Il ne s'agit ni d'un Établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), ni d'une maison de retraite, mais bien d'une résidence de location conçue pour les personnes en situation de handicap ou les personnes âgées autonomes. Ce projet, concrétisé en avril dernier à Saint-Christol-lez-Alès après un an et demi de travaux, représente un aboutissement important pour Maïté Seraiche. Professionnelle de santé avec dix-huit ans d'expérience et fondatrice du projet, elle en rêvait depuis longtemps. « En travaillant à domicile, j'ai souvent constaté que de nombreux logements n'étaient pas adaptés aux personnes à mobilité réduite, explique-t-elle. C'est ce constat qui m'a poussée à vouloir offrir un accompagnement quotidien aux personnes âgées et handicapées, en leur permettant d'avoir tout à proximité. »

Deux logements adaptés et sécurisés

Pour offrir la meilleure qualité de vie aux résidents et leur donner l'impression d'être « comme à la maison », Maïté Seraiche a construit une grande résidence, avec sa propre maison accolée à celle des habitants. Cette configuration permet aux locataires, en cas de besoin, de bénéficier de l'expertise de la trentenaire, professionnelle de santé expérimentée, ainsi que d'une intervention rapide grâce à un système de caméra de sécurité. Chaque résident reçoit un bracelet d'alerte : Joelyne, l'une des habitantes des « Jardins de Prosper », a testé ce dispositif sans le vouloir : « Ce matin, j'ai appuyé avec le coude, par accident sur le bracelet à mon poignet gauche, et en moins de deux minutes, Maïté est venue à ma fenêtre pour vérifier si tout allait bien. Elle est adorable. » La sécurité étant une priorité, Maïté Seraiche a veillé à ce que le projet respecte strictement les normes PMR (Personnes à mobilité réduite). Tout a été conçu pour faciliter les déplacements des habitants : pas d'escalier, une salle de bain de plain-pied, et un jardin accessible sans margelle. Chaque détail a été pensé et voulu pour améliorer le confort et surtout la mobilité de tous les résidents.

Ces deux logements neufs, disponibles à la location, sont identiques. Chacun ayant une superficie de 48 mètres carrés. Ils disposent d'une entrée, d'une climatisation réversible, et d'une cuisine, elle aussi, conforme aux normes adaptées aux personnes à mobilité réduite. Le salon est aménagé avec des canapés, des fauteuils et une télévision, et chaque logement bénéficie d'un jardin privatif. Les portes en galandage permettent d'optimiser l'espace, et la chambre a été personnalisée par les résidentes actuelles, Marie-France et Joelyne, âgées de 77 et 71 ans, avec des photos de famille. La salle de bain est spacieuse et bien conçue pour le confort des habitants.

Tout y est pour passer du bon temps, tout en restant autonome. « Pour moi, c'est comme une île magique, vraiment, confie Joelyne. C'est silencieux, calme, lumineux, nous sommes proches de tout, c'est très agréable. » Son sourire et ses difficultés passées à se loger depuis un accident dans son ancienne habitation peuvent témoigner de son contentement. Ici, la septuagénaire peut coudre, fabriquer des sacs pour Maïté, créer des mini-peluches, ou encore célébrer son anniversaire avec sa famille et les autres résidents, comme ce fut le cas en avril dernier. Une camaraderie confirmée aussi par Marie-France, qui joue parfois dans la salle commune avec les enfants de Maïté à des jeux comme le Scrabble ou les Petits chevaux. Sans oublier les activités, tant ludiques que thérapeutiques, organisées par la directrice : cours de gestion du stress, coiffeuse à domicile une fois par mois, esthéticienne, et initiation aux premiers secours. Elles ont également eu l'occasion de se promener au marché nocturne d'Anduze et auront bientôt la chance de se rendre aux Thermes des Fumades, qui ont récemment rouvert leurs portes. « Ces sorties et activités favorisent les liens entre les résidentes ; elles s'entendent très bien », explique Maïté. Dernièrement, pour échapper à la canicule et rester au frais, Maïté a organisé un The Voice version seniors, permettant aux résidentes de chanter sur des musiques de leur époque. Avec un jury tout de même !

Un projet d'agrandissement

À peine inaugurée en avril dernier, la Résidence « Jardins de Prosper », un nom évoquant la prospérité, semble déjà victime de son succès. Hier encore — et non, ce n’est pas une référence à une chanson d’époque chantée lors de leur soirée The Voice — une habitante de Saint-Christol-lez-Alès a sonné à la porte des résidents pour demander si des places allaient se libérer, tant la demande est forte. La fondatrice du projet, Maïté, tient à « rester une petite structure familiale ». Néanmoins, les Seraiche ne manquent pas d'ambition, surtout lorsqu'ils ont découvert que le terrain adjacent au leur était à vendre.

La Résidence « Jardins de Prosper » devrait alors s'agrandir d'ici quelques mois ou années, avec l'ajout de quatre nouveaux logements aux deux existants. Cela nécessitera l'embauche d'une nouvelle personne pour veiller à la sécurité et à la santé des résidents. « Pour faire ce métier, il faut aimer l'humain, être à l'écoute et toujours prêt à aider », promet la professionnelle qui orchestre tout avec brio, des rendez-vous médicaux aux événements organisés, veillant à chaque détail avec dévouement. En attendant de se faire de nouveaux amis, Marie-France et Joelyne semblent bien s'adapter à leurs appartements locatifs, où elles continuent d'accueillir leurs familles. Hier, deux enfants de Marie-France lui ont rendu visite. Finalement, qu'est-ce qui diffère de la maison familiale ?