Publié il y a 15 jours - Mise à jour le 30.08.2024 - Sabrina Ranvier - 4 min  - vu 622 fois

FAIT DU SOIR Éducation : les huit nouveautés de la rentrée

Crédit : Christophe Renoust académie de Montpellier
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Sophie Béjean, au centre, lors de la conférence de presse de rentrée au rectorat de Montpellier. 

Six établissements gardois font une « pause numérique » sans portable. Le lycée Hemingway teste une classe prépa seconde et celui d’Alès crée une option santé...

« Le contexte est plutôt favorable. Les moyens sont en hausse, annonce Sophie Béjean, la rectrice de l'académie de Montpellier, ce vendredi 30 août. On a eu 100 emplois supplémentaires dans le second degré, 10 dans le premier degré et 127 AESH de plus ». Même si le nouveau gouvernement n’a pas encore été nommé, même si certaines mesures sont en suspens, la rectrice, appréhende avec sérénité sa cinquième rentrée : « C’est une académie à laquelle nous sommes très attachés et qui est très attachante. » Concrètement qu’est-ce qui va changer en ce début d’année pour les élèves gardois ? 

1.   Portable : six établissements gardois font une « pause numérique »

Quel est le point commun entre les collèges Doumergue à Sommières, Diderot à Alès, Lapierre à Saint-Jean-du-Gard, Trintignant et Lou Redounet à Uzès ? Tous les cinq se sont portés volontaires pour déscotcher les élèves de leur écran de smartphone. Ils rejoignent le lycée Lucie-Aubrac de Sommières qui avait été le premier à expérimenter, l’an dernier, cette pause numérique. Cette année, 200 collèges ou lycées français testeront le dispositif.

Concrètement, les élèves déposeront leurs portables en arrivant. Ils le retrouveront à la sortie. « La loi prévoit l’interdiction de l’usage du portable à l’école et au collège sauf pour des raisons pédagogiques, précise la rectrice. Les enfants ont des portables dans leur sac et, malheureusement, nous savons bien qu’ils les sortent à des moments où ils ne sont pas vus. » Cette pause numérique n’est pas une interdiction pure et simple mais un « vrai projet éducatif », « un vrai projet de climat scolaire » : « il faut proposer d’autres activités aux élèves comme ce qui a été fait au lycée de Sommières. C’est aussi faire de l’éducation aux médias et à l’information, aux réseaux sociaux, à la protection des images personnelles… » Les familles, les élèves seront impliqués. 

2.   Des groupes de besoin en sixième et cinquième

Gabriel Attal les avait baptisés « groupe de niveaux ». Nicole Belloubet, qui lui a succédé au ministère de l’Éducation nationale en février dernier, évoque, elle, des « groupes de besoin ». Cette mesure concerne tous les collèges. Les élèves de 6e et de 5e seront répartis en groupes, en fonction de leurs difficultés, pour l’enseignement du français et des mathématiques. 45 équivalents temps plein sont dédiés pour la mise en place de cette réforme dans l’académie. Chaque établissement organise les groupes en fonction de ses spécificités. « Dans un petit collège de Lozère, en centre-ville, en éducation prioritaire… Les difficultés ne sont pas les mêmes, analyse Sophie Béjean. C’est aux établissements d’organiser ces groupes au mieux pour faire progresser nos élèves ». 

3.   Une nouvelle classe Prépa seconde au lycée Hemingway

Gabriel Attal avait prévu de réformer le brevet et de rendre son obtention obligatoire pour le passage en seconde. Un texte gelé pour cause de démission du gouvernement. Par contre, des classes prépa seconde sont mises en place à titre expérimental. Il y en a cinq dans l’académie dont une au lycée Hemingway à Nîmes. D’une capacité de 25 places, elle va accueillir des élèves volontaires ayant échoué au brevet. « L’objectif est à la fois de faire des enseignements de renforcement et aussi de les préparer à leur orientation professionnelle », résume la rectrice. 

4.   Une option « Ambition études santé » à Alès

Comment lutter contre la désertification médicale et pousser les futurs médecins à s’installer en zone rurale ? Le lycée Jean-Baptiste-Dumas d’Alès expérimente cette année une option « Ambition études santé ». Elle est destinée aux élèves de première et de terminale vivant en milieu rural déficitaire en démographie médicale. Construite en partenariat avec l’université de Montpellier, les hôpitaux et les instituts de formation aux soins infirmiers, cette option sera mise en place seulement dans trois lycées de l’académie : à Mende, Alès et Limoux.

5.   Amplifier la lutte contre le harcèlement 

La prévention et la lutte contre le harcèlement et le cyberharcèlement sont une « priorité absolue » de l’académie. D’ici les vacances de la Toussaint, la rectrice veut que 100 % des établissements soient labellisés pHaRe, programme de prévention et de lutte contre le harcèlement. D’ici les vacances de décembre, le but est de former 50 % des personnels sur cette thématique pour atteindre 100 % de personnels formés à l’horizon 2026. La rectrice souhaite également multiplier par trois les actions de prévention. Coordinatrice académique, chargés de mission départementaux… Six postes ont été créés et 142 volontaires en service civique recrutés. Autre mesure qui s’applique partout en France : tous les élèves de primaire auront des cours d’empathie. 

6.   Vigilance sur la santé mentale

17 formateurs académiques vont former 800 adultes « relais en santé mentale ». Leur mission : repérer les élèves présentant des signes évocateurs de mal-être, accueillir leur parole, alerter et les orienter vers les bonnes personnes. Ils devront aussi de créer du lien avec les familles.

7.   Des collèges en éducation prioritaire ouverts jusqu’à 18h

Les élèves de collèges d’éducation prioritaire pourront rester dans leur établissement jusqu’à 18h. Ils n’auront pas davantage de cours mais pourront bénéficier d’activités sur le temps périscolaire : aide aux devoirs, activités culturelles ou sportives, atelier numérique, actions citoyennes… 

8.   Un service de défense et de sécurité académique

Il sera créé en 2024 et rassemblera l’ensemble des missions académiques liées à la sécurisation de l’espace scolaire. Il aura quatre coordinations : prévention-sûreté, sécurité, dérives sectaires-séparatisme, cybersécurité et numérique. 

Quelques jours après l’attentat contre la synagogue de la Grande-Motte, la rectrice rappelle que l’école « plus que jamais doit défendre ses valeurs : la lutte contre toutes les discriminations, contre l’antisémitisme, contre le racisme ».  

Sabrina Ranvier

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