Publié il y a 3 h - Mise à jour le 22.01.2025 - Propos recueillis par Erwan Robert - 3 min  - vu 213 fois

L'INTERVIEW Raphaël Pardo, manipulateur radio : « Maintenant on peut faire une IRM du genou en dix minutes »

Raphaël Pardo exerce comme manipulateur radio depuis 2013.

- DR

Son rôle à l’hôpital, l’évolution de l’imagerie médicale, l’impact de la technologie dans son métier… Rencontre avec un manipulateur radio exerçant au centre hospitalier de Bagnols/Cèze.

Objectif Gard : D’où venez-vous et depuis quand êtes-vous installé à Bagnols/Cèze ? 

Raphaël Pardo : Je viens et j’ai grandi dans la région lyonnaise. Puis j’ai fait mes études à Saint-Étienne, un DTS IMRT (Diplôme de technicien supérieur en Imagerie médicale et radiologie thérapeutique, NDLR). En fait, j’ai suivi ma compagne qui travaille dans le nucléaire. Nous sommes là depuis 2014, donc depuis déjà plus de 10 ans. 

En quoi consiste votre rôle de manipulateur radio ? 

Je considère qu’on a un rôle de soignant. On perfuse les patients. Dans nos formations, nous avons des stages d’infirmiers. On peut travailler dans différents secteurs : l’imagerie médicale, c’est-à-dire scanner, IRM, radio. On peut être aussi en médécine nucléaire ou encore en radiothérapie. Je suis spécialisé en imagerie médicale et en particulier en IRM. J’exerce ce métier depuis maintenant 11 ans.  

Vous dépendez donc beaucoup de la technologie ? 

On a affaire à des machines d’imagerie médicale assez complexes. Les techniques d’imagerie évoluent. L’IRM a changé et existe depuis les années 90. Le temps d’examen à l'époque était de plusieurs heures. Maintenant on peut faire une radio du genou en six minutes. Sachant que nous avons l’apport de l’intelligence artificielle, qui change par exemple le traitement de l’image brute. Cela nous apporte une qualité d'examen et un gain de temps.  

Pourquoi avez-vous voulu faire ce métier ? 

J’aime bien être au contact des gens. On a un côté technique. On va toucher à de la physique ou de la physique quantique, donc il y a un aspect scientifique à comprendre. On travaille beaucoup la journée, 9h45 en moyenne, avec des jours de repos dans la semaine. Sur 6 mois, on fait environ deux semaines de nuit. 

Comment se passe votre début d’année à l’hôpital de Bagnols ? 

Très bien pour le moment. Nous sommes dans le pic de la grippe annoncé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans l’imagerie, nous sommes peu impactés par rapport aux urgences et les services de l’hôpital. Le virus circule mais la charge de travail ne change pas. Dans notre équipe, nous sommes 25 manipulateurs. En IRM, sur une machine, on a une trentaine de patients par jour sur une amplitude d’une dizaine d’heures. On peut atteindre jusqu’à cinquante patients. 

Où sont stockées les données des patients et demandez-vous un accord au préalable ? 

L’examen est stocké dans le PACS (un système d'archivage et de communication d'images, NDLR). C’est un serveur qui est dans l’hôpital. Il y a un logiciel qui nous permet d’accéder à un ancien examen. Par rapport aux consentements, il n’y en n’a pas, à part concernant les gestes interventionels. Si c’est un patient externe, on lui donne physiquement, hormis pour les urgences, où il y a une étude car les résultats médicaux sont interprétés ensuite par le radiologue, qui fait le compte rendu. En tant que manipulateur, l’image est disponible instantanément. 

Considérez-vous que vous disposez d’assez de moyens pour travailler dans de bonnes conditions à Bagnols/Cèze ? Que faudrait-il mettre en place pour améliorer votre pratique ? 

Franchement, on a de bonnes infrastructures pour l’imagerie médicale, par rapport au prorata avec le nombre de lits et la structure hospitalière, on a un très bon centre d’imagerie. Ce qui pourrait éventuellement améliorer le fonctionnement, serait d’augmenter le nombre de manipulateurs radio et des secrétaires. On recherche du monde, mais il n’y a pas de surcharge. Nous sommes bien fournis niveau matériel. Je n’ai pas l’impression de mettre en danger le patient à cause d’un manque de matériel et de moyens. 

Propos recueillis par Erwan Robert

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