NÎMES Premières oeuvres emballées pour le musée de la Romanité
Le Musée de la romanité prend déjà forme et certaines pièces sont transportées vers le chantier qui n'est pas encore terminé. Aujourd'hui est un grand jour car six oeuvres romaines stockées au Musée archéologique arrivent sur les lieux de leur future exposition.
Le film tire à sa fin. Après des années de vaste friche, l'Îlot Grill devient peu à peu le Musée de la romanité. Si les travaux sont loin d'être achevés, des pièces arrivent au compte-gouttes dans les murs encore ajourés du prochain musée.
Ce déménagement un peu hors norme car les pièces sont éminemment fragiles et volumineuses, rend difficile la livraison une fois que le bâtiment sera terminé. La Ville prend donc les devants car la fin du gros oeuvre n'est prévue que pour la mi 2017 alors que les finitions et les livraisons d'autres pièces s'achèveront début 2018.
Quatre mosaïques et deux bornes miliaires
Sont aujourd'hui concernées par ce transfert anticipé six pièces de catégorie. Quatre mosaïques et deux bornes miliaires. La mosaïque de Brignon, longue de 3.80m, large de 2.50m et pesant 550 kilos devrait être au sein de la muséographie d'une chambre. Elle fait partie du plus ancien pavement mosaïqué connu en Gaule (fin 1er siècle av JC). Comme son nom l'indique, elle fut découverte à Brignon et décorait le sol d'une chambre à coucher.
La mosaïque des "nageurs noirs", d'une longueur de 4.50m sur 2.60m de large pour un poids de 750 kilos fait elle aussi partie du plus ancien pavement de Gaule. Mise à jour rue Général Perrier, au pied de la Maison Carrée, cette mosaïque de style précoce ornait probablement la pièce d’apparat d'une maison qui aurait été partiellement détruite lors de la construction du forum augustéen. On y voit des petits éros, des dauphins et des nageurs dans une polychromie quasi intacte.
La mosaïque aux panthères fut découverte rue Rouget de Lisle. Aux mensurations éloquentes (4m par 2.50m pour un poids de 700 kilos) elle était à l'origine implantée sous le portique d'une pièce de réception d'une villa du Haut Empire romain. Deux fauves rampants, peut-être des panthères, un pavement du 1er ou début 2ème siècle ap JC.
Bellérophon, héros mis en valeur
La plus impressionnante, la mosaïque de Bellérophon (photo) a été découverte sur le boulevard Gambetta en 1950. Son panneau central est réalisé à partir de petits cubes de marbre et célèbre une des scènes les plus renommées de la mythologie gréco-romaine. Bellérophon, sur son cheval Pégase met à mort la chimère. Cette mosaïque devait orner le sol d'une riche demeure romaine.
Les autres pièces à être transportées sont deux bornes miliaires. Ces bornes étaient sur le bord des routes romaines pour indiquer aux passants les distances parcourues. Deux bornes, mises en place sous Auguste (ancienne église de Milhaud) et l'autre sous Antonin le Pieux (à Saint-Césaire voie Domitienne).