Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 26.03.2020 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 14087 fois

GARD Morte en prison après avoir tué son père tyrannique : la famille dépose un recours contre l'État

Carmen avait tué son père dans un contexte de violences intra-familiales. La jeune femme de Beaucaire a été retrouvée morte dans sa cellule le 24 décembre 2018.
 Assises du Gard à Nîmes. Procès de Carmen Bois accusée d'avoir tué son père en avril 2016 à Beaucaire suite à des violences familiales (©PHOTOPQR/LA PROVENCE)

- PHOTOPQR/LA PROVENCE/MAXPPP

L'État a-t il tout fait pour protéger Carmen Bois ? Son avocat, maître Serge Billet, pense que non et il vient de déposer une requête devant le tribunal administratif pour engager la responsabilité de l'État qui n'aurait pas pris les précautions nécessaires pour veiller sur cette jeune femme fragile.

"Elle préparait son retour à la vie civile. Elle fourmillait de projets. Elle avait l'intention de faire des études de droit", évoque le pénaliste avignonnais. En octobre 2018, la jeune femme avait été condamnée par la cour d'assises du Gard à 8 ans de prison pour "violence avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et acquittée du "meurtre" de son père. Le 24 décembre de la même année, Carmen était retrouvée morte dans sa cellule lors de la première ronde matinale des surveillants de la prison de la Talaudière dans la Loire.

Carmen Bois, 23 ans, avait tué son papa, décrit à l'audience de la cour d'assises du Gard comme un tyran domestique. Le père de famille avait reçu une balle dans la nuque dans la villa familiale de Beaucaire située près du stade de rugby de la ville, dans un contexte de violences intra-familiales.

"On pouvait espérer une nouvelle vie pour cette jeune femme très attachante dès le printemps 2019, explique maître Serge Billet. On évoquait un aménagement de peine quelques mois plus tard. Mais au fond d'elle, elle ne supportait pas le fait d'être à l'origine de la mort de son père. L'accusation était trop lourde malgré les mauvais traitements qu'elle avait endurés de ce père tyrannique. Elle n'a pas supporté de lui avoir ôté la vie," poursuit maître Billet. À la demande de la maman, de la grand-mère et des frères de Carmen Bois, Me Billet a donc engagé une requête devant le tribunal administratif.

Boris De la Cruz

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