projection, les spectateurs ont pu débattre avec le réalisateur argentin. Le collectif alésien « Nous voulons des coquelicots » était également présent pour rappeler « qu’il ne faut plus rien attendre ni des politiques, ni des législateurs, ni des juges », a déclaré un membre du collectif qui appelle la société civile à se mobiliser autour de ces questions. Ce film est déjà une première prise de conscience.

Élodie Boschet