FESTIVAL FLAMENCO José Galan ouvre le 24e festival avec un hommage à la différence
Le grand danseur Sévillan José Galan a ouvert mardi la 24e édition du Festival Flamenco à Nîmes avec un hommage à la différence devant un public d'enfants fascinés.
"Crée pour la biennale de Séville en septembre 2012, ce spectacle n'est pas à proprement parler un spectacle pour enfants" explique le danseur José Galan qui a été un peu surpris de découvrir ce mardi un public scolaire composé d'enfants dont les plus jeunes avaient juste 6 ans. "J'ai écrit également un spectacle pour enfants que j'aurais adoré présenter à Nîmes et à dire vrai nous nous sommes posés la question d'adapter "En Mis Cabales"mais c'était trop compliqué . En fait il y a confusion sur le fait que ce spectacle puisse être découvert en famille (la représentation tous publics à lieu ce mercredi à 18h30). En effet José Galan privilégie la création de spectacles courts et très variés. Il offre une vision très accessible du Flamenco qui est apprécié très par le public qu'il soit averti ou non. Et les 1200 enfants qui ont déjà vu "En Mis Cabales" mardi ne s'y sont pas trompés qui ont applaudi à tout rompre la performance des cinq musiciens et des quatre danseurs sur scène.
Un travail sur le handicap
Titulaire d'un doctorat de Flamenco, sensibilisé au thème du handicap, José Galan a créé ce spectacle dans le cadre d'une étude sur "flamenco et handicap". "Quand j'ai commencé mes recherches, j'ai découvert qu'il y avait des grand noms du Flamenco qui avaient des handicaps : une chanteuse aveugle, un danseur avec une jambe de bois, Miracielo qui regardait en haut..., et ce ne sont là que des exemples, de véritables merveilles" dit -il. "En mis Cabales" n'est pas un spectacle historique, même si les passionnés pourront y retrouver des références, il s'inspire du style et de l'art de ces personnages pour rendre un hommage à la différence. "Aujourd'hui notre troupe est hétérogène" explique José Galan "dans le sens ou il réunit plusieurs danseurs, tous différents, dont deux présentent un handicap. Si ont croit voir des différences parce que certains possèdent moins de technique que les autres, c'est d'abord du pur flamenco vécu sur scène par des artistes professionnels" explique José Galan.
Une grande complicité
Sur scène, cela donne une spectacle d'une rare complicité. "Le flamenco est parfois vécu comme une succession de solos" commente José Galan. "Pour nous c'est l'inverse, on se regarde, on travaille ensemble, on vit tout le spectacle en équipe". Cette formidable cohésion qui crée un jeu entre les danseurs où chacun trouve sa place n'a pas échappé au regard sans fard du public d'enfants des premières séances scolaires de ce mardi. "Même si les artistes ne sont pas des enfants mais des adultes, leur handicap bouscule tous les tabous et leur permet d'établir un contact immédiat avec le public, qui plus est un public d'enfant sensible à la pureté" commente José Galan, qui poursuit avec humour "je suis même parfois un peu jaloux de voir combien, un simple regard, une simple mimique audacieuse de leur part va toucher profondément le public". A une époque ou l'on parle beaucoup d'accessibilité, José Galan franchit toute les obstacle avec une rare élégance. Avec la "Compagnie de Flamenco intégré", Il pousse le souci du détail à rendre son spectacle à a fois accessible à tous, que ce soit dans la salle (avec par exemple une introduction projetée en langage des signes) et sur la scène. Il rejoint ainsi le talent d'un grand danseur avec celui d'un homme digne et profondément humain.
A voir ce mercredi à 18h30 au Théâtre de Nîmes 04 66 36 65 10